Ministre Nguila Moungounga Nkombo, un homme de fortes convictions et digne
Par OUABARI MARIOTTI
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14 avril 2019. Pour me joindre aux compatriotes et autres citoyens du monde qui, ce jour, ont une pensée pour le ministre Nguila Moungounga NKombo qui nous a quittés le 14 avril 2010, en région parisienne.
Neuf ans que Nguila n’est plus visible, dans les rangs des républicains et patriotes congolais qui poursuivent son légitime et généreux combat pour la restauration de la démocratie au Con
go Brazzaville. Combat qu’il a porté toute sa vie et qui s’est particulièrement distingué sur deux séquences majeures de l’histoire politique du Congo. D’une part, lors du bras du fer des forces vives de la nation contre le parti-Etat au pouvoir à Brazzaville pour arracher de haute lutte la conférence nationale souveraine dont la résonnance ne pâlit pas.
De l’autre, au lendemain du coup d’Etat aux conséquences désastreuses du 5 juin 1997.
Le ministre Nguila Moungounga Nkombo était un homme de convictions. Pour rien au monde, il ne trahissait ses certitudes.
Dès lors qu’au lendemain de l’installation des putschistes du 5 juin à Brazzaville, il s’est posé la question d’un dialogue rassembleur, le ministre Nguila Moungounga Nkombo était de ceux qui, au sein de la diaspora congolaise en France, ne s’y sont pas rendus, estimant que les conditions objectives d’une telle rencontre n’étaient pas encore remplies. Et le temps lui a donné raison.
Au Congo, nous en sommes encore à la case départ comme à la veille de la conférence nationale, avec les mêmes maux, les mêmes souffrances, la même gouvernance, les mêmes hommes qui ont poussé la nation congolaise, révoltée, d’ans un large mouvement de contestation, à imposer aux dirigeants de l’époque la volonté populaire du changement.
Que d’années perdues pour le Congo et pour son peuple.
De là où il repose, King Georges, c’est ainsi que je l’appelais depuis notre jeunesse à Ouenzé Brazzaville, avec les Abba Ngandzion, Clément Nzimbou, Felix Loubaki, Anatole Ndinga, Lucien Boukorro et autres dont les noms m’échappent, Nguila sait que nous ne l’avons pas oublié. Ayant, dans les dernières heures de sa vie, en accord avec lui, pris l’engagement de ramener dans sa patrie d’origine ses restes mortels mis en terre dans les environs de Paris.
Pour ma part, King Georges, acceptes que je te dise que la mort d’un homme, m’amoindrit parce que je fais partie de l’humanité. C’est pourquoi, je ne demande jamais pour qui sonne le glas. Il sonne pour nous tous.
Paris le 14 avril 2019.
OUABARI MARIOTTI
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Le Secrétaire Général de la Coordination Nationale de l’UPADS pour son unité d’action et sa refondation, profondément ému et avec une douleur incommensurable, annonce à l’ensemble des militants, aux amis, et au peuple congolais, la disparition du Président de la Coordination Monsieur Nguila MOUNGOUNGA NKOMBO, ancien Ministre de l’Economie et des Finances de la République du Congo, ce mercredi 14 avril 2010 à 11 heures 30 à Paris des suites de maladie.
Dans cette terrible et éprouvante épreuve nous garderons en souvenir de son engagement politique, l’ardent et constant désir de construire pour le Congo une ambition nouvelle et créatrice faite de fraternité de générosité et de partage.
Nos pensées les plus fraternelles vont toutes à son épouse, ses enfants et famille.
Paris le 14 avril 2010
Gilbert NSONGUISSA MOULANGOU
Bibliographie
Monsieur MOUNGOUNGA-NKOMBO NGUILA est né le 19 novembre 1940 à Mouyondzi (Congo).
Novembre 1959: il est membre fondateur de l’Association scolaire du Congo (l’ASCO)
1961: il est élu Secrétaire général de l’ASCO
1963-1967: il suit une formation à l’Ecole Supérieure de Commerce de Bordeaux.
1965: il est élu Président de l’Association des Etudiants Congolais en France (AEC)
1967-1968: il poursuit sa formation au centre International du Commerce de Bordeaux
1968: il est élu président de la Fédération des Etudiants d’Afrique Noire en France (FEANF)
Juillet 1968: il est initiateur et membre fondateur du Conseil national de la Revolution (CNR)
Octobre 1969: il est fondateur du PCT, avant le congrès
1969-1971: il est Chef de service du Commerce Extérieur
1971-1974: il est Directeur du Commerce extérieur
1974-1975: il est Directeur de la planification Financière
1975-1976: il est Directeur de la Planification Commerciale et Industrielle
1982-1988: il est Directeur de l’Orientation au Ministère du Commerce
Juillet 1990: il est membre fondateur de l’union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP)
Août 1990: il cofondateur de l’Union Panafricaine pour la Democratie Sociale (UPADS)
De septembre à décembre 1992: il est Ministre du Développement Industriel, de la pêche, du Commerce et de l’Artisanat
De décembre 1992 à juillet 1993: il est Ministre du Plan
De juillet 1993 à décembre 1994: il est Ministre des Finances et du Budget
De janvier 1995 à octobre 1997: il est Ministre de l’Economie et des Finances, chargé du Plan et de la Prospective
Sa traversée du desert
En 1970: il est à trois reprises arrêté pour des raisons politiques
1971: il passe sept mois en prison
1976: il reste cinq mois en prison, suivi d’une année de camp de travail à Loudima
De 1977 à 1979: il est incarcéré pendant trente mois
En octobre 1997 : exil forcé suite au coup d’état du dictateur Denis Sassou Nguesso
En juin 1998 il est président fondateur du Cercle d’Etudes pour le Retour de la Démocratie au Congo (CERDEC)
Ce mercredi 14 avril 2010 à 11h30, le combatant Moungounga Nguila a tiré sa révérence à Paris des suites de maladie.