Par :: Patrick Eric Mampouya
Les problèmes du Congo-Brazzaville sont connus depuis très longtemps, les opposants dénoncent cette manière de gouverner depuis 2002.
Le Doing Business qui est une organisation des Nations unis tire la sonnette d’alarme depuis de nombreuses années et classe notre pays régulièrement dans les méandres des classements mondiaux sans succès.
Les problèmes de malgouvernance et d’insalubrité qui font fuir même les touristes dans le pays ne datent pas d’aujourd’hui : Les problèmes des érosions, de corruption et d’instabilité politique qui font fuir les investisseurs ne datent pas d’aujourd’hui, les problèmes de tribalisme qui sclérosent le vivre bon ou le vivre ensemble et paralysent notre communauté sont connus depuis longtemps. Les responsables de cette situation sont connus et les solutions aussi : D’autres pays ont surmonté ces difficultés et ces problèmes bien avant nous avec succès.
Année après années les difficultés de notre pays s’aggravent et touchent maintenant tous les Congolais qui savent pourtant que leur pays est potentiellement riche, même le cœur de la ville est touché par les inondations parce que les bons diagnostics ne sont pas retenus, nos dirigeants sont toujours dans le faux, dans l’irresponsabilité, dans le déni, dans la manipulation.
Aujourd’hui, même le FMI dont le métier est de porter secours aux pays en difficultés ne veux pas aider le Congo Brazzaville dans l’état actuel de notre pays et il exige des préalables parce que les autorités du pays ne sont pas crédibles. Le FMI a les mêmes recettes qu’il applique et qui fonctionnent partout, dans tous les pays du monde sauf qu’au Congo, on ne fait pas ce qu’on dit, on ne fait pas ce qu’on promet, on n’applique pas ce qui est discuté, signé et adopté.
Les autorités Congolaises sont passées maîtres en manipulations et en malversations. Sous le couvert de la souveraineté et du soutien passif des populations les autorités congolaises, leur chef en premier, ne sont plus crédibles, notre pays n’est plus crédible.
C’est cela la vérité, alors, pourquoi les Congolaises et les Congolais se plaignent-ils ? N’est-ce pas les dirigeants que les congolais auraient choisi pour s’occuper de leur quotidien ? N’est-ce pas les Congolais qu’ils auraient élus pour les gouverner et leur apporter le bonheur ?
Alors, de quoi se plaignent-ils ?
Tous les Congolais s’appauvrissent inexorablement jour après jour, même les plus riches sont passé du doute à la dénonciation tardive en cherchant à se donner bonne conscience ou en distribuant de quoi manger aux populations exsangues avec des associations de circonstance largement subventionnés par les revenus du vol, de la corruption ou du favoritisme.
Pauvres Congolais, même pas capables de se demander d’où vient ce qu’on leur distribue en vivre, en argent ou même en boisson. La misère leur a enlever le peu de dignité et de fierté qui d’habitude reste la noblesse des pauvres. Certains opposants d’hier ont troqués leurs hardiesses contre une soupe mal préparée qu’ils digèrent avec beaucoup de contorsion. La peur de mourir les pousse à s’humilier volontairement devant leurs bourreaux sans même se plaindre ou crier, en allant en rangs serré et avec discipline, silencieusement mourir dans les hôpitaux-mouroir. Les pseudos sages de tous le pays à tour de rôle, mains-tendues et bouches béantes comme des canards ou des oies qu’on gavent à l’approche des festins, se bousculent aux portillons pour quémander leurs pitances du jour.
Les problèmes d’un État ou d’une République ne se règlent pas avec des souhaits, des promesses, des vœux ou des incantations. Partout dans le monde, les problèmes d’un pays se règlent avec des lois, des décrets, des ordonnances et des règles applicables et qu’on applique sans état d’âmes. Les prières et la foi seules ne règlent aucun problème.
Que ceux qui soutiennent ce régime se taisent à jamais et qu’ils supportent les difficultés et les morts au CHU au lieu de se plaindre chaque fois qu’il y a des érosions ou des difficultés de trésorerie. N’est-ce pas les populations du quartier Ngamakosso et du quartier Talangaï qui auraient soutenu ces dirigeants à 100%. Ces autorités, drapées dans leur arrogance et leur suffisance qui n’écoutent pas les conseils d’où qu’ils viennent. Ces autorités qui sont incapables d’apporter un peu de bien-être même à ceux qui les soutiennent, c’est cela la vérité.
À propos des érosions, semble t-il qu’une commission interministérielle avait été mis en place lors du premier conseil des ministres du gouvernement de combat, Où en est-elle et qu’a t-elle fait ? a-t-on relogé les sinistrés des érosions ou des victimes des inondations comme dans les autres pays ? Ou bien va t-on encore une fois faire appel à la communauté internationale comme pour les sinistrés du Pool ? Semble-il qu’il y a une loi au Congo-Brazzaville ?sur la viabilisation des terrains avant de vendre les parcelles, d’où vient-t-il qu’on laisse les gens s’installer n’importe où et n’importe comment dans toutes les villes urbanisées du pays ? D’où vient-il qu’on laisse construire des maisons avec des permis de construire dûment signés dans des endroits à risque et inconstructibles ? N’y a t-il pas un ministère en charge du cadastre ou de l’urbanisme dans le pays ?. N’y a t-il pas une force publique censée faire respecter les lois ? N’y a-t-il pas un parlement censé contrôler le gouvernement ? Avant de parler des commissions d’enquêtes parlementaires ou de saisir les procureurs de république, il faut d’abord et avant tout faire respecter les lois et règlements au lieu de courir après les opposants qui ne font que leur travail.
Pendant toutes les législatures passées, notamment celle de 2002 à 2017, pendant cinq années de suite rien n’a été fait par les mêmes députés qui auraient été dans leur grande majorité reconduits par les populations, même pas une loi sur proposition parlementaire, même pas une commission d’enquête malgré les nombreuses malversations, alors de quoi les Congolais se plaignent-t-ils ?
La justice est soi-disant rendue au nom du peuple congolais, ces mêmes congolais qui ont soi-disant choisi leurs dirigeants. Ces mêmes congolais qui soi-disant construisent patiemment leur jeune démocratie à la congolaise. Alors ne vous plaignez pas et taisez-vous pour vous faire conduire devant le précipice en silence s’il vous plaît, souffrez en silence s’il vous plaît,
Ne dit t-on pas que la misère est plus douce au soleil ? Que la souffrance est supportable quand on aime (ses dirigeants) ? L’année prochaine, une chose est certaine, le Congo-Brazzaville ne sera pas meilleur qu’aujourd’hui si les dirigeants ne changent pas, ceux qui gèrent et dirigent-mal notre pays ont montré et démontré leurs limites, leurs incapacités depuis de nombreuses années puisque certains d’entre-eux sont aux commandes depuis plusieurs décennies. Les faits sont là, incontestables. De Ngamakosso à Talangaï ou Nganga Lingolo et Madibou, il y a de nombreuses congolaises qui accouchent encore dans les bosquets comme les populations pygmées dans les forêts.
L’administration et la justice congolaise n’ont pas les experts biens formés pour mener des enquêtes sérieuses, que ce soit dans le domaine des malversations financières auprès des tribunaux, dans le domaine des infrastructures routières, immobilières, sanitaires et autres, il n’y a pas les experts qu’il faut. Nous (les opposants) le disons depuis des nombreuses années, ce ne sont pas les autres qui construirons notre pays, même pas les Chinois avec qui notre pays a signé un partenariat qui n’a de stratégique que le nom,
Le Congo-Brazzaville sera construit par les Congolais ou ne le sera pas, le premier budget de la nation devrait être l’éducation et la formation au lieu de la sécurité ou de l’armée, et notre pays a besoin de tous ses enfants même et surtout ceux de la diaspora qui ont de nombreuses expertises. En ce qui concerne cette nouvelle mode des enquêtes et des audits, là encore il ne faut pas mettre la charrue avent les bœufs. Il ne s’agit pas seulement de mettre en place un garrot sur une plaie purulente qui saigne, il faudra aussi former des experts qui contrôlent le fonctionnement d’une société ou d’une administration au quotidien et là comme ailleurs, force est reconnaître que notre pays n’est pas outiller. Comme le Congo-Brazzaville, de nombreux pays sont passé par là avant de progresser et nous connaissons maintenant la nocivité des solutions à la congolaise.
Comme tous les slogans lancés et toutes les modes expérimentées au Congo Brazzaville, les enquêtes ne donneront rien sans le changement des individus qui ont conduit le pays au bord du précipice. Nous le savons, ces individus n’ont même pas l’honnêteté de reconnaître leurs fautes et surtout leurs carences, car c’est de carences qu’il faut parler quand il s’agit des autorités congolaises.
Tant que les médiocres ne seront pas dégagés, la situation du Congo-Brazzaville ne changera pas, mieux, tant que les coupables ou responsables de cette situation catastrophique de notre pays ne seront pas indexer et punis par la loi, le calvaire de notre pays continuera car comment voulez-vous qu’un tueur en série s’arrête de tuer s’il n’est pas arrêter ou même puni. La loi, ou plutôt l’application de le loi est la voûte céleste de tous les pays du monde, si la voûte s’effondre c’est la catastrophe et, dans ce domaine comme dans d’autres, il n’y a pas de spécificité culturelle, africaine ou congolaise qui tiennent, les règlent de l’économie sont les mêmes pour tous, les mêmes bêtises, manquements ou carences produisent les mêmes effets. Nous l’avons vu pour la Grèce et ce n’est pas l’augmentation des recettes pétrolières qui changeront la donne. Comme disait la DG du FMI « quand la mer est haute, on ne voit rien, et quand la mer se met à baisser on voit qu’il y en a qui ne sont pas couverts »
C’est l’application des lois et des règles de vie communes qui modifient et changent les coutumes, les mentalités, les comportements individuels et collectifs. et non-pas les églises et les associations et encore moins les parti politiques pour la simple raison que ce n’est pas leur travail et leur raisons d’être. Le plus petits État du monde, le Vatican a été obligé de changer tous ses ministres et ses diplomates pour faire évoluer les mentalités, les coutumes et les pratiques de l’église catholique grâce au Pape François, ce sont ces prêtes, ce sont ces diplomates nouveaux et ces nouveaux ministres du Vatican qui feront évolués maintenant les pratiques l’église catholique longtemps décriées.
On ne peut pas affirmer aimer le Congo et être indifférent ou impassible aux maux qui minent et détruisent notre pays. À tous ceux qui appellent les congolais au patriotisme, je les exhortent à commencer par soigner ce pays qui nous à tant donné. De même quand on aime les siens, on ne les rend pas malade, on ne les détruit pas. On les emmène plutôt chez le médecin, après on les soustrait de ce qui a pu les rendre malade, puis enfin on achète les médicaments pour les soigner. Quand on aime son pays, on se bat contre le non-respect des lois et des droits, contre les crimes économique en tous genres, c’est cela le cancer qui gangrène notre pays depuis des décennies.
Quand on aime son pays, on défend les droits de l’homme, les droits économiques pour tous et la redistribution des richesses communes, enfin quand on aime son pays et ses compatriotes on se bat pour une justice juste pour tous. Le médecin (le FMI) nous a donné le diagnostic et les médicaments (la bonne gouvernance). Le bonheur ne vaut que s’il est partagé, le bonheur pour soit seul n’est rien d’autre que de l’égoïsme. L’amour du pays et le patriotisme de ceux qui détruisent ou ont détruit le pays ne sont que des postures (nous le savons), les tenants de la république des copains et des coquins, les adeptes du tout pour nous, rien pour vous..
Patrick Eric Mampouya