Des quotas officieux dès l’âge de 12 ans. Moins de noirs et moins d’arabes sur les terrains de foot ! Plusieurs dirigeants de la Direction technique nationale de la Fédération française de football, dont le sélectionneur des Bleus, Laurent Blanc,
ont approuvé dans le plus grand secret, fin 2010, le principe de quotas discriminatoires officieux dans les centres de formation et les écoles de foot du pays. Objectif: limiter le nombre de joueurs français de type africains et nord-africains.
La FFF accusée de discrimination
Selon nos confrères de Mediapart, la Fédération française de football aurait décidé d’instaurer des quotas officieux dans les centres de formation et les écoles de foot du pays afin que que le taux de jeunes footballeurs français d’origine africaine ou maghrébine soit limité à 30% lors des épreuves de sélection. Une information aussitôt démentie par le chef de presse de l’équipe de France, Philippe Tournon, qui a fait part de son indignation mais qui n’empêche pas de s’interroger alors que, le 23 septembre 2010, Laurent Blanc avait fait part de son envie de réformer le système de détection…
Est-il possible que la volonté d’un sélectionneur ait si mal tourné? Arrivé le 2 juillet 2010 pour prendre la succession de Raymond Domenech à la tête de l’équipe de France, Laurent Blanc s’était ainsi exprimé sur la détection lors d’un séminaire que l’UEFA avait mis en place à Madrid en septembre dernier: « Il fut un temps où les critères de sélection en France étaient basés sur le physique des joueurs alors qu’en Espagne, c’est le football qui compte, les qualités techniques. Les critères en France ne sont pas assez bons, il nous en faut d’autres. »
Affabulations ou vérités qui dérangent?
Ce jeudi, nos confrères de Mediapart ont surpris le monde du ballon rond en annonçant que la Fédération française de football aurait depuis décidé d’instaurer officieusement des quotas dans les centres de formation et les écoles de foot du pays pour que le taux de jeunes footballeurs d’origine africaine ou maghrébine soit limité à 30% lors des journées de détection. Mais quels en seraient les raisons, si ce n’est de répondre maladroitement à la volonté d’un sélectionneur qui réclamait plus de technique et moins de physique?
Toujours selon nos confrères, qui citaient des sources internes, « des consignes ont été données en ce sens ces dernières semaines à différents responsables de centres de formation, notamment l’Institut national français (INF), à Clairefontaine (Yvelines), où a été formée depuis 1988 une partie de l’élite du foot français. »
Blaquart en première ligne, Tournon dément
Et Mediapart n’y va pas de main morte et implique directement le nouveau Directeur technique national, François Blaquart, qui a pris la succession de Gérard Houllier, parti prendre les destinées d’ Aston Villa juste après le fiasco des Bleus en Afrique du Sud. « François Blaquart (…) et d’autres dirigeants de la DTN ont proposé à plusieurs reprises lors de réunions officielles la planification d’une discrimination concernant les jeunes joueurs prometteurs et obtenu gain de cause », affirme le site internet d’information, justifiant également: « Le chiffre de 30% a même été avancé, le 18 janvier 2011, par le directeur technique lors d’une réunion de la DTN. »
Cette information n’a pas mis longtemps avant d’être démentie par Philippe Tournon, le chef de presse de l’équipe de France, qui se déclare « indigné » par de telles accusations et qui « dément formellement qu’il ait pu cautionner des sélections basées sur des critères ethniques ou de couleur. » « Cela est contraire à sa philosophie de vie, lui qui est hostile à toute discrimination », ajoutait-il en faisant évidemment référence à Laurent Blanc. Contraire à sa philosophie peut-être, mais cette dernière a-t-elle bien été comprise par tous les autres membres de l’instance dirigeante du football français?
(Source Football.fr)