Emmenée par le ministre de l’Industrie touristique en personne, une importante délégation est venue à la rencontre du marché français. Le pays mise sur l’écotourisme et sur son incroyable patrimoine naturel. Sachant que la géographie n’est pas le point fort des français, et qu’on les confond facilement avec leurs voisins de la République Démocratique du Congo (RDC), les dirigeants de la République du Congo ont accolé au nom de leur pays celui de leur capitale, Brazzaville.
C’est donc sous cette appellation qu’est placé le stand de l’importante délégation venue à Paris pour promouvoir une destination sommes toutes encore mystérieuse pour le commun des touristes. Nonobstant ce constat, force a été de constater à l’occasion de la première journée du salon, que le public était de fait attiré par ce pays de 342 000 km2 à cheval sur l’équateur, et qui s’étire de l’Océan Atlantique jusqu’au fleuve Congo. « Nous sommes ici pour assurer la visibilité de notre destination sur le marché français car la France demeure le premier pays émetteur en matière de tourisme pour nous, et représente 50% des entrées » a tenu à rappeler Martial Mathieu Kani, le ministre de l’Industrie Touristique et des Loisirs.
Outre une présence bien visible sur le salon, le Congo Brazzaville entend séduire les professionnels. Le ministre et ses conseillers vont ainsi s’atteler à établir un maximum de contacts avec les voyagistes afin de développer ses filières touristiques. Pour commencer, le Congo Brazzaville vient de s’attacher les services d’une agence parisienne ? Delphicom international dirigée par Delphine Sabourault, ce qui va rapidement lui permettre d’assurer une meilleure lisibilité.
Le tourisme, une priorité nationale
Car le président de la République du Congo entend faire du tourisme le moteur du développement économique du pays. Et il a assigné à M.Kani et à son équipe des objectifs quantitatifs précis. Ainsi, si les revenus du tourisme représentent pour l’heure 1,6% du PIB, ce chiffre se devra d’atteindre 10% en 2016!
Le défi est donc de taille pour un pays qui actuellement reçoit essentiellement un tourisme d’affaires. Un pays où la DMS (durée moyenne de séjour) n’est que de 3, et où le total des nuitées enregistrées en 2010 avoisine tout juste les 400 000.
Pour réussir son challenge, le Congo Brazzaville compte sur le développement d’un tourisme de découverte, d’un écotourisme. Car il possède une multitude de parcs nationaux d’une incroyable richesse. Avec des éléphants, des gorilles, des chimpanzés et autres panthères. Et sa flore n’est pas en reste: le seul parc national d’Odzala Kokoua, dans le nord-ouest, offre ainsi près de 4 400 familles de plantes.
Un patrimoine forestier hors du commun
Une mosaïque d’écosystèmes, une biodiversité extraordinaire, un patrimoine forestier hors du commun, les atouts sont nombreux. D’autant qu’on peut y rajouter la chaleur de l’accueil, la qualité de la gastronomie, la diversité de l’artisanat, le tout sur fond de musiques qui font là bas partie intégrante du quotidien.
Le ministre sait pertinemment qu’il y a encore des efforts à faire en matière d’hébergements dés que l’on sort des grandes villes. Mais il sait aussi qu’il peut compter sur une desserte aérienne de qualité au départ de Paris avec des vols Air France, Lufthansa (via Francfort) et Royal Air Maroc (via Casablanca). Le ministère du tourisme et celui des transports doivent attirer les compagnies à bas prix. Air France pratique des prix prohibitifs car le Congo est une « vache à lait » de cette compagnie, faute de diversification des compagnies et de la concurrence.
Alors, pourquoi pas se laisser tenter. A l’heure où certaines destinations sont en perte de vitesse, où d’autres subissent les effets collatéraux des soubresauts géopolitiques ou de ceux de dame nature, l’émergence de nouveaux pays sur la carte touristique est à envisager, y compris celle du Congo Brazzaville. Pour peu que la farouche volonté de Martial Mathieu Kani et des siens se concrétise dans les faits.
NDRL:
Quand un pouvoir se montre odieux et démoniaque vis-à-vis de son peuple qu‘il affame, il est absurde de penser que celui-ci contribue au meilleur rayonnement de son pays.
Le tourisme est une industrie qui marche à l’image. Il rime avec la santé économique d’un pays. C’est une industrie très fragile devant une économie, comme celle du Congo, tenue par la corruption. M. Martial Mathieu Kani, Ministre congolais de l’Industrie du touristique, le sait très bien. C’est pourquoi il est absolument certain que lui et sa délégation sont venus faire du tourisme au salon de Paris et non poser les jalons en vue de mieux positionner le tourisme congolais.
Si la France, comme le dit M.Kani, demeure le premier pays émetteur en matière de tourisme pour le Congo, avec 50% des entrées, c’est tout simplement parce que la plus forte communauté congolaise installée à l’étranger réside en France. Une communauté très avertie qui si, elle était sollicitée devait jouer un rôle moteur pour le développement du Congo. Que va vendre Delphicom international, une agence conseil spécialisée dans la communication, de Madame Delphine Sabourault? Sur quoi va-t-elle s’appuyer pour faire son travail?
Le redressement d’un pays ne s’improvise pas. Dans le domaine du tourisme, comme dans toute autre industrie, le professionnalisme est de rigueur. Or pour l’instant c’est encore une fois de plus de l’amateurisme. «Le défi est donc de taille pour un pays qui actuellement reçoit essentiellement un tourisme d’affaires.» Comment l’économie congolaise peut-elle engendrer le tourisme d’affaires? Selon le classement des économies, études faites par la Banque Mondiale, l‘économie congolaise est cantonnée aux quatre dernières voilà des années. Et si ce pays n’est pas un site attractif pour l’investissement, comment peut-il être attrayant au tourisme d’affaires?