Alors que le landernau politique s’agite, que la Maison Blanche est formelle, lui s’entête d’annoncer, dès la fin des Jeux africains, l’organisation d’un référendum. Sassou ne tient pas compte du sort de sa famille…
Alors que l’Élysée soucieux de garder son pré-carré au cas, où « l’entêté » venait à s’imposer, en est réduit à appeler à un « consensus » ; la Maison Blanche, elle n’entame aucune discussion. Tant son message est formel, plein de clarté : Pas de référendum, pas non plus de troisième mandat.
Même si le président Sassou qui croit narguer tout le monde, fait la sourde oreille, et joue la montre. Toujours est-il que Barack Obama a présenté à Sassou un « ultimatum ». Libre à lui d’accepter ou de refuser, mais une chose est sûre, si l’Amérique, s’oppose à un troisième mandat du « bon élève » Kagamé, ce n’est pas Sassou qu’il cajolerait.
Ce n’est plus un secret, le président congolais qui s’est toujours pris pour une « divinité », semble tout juste blesser dans son amour propre et dans son orgueil. Lui qui a toujours rêvé de mourir au pouvoir. Lui qui a toujours avancé que celui qui l’éjectera du pouvoir n’est pas encore né.
On le chuchote dans les milieux diplomatiques européens, la seule chose que l’on propose à Sassou actuellement, c’est une sortie négociée qui lui assurerait une retraite digne. Ce d’autant plus que Sassou est déjà diplomatiquement « grillé ». Il ne doit surtout pas manquer, la seule meilleure occasion qui lui reste de partir avec honneurs. L’Occident est consciente désormais que plus rien n’arrêterait l’opposition congolaise désormais soudée et la société civile. Un soulèvement populaire n’est plus à écarter. Si Sassou annonce son référendum. Et s’il en arrive à pousser la force publique à « mâter » l’insurrection, l’Amérique soutiendra l’option d’un départ précipité.
C’est dommage que le président Denis Sassou-Sassou ne tienne même pas compte du sort qui peut être réservé à sa famille, à ses proches et à lui-même. On dirait qu’il compte entraîner tout le monde dans sa chute. D’ailleurs, il est de nature chez les présidents en fin de règne de vouloir « tomber » avec tous ceux qui ont profité du système.
Le tour de force que Sassou est train de vouloir réaliser, l’Occident le sait, risque de donner de mauvaises habitudes sur tout le continent.
Aussi, il ne faut pas le laisser s’installer. Même avec des mises en scènes du genre « appel du peuple à rempiler ».
Il est aujourd’hui clair que sous prétexte d’émergence, l’on veut offrir à Sassou qui a déjà totalisé 32 ans de pouvoir, la présidence à vie. Un peu comme si au Congo-Brazzaville, il manque des hommes capables d’assurer la relève.
© Michèle Sylvère Délévoye