Le scénario prévisible des élections du 15 juillet dernier et massivement dénoncé par plusieurs organismes locaux et internationaux laisse plus d’un congolais aujourd’hui perplexe et inquiet sur les fondements des institutions congolaises et sur les dérives sectaires avouées qui prédominent dans ce pays d’un peu plus de 4 millions d’habitants.
Malgré le fort taux d’abstention, symbole d’un rejet unanime d’une gouvernance totalement désavouée, n’empêchent que les autorités proclament unilatéralement des résultats non seulement contestables mais surtout humiliants pour le peuple congolais. Beaucoup se demandent pourquoi dépenser des sommes colossales d’argent pour organiser des élections qui n’obéissent qu’a des règles prédéfinies d’avance? Pourquoi l’opposition dénonce des élections auxquelles elle a massivement participé en sachant qu’elles ne seront pas saines ? Cette hypocrisie d’opposition plonge le peuple dans un profond désarroi surtout lorsqu’on voit l’opinion internationale valider ces dernières prétextant que toutes les parties étaient représentées et que le jeu démocratique était respecté.
La quête du pouvoir pour le pouvoir, la poursuite des valeurs mercantiles, la pratique systématique du compromis contre les intérêts du peuple, l’absence d’un solide ancrage d’une politique de rassemblement sur les identités profondes de notre histoire, la « folklorisation » de la culture réduite à l’exhibition des mœurs dépravantes , sont autant de portes ouvertes qui précipitent progressivement le Congo vers les méandres d’un avenir incertain. Tel est, sans aucun doute possible, le scénario catastrophe de ses élections falsifiées. Un scénario à répétition déjà connu en 2000, 2007, 2009, et aujourd’hui en 2012. Les mêmes ingrédients bien rodés par le pouvoir et le clan sont resservis pour atteindre des objectifs purement égoïstes. Du mensonge du chef du clan en passant par des promesses farfelues, des candidats immatures et formatés au vol et aux antivaleurs, tout a été mis en scène pour habiller un échec honteux d’habits blanc.
Une opposition irresponsable et orientée vers la conquête du pouvoir pour le pouvoir et l’enrichissement personnel.
Aujourd’hui, personne, dans la société congolaise ne peut passer à côté du fait que l’excessive accumulation du pouvoir et des richesses entre les mains des mêmes personnes depuis une trentaine d’année dégoûte notre peuple, plutôt égalitaire par essence. Tout le monde s’accorde à dire que le système actuel non seulement ne marche pas mais est totalement permissible sur le respect des fondamentaux de la république. Cette constatation pourtant diffusée dans tous les compartiments de la société quelle que soit l’appartenance politique est souvent balayée devant la force de la corruption qui impose sa loi dévastatrice. Le camouflet du pouvoir judiciaire obligé de se soumettre à la force de la vérité devant des pseudos condamnations des deux avocats injustement incarcérés ternis encore plus l’image d’une justice qui serait équitable pour tous. Faut –il le redire que ceux qui ne s’en prennent pas aux racines du système, passent à côté de ce qui est urgent et nécessaire ?
Devant cette réalité déconcertante qui semble perdurer, il est évident aujourd’hui que le peuple se lasse et se sent abandonné par ses propres fils. L’ambition d’une société égalitaire et républicaine s’effrite. La corruption endémique mis en avant comme l’arme de gestion d’une société de plus en plus appauvrit se confirme. La prédominance ethnique et clanique s’installe dans le paysage sociétal congolais comme une philosophie de gouvernance. Tous ces maux ne sont pas des légères fautes qu’on peut balayer d’un revers de main. Ce sont des graves atteintes à nos institutions et à l’unité nationale. Ce sont de graves erreurs historiques qui condamneront pour longtemps l’avenir de notre peuple si on laisse s’installer durablement cette nébuleuse clanique totalement enivrée par le pouvoir et le gout de l’enrichissement facile.
Cette faute grave n’est pas seulement imputable au PCT qui porte en lui, certes, le sceau de la descente aux enfers de notre démocratie et à l’affaiblissement de nos institutions. L’opposition qui non seulement a cautionné et participé a ces dérives perpétuelles méritent également la sanction qui s’impose. En refusant de suivre la voie de la révolution citoyenne, de la lutte contre la dépravation et l’aliénation du peuple se discrédite tous les jours. Le peuple congolais, dans son courage légendaire, a fait le choix massif de l’abstention. C’est un signal fort et retentissant à travers le monde. Un choix qui mérite toute notre considération et notre soutien. C’est un message fort pour dire aux actuels usurpateurs du pouvoir que vous êtes là contre notre gré. Le peuple n’est pas avec vous, vous ne gouvernez que l’ombre de vos ambitions démesurées et désavouées. Le Congo n’appartiendra jamais au père, fille, fils ni encore moins à un clan.
Que pensez-vous d’une opposition qui revient la queue entre la jambe pour réclamer l’annulation d’une élection dont elle a été l’une des parties prenantes ? Une opposition irresponsable, des faux semblants qui crie aux loups après avoir ouvert grandement la bergerie. Ce revirement honteux et digne d’un amateurisme politique conséquent prouve une fois de plus que leur défaite, injuste soit-elle, s’est transformée en une polarisation et amplification de la jalousie et de la rancune du perdant contre le gagnant. Cette opposition déboussolée fait le recours avec des mécanismes de fuite en avant en prenant à témoin le même peuple a qui elle n’a pas voulu obéir. Pour beaucoup c’est même opposition, aujourd’hui critique, qui a fait le lit du PCT. Sans participation de l’opposition amplifiée par une abstention à plus de 84% des votants, les données ne seraient pas les mêmes qu’aujourd’hui.
Beaucoup d’entre-deux sabrent en coulisse le champagne laissant leur électorat derrière eux comme des orphelins. Au delà de la colère mêlée à la déception s’amplifiant en haine, cette situation met en exergue une constatation irréfutable : la capitulation même de la classe politique dite d’opposition chagrinant le peuple congolais se noie dans ses propres contradictions. L’historien, Patrice Gueniffey rappelle qu’en « démocratie la seule vraie légitimité, c’est celle du peuple et que ses choix et orientations peuvent être bons ou mauvais, mais qu’ils sont in fine les seuls valables, puisque ce sont eux qui auront pris la décision qui l’assumerons. » En refusant de suivre le choix de l’abstention prôné par le peuple, l’opposition vient de perdre son crédit. Elle ne s’oppose que pour grappiller les miettes et quelques retombées que le PCT laisse glisser ici et là pour se donner l’impression d’être dans démocratie saine.
Seulement le peuple congolais ne peut pas être abusé indéfiniment car comme le dit la sagesse africaine: « Tant la cruche va à l’eau qu’à la fin elle se casse ». Et « plus le singe monte haut, plus il fait découvrir son cul ». Il ne sert à rien de faire le malin puisque tous les congolais se connaissent et la Communauté Internationale finira aussi par connaitre ce que vous êtes réellement. On n’est pas seulement opposant le temps juste d’une élection mais tout le temps que le peuple et les idéaux de la patrie seront bafouées par une frange aux ambitions dangereuses pour le peuple congolais.
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