Suite à la crise politique engendrée par l’organisation non consensuelle du référendum constitutionnel, les femmes de l’I.d.c (Initiative pour la démocratie au Congo) et du Frocad (Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique), se sont réunies en assemblée générale, lundi 16 novembre 2015, au siège de l’U.pa.d.s., au quartier Diata, dans le premier arrondissement, Makélékélé, de Brazzaville.
Dans la déclaration rendue publique à l’issue de cette assemblée générale, elles ont manifesté «leur farouche opposition à l’imposture et à la violence comme mode de règlement des conflits politiques». Un engagement solennel qui devrait conduire les partis d’opposition à ne pas fermer la porte au dialogue, dans le règlement de la crise qui touche le pays, depuis l’organisation du référendum constitutionnel et qui menace l’unité nationale.
Au nom des femmes militantes et sympathisantes de l’I.d.c et du Frocad, Mme Kostelie Issami a donné lecture de la déclaration dans laquelle elles affirment que «les femmes du Congo membres de l’I.d.c.-Frocad, agissant solidairement en tant que mères, femmes et citoyennes de l’ensemble des populations congolaises et en tant que compagnes des hommes, marquent leur distance avec l’esprit vindicatif et guerrier d’où qu’il vienne. Elles manifestent leur farouche opposition à l’imposture et à la violence comme mode de règlement des conflits politiques». C’est ainsi qu’elles ont demandé au président de la République, «la libération de tous les militants et responsables de l’I.d.c.-Frocad détenus dans les geôles de la police, de la gendarmerie, de la garde présidentielle et de la Direction générale de la surveillance du territoire; l’arrêt systématique des interpellations, enlèvements nocturnes et autres intimidations qui rappellent les méthodes staliniennes; l’annulation pure et simple des résultats honteux du référendum anticonstitutionnel du 25 octobre 2015 qui n’honorent nullement notre pays le Congo; la liberté de manifester conformément à la loi 23/60 du 11 mai 1960; la tenue immédiate d’un vrai dialogue politique inclusif sur la gouvernance électorale sous l’égide de la communauté internationale, en vue de la préparation de l’élection présidentielle de juillet 2016».
Les femmes de l’I.d.c-Frocad ont adopté une motion de gratitude à l’endroit de Barack Obama, président des Etats-Unis d’Amérique. C’est Mme Noëlle Obambo qui en a donné lecture: «Nous, femmes du Congo, regroupées au sein de l’I.d.c.-Frocad, félicitant le président Barack Obama dans ses prises de position constantes en faveur du respect des règles constitutionnelles et de sa désapprobation manifeste à l’égard des présidents africains qui manipulent leurs Constitutions, afin de s’éterniser au pouvoir».
Dans une autre motion adoptée, les femmes de l’I.d.c.-Frocad dénoncent «le mutisme coupable qu’a fait montre l’Union africaine, face aux violations flagrantes des principes démocratiques au Congo. Considérant l’article 23, alinéa 5 de la Charte de l’Union africain du 18 juin 2007, sur la démocratie, les élections et la gouvernance», «nous, femmes de l’I.d.c.-Frocad, réunies en assemblée générale, marquons notre profonde indignation face à cette attitude irresponsable et suicidaire, qui n’honore pas notre continent; interpelons l’Union africaine à prendre la mesure du drame politique et social auquel est confronté le peuple congolais», ont-elles déclaré, avant de marquer leur solidarité avec le peuple français, suite aux récents attentats terroristes en région parisienne.
Rappelons qu’avant tout propos, les femmes de l’I.d.c.-Frocad, ont observé une minute de silence à la mémoire de tous leurs militants tombés lors des manifestations de l’opposition contre le référendum constitutionnel du 25 octobre 2015. Les différentes allocutions ont été présentées respectivement par Mmes Gavmelle Kostelie Issami Aboyo, vice-président de la C.a.d.d, Noëlle Obambo, Pulchérie Moundélé, Marie Josée Matounga. Cette rencontre était rehaussée de la présence de l’ancienne ministre Claudine Munari, présidente du M.u.s.t (Mouvement pour l’unité, la solidarité et le travail).
Marcellin MOUZITA
MOUKOUAMOU
Source La Semaine Africaine
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