Par Benjamin BILOMBOT BITADYS
Et les fonds mis à l’abri des Fonds-vautour et l’argent des générations futures, tout est parti en fumée. Chez les Nguesso, on est des oiseaux de proie. On vole sans répit.
La mémoire des populations du Congo-Brazzaville flanche comme si elles étaient atteintes par la maladie d’Alzeimer. Plus grand monde ne se souvient que le khalife d’Oyo avait nommé Isidore Mvouba au poste de Premier Ministre sous le régime présidentiel. Les populations du Congo-Brazzaville qui ne sont d’ailleurs pas dépourvues d’humour et qui rivalisent d’imagination l’avait surnommé « Premier Ministre non constitutionnel ». Et, aussi, plus grand nombre de Congolais ne se rappelle du harcèlement et surtout de la traque des fonds vautours contre les avoirs et des actifs du Congo-Brazzaville à travers le monde. Et, enfin, plus grand monde au Congo-Brazzaville ne se remémore que pour échapper à la voracité des fonds vautours, Sassou Nguesso et Isidore Mvouba avaient échafaudé un stratagème pour passer entre les mailles du filet tendu par les fonds vautours et avaient caché l’argent du Congo-Brazzaville au travers des comptes offshores sophistiqués dans les paradis fiscaux.
Le Parlement dont l’une des deux chambres est actuellement dirigée par le député de Kindamba n’avait pas été consulté. Et, depuis, plus aucune information. Silence de cathédrale avant, pendant et après l’opération mafieuse. Le tribun Mvouba a avalé sa langue. Où se trouve l’argent du Congo-Brazzaville mis à l’abri par Denis Sassou Nguesso et le Premier Ministre Isidore Mvouba ?
Vulture funds
Les « fonds vautours » ou « vulture funds » sont des fonds de couverture qui rachètent à vil prix des obligations (des créances) de pays pauvres, souvent
accablés de dettes, pour ensuite entamer une procédure judiciaire à l’usure et les obliger à payer la valeur nominale (le montant initial de la créance) de ces obligations au moment de leur émission, majorée des intérêts moratoires.
Il est acquis que cette pratique tend à se multiplier et qu’elle fait dès lors peser une lourde menace sur les politiques internationales prônant les mesures
d’allègement de la dette des pays en difficulté.
Les fourberies de Mvouba
Face à ce phénomène, le cheminot Isidore Mvouba trouva une bien étrange échappatoire. Son gouvernement (dit-il avec le simplisme qu’on lui connaît), se trouvait « obligé de cacher certains de ses comptes afin que ses revenus pétroliers ne tombent et ne soient pas saisis par des fonds vautours ». Le natif de Kindamba, Isidore Mvouba, cynique, précisa : « Face a ces gens sans foi, nous sommes obliges de protéger l’argent du Congo-Brazzaville » avait bonnement dit le Premier Ministre congolais, qui réagissait ainsi pour la première fois en 2005 à la condamnation du Congo-Brazzaville par la justice britannique dans l’affaire Kensington International-Eliott Partners. Répondant au Tribunal de Londres, Isidore Mvouba avait déclaré : « nous avons été obligés de protéger l’argent du peuple congolais afin qu’il ne tombe pas sous les fourches caudines ou dans les gosiers de ces prédateurs »(23 Janvier 2006, Pana Presse). De combien de millions de dollars était constitué de butin ? Motus bouche cousue.
Après plusieurs mois de tractation, le Congo-Brazzaville avait soldé le 4 Mars 2008 son contentieux avec le Fonds de Jay Newman, kensington International, après
moult rebondissements. A quel prix ? L’opacité qui avait entouré cet accord en dit long sur les relations incestueuses entretenues par Denis Sassou Nguesso, Isidore Mvouba et les fonds vautours.
Plein fouet
Le Congo-Brazzaville est englué dans une crise économique, sociale et financière sévère. Il y a si peu, le petit pays pétrolier d’Afrique Centrale jouait à la Bourse. Il était plein aux as. Aujourd’hui, le Congo-Brazzaville racle les fonds de tiroir pour payer les salaires, les pensions et les bourses. Pour avoir manifesté bruyamment le payement de leurs bourses, les étudiants congolais sont rapatriés de Cuba manu militari.
Denis Sassou Nguesso fait le pied de grue devant le Fonds monétaire international (FMI) et frappe avec insistance à la porte de Christine Lagarde depuis des mois, sans succès, alors que « Mwana Ouénzé » Isidore Mvouba, Sassou Nguesso et son clan constitué de Christel Sassou, Gilbert Ondongo, Edgar Nguesso, Claudia Sassou, Willy Etoka, Jean-Jacques Bouya, Jean Dominique Okemba, Bruno Jean Richard Itoua, Rodolphe Adada, Calixte Nganongo, Denis Gokana, Henri Djombo, Oscar Etoka, Lucien Ebata ont planqué l’argent des Congolais.
N’est-il pas venu le temps de rapatrier l’argent au Trésor public au moment où le pays tire le diable par la queue ? Selon une étude publiée le 13 juin 2019 à Brazzaville qui s’est basée sur l’équité et l’approche dite « par cycle de vie », 1,3 million d’enfants subissent des privations dans les domaines de la santé, de la nutrition, de l’éducation, de la protection, de l’eau, de l’assainissement, de l’habitat et de l’accès à l’information.
La dette extérieure du Congo est aujourd’hui évaluée à neuf mille milliards huit cent millions de dollars us, soit cinq mille sept cent quatre-vingt milliards de francs cfa. Les caisses du Trésor public sont désespérément vides et ne permettent pas à l’Etat de faire face aux paiements courants (salaires, pensions et bourses) et aux échéances échues du service de la dette. Pourquoi ne pas faire feu de tout bois afin de renflouer les caisses du Trésor public ? Les revenus pétroliers cachés par Sassou Nguesso et Isidore Mvouba avaient-ils été renvoyés au Congo-Brazzaville après l’éligibilité au statut des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) ? Rien n’est moins sûr ! N’est-ce pas le moment pour les populations du Congo-Brazzaville asphyxiés par les impôts, les taxes et les péages de recouvrer la mémoire et de demander des comptes à Sassou Nguesso et Isidore Mvouba ?
Sous couvert de préserver l’oseille du Congo-Brazzaville, les droits des salariés et des chômeurs ont été implacablement dilapidés. Les nouveaux hommes forts d’Oyo ne sont guère mieux que leurs aînés. Isidore Mvouba, au teint jaune papaye, pour se disculper et se donner bonne conscience, rétorque par une boutade : « Dans les soirées, il y a toujours des invités qui arrivent à la fin, quand les premiers venus commencent à partir ». Les derniers arrivés au festin orchestré par le fils de « mama Mouébara » au Congo-Brazzaville ont-ils le gosier plus large que les premiers ?
Benjamin BILOMBOT BITADYS