Jean-Jacques Yhomby Opango, vice-président du RDD : «Je regrette simplement que le PCT rabaisse le président Marien Ngouabi»

jj-yhombi-207x300-1579904 Jean-Jacques Yhomby Opango, vice-président du RDD : «Je regrette simplement que le PCT rabaisse le président Marien Ngouabi»

Par :   Jean-Jacques Yhomby Opango, vice-président du RDD

Vice-président du Rassemblement pour la démocratie et le développement (RDD), Jean-Jacques Yhomby-Opango, que nous avons abordé après le recueillement devant la tombe du feu président Marien Ngouabi à l’occasion du 41e anniversaire de sa disparition, a déploré le fait que cet événement n’ait pas connu plus de retentissement au PCT, alors qu’il devrait être l’opportunité de parler de son fondateur.

**Monsieur le vice-président du RDD, vous avez certainement connu l’homme, que retenez-vous du président Marien Ngouabi?
*Le 18 mars 1977, j’étais encore élève en France. Pendant la recréation on nous annonçait que le président Marien Ngouabi était décédé. J’ai arrêté les cours et j’ai demandé à rentrer à la maison. A chaque 18 Mars, je viens me recueillir ici, et c’est toujours avec beaucoup d’émotions. Parce que je connais bien le milieu, je peux rentrer les yeux fermés, vous dire que là, c’était la chambre d’un tel. Donc, c’est toujours avec beaucoup d’émotion. Je viens ici dans le cadre de la famille, je regrette simplement que le Parti Congolais du Travail (PCT) rabaisse le président Marien Ngouabi, qui était un chef d’Etat, mort en fonction de manière tragique et dramatique. Ça encore, c’est la mauvaise foi du PCT, qui continue à minimiser même ce qu’a été Marien Ngouabi; ça devrait être une cérémonie officielle. Nous avons grandi ici, on a déjà assisté ici à une cérémonie avec la fanfare et un ministre venait déposer une gerbe de fleurs au nom du Gouvernement. Pourquoi ne le font-ils plus? Alors qu’ils sont au pouvoir, le PCT n’a jamais été aussi au pouvoir que maintenant. Même si, avec des méthodes bizarres, ils ont honte de ce qu’ils sont devenus parce que Marien Ngouabi était quelqu’un de très humble. Ils ne représentent pas l’idéal de Marien Ngouabi. Mais, je pars du principe que rien que pour le 18 mars, le PCT pouvait quand même faire un effort. Le PCT d’aujourd’hui, n’est pas celui de Marien Ngouabi. Toutes les valeurs qu’il défendait n’existent plus. Donc pour le 18 mars, je pense qu’ils auraient pu faire un effort.

**Mais on n’entend plus parler de votre propre parti, que se passe-t-il?
marien-ngouabi-213x300-9923431*Le parti est dans la restructuration, parce qu’il y a eu beaucoup de pagaille, il y a eu beaucoup de gens qui sont partis ça et là. Depuis que j’ai pris la direction du parti, en l’absence du président, nous faisons la restructuration du parti au niveau national. Nous avons commencé dans la partie nord. Dans la partie sud, il y a déjà quelques avancées dans les pays du Niari, puis nous attaquerons Pointe-Noire et le Kouilou. Il faudra d’abord qu’on se trouve nous-mêmes, il faudra qu’on existe nous même, et après on verra justement avec quel parti, avec quelle tendance choisir. Pour l’instant le RDD est au RDD et nous faisons tout pour organiser le parti et défendre les valeurs de social-démocratie que défend le parti.
**Une certaine opinion pense que vous avez écarté du parti certains membres influents pour que vous puissiez régner en maître, est-ce parce que vous êtes le fils du président fondateur du RDD? *Pas du tout ! Il faut savoir que si certaines personnes avaient confiance au président du parti, ils seraient encore là. Malheureusement ils ont un comportement, je dirais, incorrect ; un comportement impoli, un comportement irrespectueux quand le président convoque certaines réunions. Je suis pratiquement là, parce qu’il fallait être là, ce n’est pas parce que je suis le fils. Mais, qu’à cela ne tienne, qu’on le veuille ou pas, même si je suis le fils du président, je suis militant du parti depuis le jour de sa création. Il est né socio-démocrate. Il a fallu que j’aie plus de 50 ans pour entrer au comité directeur. Je pense que j’ai gravi les échelons, étape par étape.

Voyez les résultats que nous avons eus aux dernières élections où nous n’avons battu campagne que pendant trois jours. Nous avons quand même eu au niveau national 9 conseillers. Donc, nous pensons que nous avançons petit à petit.