Le Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad) et l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) organisent leur première convention, en vue d’une possible alternance. Ils voulaient envoyer un message d’unité à trois mois de l’élection présidentielle du 20 mars prochain, mais les membres des deux plateformes d’opposition congolaise n’ont pas réussi à tenir leur première convention en ce jeudi 7 janvier. Ils l’ont reportée au vendredi 8 janvier.

Préparer l’alternance

Au terme de cette convention les deux principales plateformes de l’opposition devront se prononcer sur l’attitude à adopter en vue de la présidentielle anticipée du 20 mars. Claudine Munari a été désignée à l’unanimité présidente de la Commission préparatoire de la convention, elle en a précisé les objectifs « au cours de ces assises, nous devons donner la pleine mesure de notre capacité à transcender nos différends. Je vous exhorte à nous dépasser à discuter sans tabou afin de prendre les bonnes décisions qui permettront le retour à l’ordre constitutionnel en redonnant, par la force de la loi, à notre peuple, le souverain primaire, toutes ses prérogatives perdues devant la force des fusils. » Elle a ensuite décrié les violences, les crimes de sang, les confiscations de liberté qui ont émaillé l’année 2015 au Congo en souhaitant que « la présente convention adopte une motion condamnant fermement tous ces faits de violence perpétrés sur le territoire congolais. » Avant de poursuivre en soutenant que « nous ne pouvons renoncer à notre combat pour le respect de l’ordre constitutionnel et de l’alternance démocratique. (…) Un pouvoir ne peut tout permettre. Nous ne pouvons pas tout lui permettre. »

Mettre fin aux divergences internes

André Okombi Salissa, président de l’IDC, s’est insurgé contre une minorité conservatrice qui veut à tout prix imposer la paix par les armes en soulignant que « les plateformes IDC-Frocad disent une fois encore, haut et fort : plus jamais ça ! » Pour lui, « les présentes assises de la convention de l’opposition congolaise ont été convoquées(…) pour faire sans complaisance le point des acquis et des faiblesses de la marche politique et organisationnelle de l’opposition, de mieux structurer la résistance citoyenne face aux impératifs à court, moyen et long termes », a expliqué le président de l’IDC. Le président Frocad, Pascal Tsaty Mabiala a saisi cette occasion pour appeler à la cohésion en faisant remarquer que « la présente convention vise à rassembler l’opposition sans doute la plus représentative du pays. Le but avoué est d’obtenir l’alternance démocratique dans notre pays dans le pays et la cohésion nationale. » Il a par ailleurs déploré que « cette convention se tient à quelque deux mois d’une élection problématique. » Selon Tsaty Mabiala « elle se tient dans un contexte politique marqué par un lourd contraste avec d’une part les forces de l’opposition qui sont pour l’alternance démocratique et d’autre part les forces politique obscurantistes et rétrogrades incarnées par le Parti congolais du travail (PCT au pouvoir), qui demeure farouchement opposé à cette alternance démocratique, maintient la société dans la discorde, en sublimant la violence comme moyen d’accès au pouvoir. » La majorité des ténors de ces deux plateformes de l’opposition étaient à l’ouverture de cette convention, sauf Dzon Mathias qui déjà prône la non-participation à cette présidentielle du 20 mars. Les assises de cette convention prendront fin si le calendrier est respecté ce dimanche.

Par Joyce Edimo (avec APA)  LE POINT AFRIQUE

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