Appel à une enquête sur des crimes potentiels
Amnesty International a demandé une enquête concernant un ancien gouverneur et deux hauts responsables militaires en République Démocratique du Congo, en raison de possibles crimes contre l’humanité lors d’une répression violente contre des manifestants l’année dernière. Ces manifestations avaient pour but de dénoncer la mission de maintien de la paix des Nations Unies dans le pays.
Selon le rapport de l’organisation de défense des droits humains, les forces de sécurité congolaises auraient tué au moins 56 personnes et blessé 80 autres lors d’une manifestation à Goma, dans l’est du pays, en août 2023. Cette protestation a été orchestrée par un groupe religieux connu sous le nom de Wazalendo, qui s’opposait à la mission MONUSCO.
Contexte de la mission MONUSCO
La mission MONUSCO a été déployée en République Démocratique du Congo en 2010 pour protéger les civils et soutenir le gouvernement congolais dans ses efforts de stabilisation. Cependant, de nombreux Congolais expriment leur frustration, affirmant que cette mission ne les protège pas des attaques rebelles, ce qui a entraîné plusieurs manifestations contre l’ONU.
La région de l’est du pays est en proie à des violences armées depuis des décennies, avec plus de 120 groupes luttant pour le pouvoir et les ressources. Des accusations de massacres de masse pèsent sur certains de ces groupes, et plus de 7 millions de personnes ont été déplacées.
Responsabilités et demandes de justice
Le maire de Goma a interdit la manifestation, craignant que les organisateurs incitent à la haine et à la violence. Toutefois, Amnesty International a constaté qu’il n’y avait pas de preuves d’incitation à la violence dans les déclarations des Wazalendo. Les forces de sécurité se sont rassemblées à des intersections clés, et des violences ont éclaté tôt le matin. Amnesty a révélé que des ordres avaient été donnés aux forces de sécurité pour « neutraliser des éléments ennemis isolés ».
Amnesty International a identifié trois responsables qui devraient faire l’objet d’une enquête pour leurs actions lors de ces événements. Parmi eux, un ancien gouverneur et deux officiers militaires, accusés d’avoir ordonné des tirs sur des manifestants non armés et d’avoir mené des opérations violentes contre des membres de Wazalendo. Bien que l’un des officiers ait été condamné à mort, les autres n’ont pas encore été traduits en justice.
Les autorités congolaises doivent rouvrir les enquêtes sur ce massacre pour établir la vérité et tenir les responsables pour compte. Il est également recommandé que le président congolais prenne des mesures pour suspendre les officiers impliqués et interdire certaines unités militaires de participer à des opérations de maintien de l’ordre. Pour plus d’informations sur la situation des droits humains en RDC, vous pouvez consulter le site de Amnesty International.
Source : www.africanews.com