Congo-Brazzaville : Une autre voie est possible !
Par Jean-Claude BERI
Depuis le retour sanglant au pouvoir en 1998 de Monsieur Sassou, un déluge de fausses promesses, torrents de sang, fleuve de larmes, paranoïa clanique s’est abattu sur le Congo-Brazzaville. Mais une autre voie est possible. Car les congolais ne sont tous obnubilés par la paranoïa de SASSOU. Les congolais méritent bien plus que cette politique destructrice et sa dilution dans la stratégie du mensonge et du camouflage.
C’est la stratégie du désespoir. Pas même ses fidèles aboyeurs n’osent croire que ce énième gouvernement dirigé par l’invisible Clément MOUAMBA va changer quelque chose d’efficace dans cette crise politico socio-économique qui menace d’emporter tout le pays.
Nous pensons qu’il serait temps de parler d’une seule voix, celle du peuple. Une seule voix qui soit capable de motiver l’action commune, de répondre efficacement face la propension détestable mise en scène d’une politique qui cumule échec sur échec.
Notre peuple est rassemblé, reconnaissable et surtout motivé sur un point : Celui de l’unité et le partage équitable des richesses. Le peuple veut une politique des projets de vie et non ceux des réalisations sélectives et affectives. Ceux du respect des droits sociaux et des services publics. Ceux-ci sont à reconstruire après la dévastation du pays par un pouvoir qui a préféré privilégier les mercenaires des finances, de l’assassinat et qui ont lamentablement échoués partout où ils ont loué leur service. On ne peut pas tuer une idée, surtout si celle-ci est portée par tout un peuple, le peuple crie ALTERNANCE.
Nous sommes tous menacés par un système prédateur qui détruit notre socle commun de vie. MOKOKO, OKOMBI, FROCAD, UPADS, YUKI… tous contraints au silence pour certains et pour d’autres en panne d’inspiration pour redynamiser le combat. N’est-il pas plus que temps d’imposer les politiques de solidarités qui nous sauveront de la catastrophe socio-économique telle qu’illustrées par les politiques incohérentes et hasardeuses mis en branle par SASSOU.
Que dire de la recrudescence des vols à main armée dont Brazzaville est devenu le théâtre des scènes à la hollywoodienne. Ces situations traumatisantes augmentent l’anxiété des populations qui vivent aujourd’hui avec la crainte d’être la prochaine victime. Pourtant le premier policier de Brazzaville n’est point inquiété. Pire encore il augmente son activité affairiste en encourageant ses actes odieux. Pourquoi s’en faire le pays serait semble-t-il bien sécurisé ?
Le monstre de MPILA s’est suffisamment servi au détriment du peuple qui tire la langue tous les mois pour joindre les deux bouts. Celui-ci se contenter de se nourrir des images d’une activité agropastorale personnelle dont la viande ne traverse même pas l’Alima pour espérer nourrir les congolais. Ce ne sont que des réalisations d’autosatisfactions et non des réalisations à long termes pour subvenir aux besoins des congolais.
S’il faut redynamiser notre lutte, dénoncer la confiscation de notre souveraineté, celle de notre liberté et la soumission à l’argent et à l’Eglise qui a totalement perdue ses repères ne suffisent plus. . Si le congolais peut être utile à son pays, que ce soit en proposant les projets d’Hercule qu’il est urgent d’accomplir ou initier des révoltes à l’image du peuple algérien, il nous faut un socle minimum de convergence.
Les congolais peuvent décider d’éradiquer la dictature qui sévit dans notre pays, éradiquer la pauvreté et l’extrême violence érigée en mode de gouvernance avec un minimum de volonté de se lever et recouvrer sa dignité en choisissant de se battre. Pour cela il faut aider ce peuple qui est assujetti, tétanisé, apeuré… à se mettre debout.
Nous sommes capables de bloquer les mains des mercenaires étrangers qui viennent vendre la haine et la division pour l’argent. Les mercenaires qui obstruent les yeux de certains compatriotes avec des projets mielleux et des conseils trompeurs pour soutirer simplement quelques miettes d’euros. Ces mercenaires de la finance de la trempe de DSK sont vomis dans leur pays d’origine. Leur objectif est connu d’avance : engranger des milliards en offrant des activités irresponsables et foncièrement destructrices.
Bref, si nous refusons d’orienter notre démarche vers une autre solution, acceptons l’impasse et la mise sous tutelle de notre pays par des forces obscures composées de mercenaires financiers aidés par la gente tribalo-militaires qui profite de la situation pour pérenniser sa dictature.
Il y a un préalable à tout ce processus : sortir d’une opposition qui s’entredéchire. Toutes nos misères et notre inefficacité sont contenues dans la bipolarité du discours d’une opposition qui enferme les forces vives dans une sorte de contrat implicite. Or leur action est figée dans une sorte de dogme de culte de la personnalité. Le peuple doit prendre sa souveraineté, affirmer son libre arbitre devant des oppositions de positionnement et non de combat pour la restauration de la démocratie. Elle s’accapare la lutte et l’exploite diversement à son profit.
Ils organisent la pénurie des investissements dans la transition écologique, le démantèlement de l’Etat social et la mise sous tutelle de notre santé. Par cette action, elles rendent impossibles le soulèvement, l’entraide et la solidarité des congolais pour un sursaut national. Juste une épuisante compétition entre moins- opposant et hyper- opposant.
A l’heure de la souffrance sociale et du désastre socio-politico-économique les congolais n’en peuvent plus d’une opposition qui dit une chose et fait son contraire. Toutes les forces pour une alternance pacifique du Congo recommandaient la baisse du train de vie de l’Etat et le rapatriement de fonds cachés dans les paradis fiscaux comme signal de bonne gouvernance et de lutte contre la corruption.
La situation est donc au fond de la cuve du désespoir et les signes d’espoirs s’amenuisent au fil du temps qui s’écoule dans cette dictature immonde. La crise engendrée par une mauvaise gouvernance continue d’engendrer des morts dans tous les départements Pourtant les tenants de cette politique de la mort s’accroche au soutien crucial de l’armée.
Les médias pro –gouvernementales passent leurs temps à nous casser les oreilles avec des slogans qui ne signifient plus rien aujourd’hui alors que toutes les institutions publiques et parapubliques sont en faillite: le système de santé congolais est inexistant, l’éducation est en faillite, le réseau routier est en faillite, la culture est déficitaire, tout ce qui a trait au gouvernement congolais est dans le trou financier. Nous mettons en lumière depuis des années les lacunes de chaque ministère mais surtout montrer qu’il est aussi possible de relever le défi de l’avenir. Toute possibilité d’aller de l’avant, dans le sens de l’accomplissement des changements qui permettraient à notre pays de s’inscrire irréversiblement dans la perspective du développement, nous semble donc conditionnée, aujourd’hui, par l’aptitude des citoyens congolais à surmonter ce fléau qui sévit actuellement dans toutes les couches sociales : La corruption et la poursuite des privilèges et du gain facile bref il nous faut construire l’Alternance avec sérieux et constance sans compromission.
Ce que ce gouvernement s’évertue à ne pas faire :
1-Le Changement de gouvernance.
- Mettre en place une institution efficiente de lutte contre la corruption.
- Faire des audits de la SNPC et des autres structures du pétrole congolais, et publier les résultats.
- Faire l’audit de la Délégation Générale aux Grands Travaux, et rendre public les résultats.
- Renégocier la dette avec le gouvernement Chinois.
- Rapatrier les avoirs extérieurs du Congo pour renforcer la couverture extérieure du F CFA vis-a-vis de l’Euro.
- Réhabiliter le CFCO pour permettre la circulation des marchandises entre la porte extérieure du Congo et son marché domestique.
- Apaiser le climat social en s’engageant dans un dialogue inclusif.
Que faut-il faire ?
Les propositions existent, nous débattrons de tout cela le 20 Avril 2019 à LYON.
Un changement de direction est urgent. Les propositions qui recyclent les vieilles recettes qui ont fait leur temps ne doivent plus nous enfermer dans cette de tournis sans porte de sortie. Surtout ne nous détournons pas du vrai combat pour suivre les sirènes de la déraison du moment.
Jean-Claude BERI