brice-parfait-kollas-300x247-8501162 Guy Brice Parfait Kolélas

Albert S. MIANZOUKOUTA & Cyr Armel YABBAT-NGO ( la semaine africaine)

Président de l’Union des démocrates humanistes (UDH-YUKI), Guy Brice Parfait Kolélas a bien voulu se prêter aux questions de La Semaine Africaine. Il parle de la structuration de son parti, de ses relations avec les autres leaders de l’opposition politique congolaise, le non aboutissement de l’enquête parlementaire sur la crise du Pool qu’il avait exigée à l’Assemblée nationale, mais aussi du livre sur le génocide des Laris au Congo publié par Dominique Kounkou. 

**Pourquoi avoir attendu aussi longtemps pour organiser la sortie officielle des organisations spécialisées de l’UDH-YUKI de la ville de Brazzaville?
*Depuis la création du Parti en 2017, des organisations spécialisées provisoires expédiaient, va-t-on dire, les affaires courantes. Celles présentées le samedi 27 octobre dernier au Palais des congrès ont un mandat. C’est ainsi qu’elles ont été présentées officiellement, mais aussi pour qu’elles reçoivent la feuille de route de la part du président du parti, suivant les ambitions et les objectifs qui sont les nôtres.

**Qu’est-ce qui a cloché pour que l’enquête parlementaire que vous avez sollicitée sur la crise du Pool ne puisse pas se réaliser?
*L’Assemblée Nationale nous avait répondu, par courrier, que notre requête avait été transmise au Gouvernement. La réponse du Gouvernement disposait que l’affaire était en justice et que, par conséquent, le Parlement ne pouvait pas, parallèlement aux poursuites judiciaires, lancer une enquête parlementaire.

**Comment appréciez-vous l’initiative prise récemment par les fils et filles du Pool de mettre en place une agence d’appui au développement de ce département?
*Excellente initiative que l’UDH-YUKI, qui y a pris une part active par l’entremise d’une délégation conduite par son deuxième vice-président, Monsieur Gilles BASSINDIKILA, a saluée et appréciée à sa juste valeur. Nous espérons profondément que l’Agence mise en place pour rendre opérationnelles les décisions arrêtées au cours de ce forum, sera bien à la hauteur et traduira en actions fortes ces résolutions pour le bien du département du Pool. D’une manière générale, nous soutenons toutes les initiatives à caractère socio-économique, dans le Pool, comme dans d’autres départements de notre pays.

**Dans le contexte actuel de crise que traverse le pays, croyez-vous que l’opposition politique congolaise peut parvenir à présenter un projet politique alternatif ?
*Bien sûr que oui. Je vous renvoie au mémorandum signé par les partis de l’opposition congolaise il y a quelques mois au Palais des congrès. Tout n’y est pas écrit, mais des annonces fortes y sont faites, les grandes lignes de la vision y sont dégagées. Le moment viendra sans doute où tous les partis de l’opposition mettront en commun leurs projets respectifs en vue d’en tirer un projet commun qui soit salutaire pour le peuple congolais. Le peuple croit en cette opposition, et il a bien raison.

**Quelles sont vos relations avec les autres partis de l’opposition politique congolaise ?
*De très bonnes relations. L’UDH-YUKI est un parti ouvert à toutes les bonnes initiatives, et prêt à composer avec tous ceux qui regardent dans la même direction que nous, qui mettent en avant l’intérêt supérieur du pays, en reléguant au second plan les intérêts personnels et égoïstes qui retardent notre pays, qui sacrifient notre jeunesse et qui n’aident pas nos seniors (nos personnes de troisième âge) à vivre dans la dignité leurs derniers jours.

**-Un livre sur le génocide des Laris au Congo vient de paraître; quels sentiments suscite-t-il en vous? *Nous suivons les débats ainsi que les raisons avancées par les uns et les autres au sujet de ce livre.  Nous pensons que le temps est le meilleur appréciateur en pareilles circonstances. Laissons les différentes opinions s’exprimer, et éventuellement les enquêtes être menées pour mieux éclairer l’opinion nationale et internationale à ce sujet.

Pour notre part, point n’est besoin de faire des déclarations hâtives qui peuvent s’avérer maladroites. Laissons le temps au meilleur appréciateur, qui est le temps. Aussi faudra-t-il noter que c’est autour du Mbongui que les choses se règlent. Il faut un dialogue national inclusif. Les Congolais doivent se parler, sans envolées oratoires, face à face et non par média ou réseaux sociaux interposés. Et ce, pour panser les plaies et guérir les maux.