Joe Washington Ebina vient d’être libéré

Sous la pression et la mobilisation des patriotes, nous venons d’apprendre la libération de Joe Ebina et vous tenons informer sur la suite de cette affaire.

Cette libération doit nous faire prendre conscience, que la mobilisation des congolais a été déterminante pour la libération de Joe Ebina, et que c’est tous ensemble, que nous arriverons à faire plier la dictature de Brazzaville, qui n’a que trop durée.

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DERNIÈRE MINUTE: MOBILISATION AUTOUR D’UNE ARRESTATION

Dès l’annonce de l’arrestation de Joe Washington Ebina, le 03 mai aux alentours de 17h, une vraie machine s’est mise en place pour obtenir sa liberté dans un délai court. Le premier acte a consisté à s’enquérir des faits qui lui étaient reprochés par la police. José Cyr Ebina, son frère qui est aussi député élu et non nommé de la république active son carnet d’adresse et mobilise quelques députés républicains. Ghys Fortune Dombé, le directeur de publication du Journal Talassa, qui a rejoint le commissariat de la Tsiemé où est gardé Joe use de toute son influence pour obtenir un résultat positif. Sadio Kanté, la correspondante de l’agence de presse Reuters au Congo, se charge d’alerter quelques missions diplomatiques et autres agences de presse internationales.

Le directeur du Journal Lolaka ya congo, joint personnellement Christophe Boibouvier, de RFI , qui demande à Ben Simon de le rappeler afin d’obtenir d’amples informations sur cette arrestation arbitraire. Trente minutes à peine l’arrestation la radio mondiale passe l’info en boucle, au grand désespoir des bourreaux qui ne savent plus à quel saint se vouer. Car Jacob Zuma qui séjourne à Brazzaville aura bien du mal à croire tout le bien que les autorités lui disent du Congo. Dans la foulée, Patrick ben Simon qui vient d’obtenir le numéro de téléphone de José Cyr Ebina, l’interviewe.

La population qui vient d’apprendre la nouvelle sur les antennes de RfI se dirigent vers le commissariat de la Tsiemé et y campe. La grande famille Ebina aussi se joint à la foule et ramène Chaises, vivres etc… La décision est don prise, tout le monde va passer la nuit devant le commissariat pour éviter un probable transfert nocturne en cati mini de Joe Washington Ebina vers une autre destination…En face les policiers n’en reviennent pas, jamais une telle mobilisation s’est faite en faveur d’un détenu. Clément Ebina, l’oncle et José Cyr Ebina sont bel et bien là et passent la nuit à la belle étoile avec la foule, qui vers 1H du matin s’en prend à une patrouille qui sort du commissariat, eh oui ! La jeep doit être examinée au risque de perdre la trace de Joe Ebina.

Il est 5h 30 du matin quand d’autres républicains commencent à rejoindre les lieux, de plus en plus les voix s’élèvent et face au mauvais langage de certains policiers, la foule franchit le portail du commissariat et décide d’en découdre avec les éléments qui s’y trouvent. A ce moment, le commissaire Bozock un grand ami de Jim Ebina demande à la foule de se calmer, promettant un transfert rapide de Joe au commissariat central pour audition.

Joe Washington sort alors du cachot point levé pour motiver la foule qui s’empresse dans des bus loués à cet effet par l’honorable Cyr Ebina pour l’accompagner au commissariat centrale où elle s’installe juste devant le bâtiment de l’autre côté du boulevard. Un peu vers 09h 30 la police la supplie de se replier pour ne pas attirer l’attention du chef de l’Etat qui doit passer par là pour le palais des congrès où l’attendent Zuma et les ministres de la CEEAC pour parler de la RCA.

Pendant ce temps à plus de 300kms de Brazzaville,à Djambala, les notables délèguent un émissaire pour vérifier l’info sur l’arrestation d’un Ebina avant de prendre une décision ( rappelons le chef de l’Etat doit se rendre dans les plateaux le 06 mai lancé officiellement la municipalisation accélérée de cette région). A Bacongo, les populations qui viennent d’apprendre la nouvelle par RFI, reçoivent aussi les tracts demandant la libération de Joe Ebina et se lancent sur le chemin du commissariat central en masse. La mobilisation autour de Joe washington Ebina est totale, et même les policiers censés contenir la foule s’étonnent de cette arrestation et nous demandent de les comprendre car n’obéissant qu’aux ordres. L’un d’eux lançant même « To za na Mono oyo démocratie té ! »

Les chauffeurs de Taxi et Fula fula qui passent sur la voix font entendre de plus en plus leur Klaxon et lèvent tous le pouce de la victoire, demandant au passage le changement « Le Congo n’est pas un royaume !…Pour quoi arrêter celui qui aide et cautionner ceux qui volent ? » lançaient certains.

Dans ce meli melo, madame Cyr Ebina,se rapprocha et lança « Il est libre ! » Ouf !!!!! La joie gagna toute la foule qui criait : ON A GAGNE ! ON A GAGNE !… Eh oui la justice venait de l’emporter sur l’injustice

Ghislain Malekat Mankou à Brazzaville

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LES RAISONS DU KIDNAPPING DE JOE EBINA PAR LA POLICE DE SASSOU NGUESSO. Par Olivier Mouébara

Hier aux environs de 17h, alors qu’il tenait une réunion avec les sinistrés des explosions de Mpila au quartier Dragage Joe Washington Ebina a été interpellé par la police conduit par un certain capitaine, sous les ordres du général Bouity.

Depuis un certain moment, les autorités cherchaient un moyen pour s’en prendre à Joe Washington Ebina qui a leurs yeux devenait un « élément dangereux » de par sa popularité croissante. Président d’une organisation humanitaire, Joe Ebina dirige aussi le collectif de victimes, sinistrées et disparus du 4 mars 2012, lesquels trouvent en lui une voix fiable pour les défendre face au gouvernement qui joue au double jeu avec eux. C’est dans ce cadre que des réunions permanentes se tiennent pour établir un cahier de charges de revendications, et la réunion d’hier en était une.

Très tôt le matin le lieutenant Blaise Vinga , un sinistré chez qui la réunion devait se tenir est interpellé par la police ,et gardé pendant plusieurs heures au commissariat de la tsieme, où le colonel Bozock lui dissuade d’assister à la dite réunion. Relâché, Blaise Vinga rejoint Joe Ebina dans son bureau où il lui fait le compte rendu de son interpellation. Quelques minutes plus tard vers 15h 50, le porte-parole de la police nationale, le colonel Jean Aive Alakoua se présente dans le bureau de Joe Washington Ebina,et tente de le dissuader de tenir la dite réunion. A ce moment, Jean Aive Alakoua prétexte une récupération politique des actions de Joe par les forces nuisibles, Il dit être dépêché par le DGPN Jean François Ndenget.

Pendant 45 mn Joe Washington Ebina tente de faire voir à Alakoua le bien-fondé de son action pacifique et sociale, et refuse de reculer. Apres le départ d’Alakoua, Joe Ebina réunit son équipe pour prendre une décision finale et la majorité l’emporte.

Jean Aive Alakoua , conscient de la tenue de la réunion à 16h a insisté pour rencontrer Joe à cette même heure pour non seulement l’en dissuader, mais aussi le prévenir des possibles représailles venant d’en haut. C’est un peu vers 17h que la délégation conduite par Joe Ebina arrive à Ouenze au quartier Dragage, dans ce qui reste de la résidence du lieutenant sinistré Blaise Vinga. Juste 5 mn après avoir débuté de la réunion la police envahit les lieux et procède à l’arrestation de Joe Washington Ebina qui obtempère, mais demande aux policiers de le laisser les suivre dans sa propre voiture, chose que les policiers lui concèdent.

Alertés, les proches et amis de Joe Ebina envahissent en masse le commissariat et décident de le libérer de gré ou de force, mais son frère ainé le député José Cyr Ebina qui est arrivé sur les lieux le leur déconseille, et tente de discuter avec le commissaire qui lui rassure que lui ne reçoit que des ordres de Bouity, qui lui les reçoit de Jean François Ndenget. Dans la foulée plusieurs députés se joignent à Cyr Ebina qui demande au peuple de camper devant le commissariat jusqu’à la libération de Joe Ebina.

Après plusieurs coups de fil croisés, il ressort que Jean François Ndenget ait prit délibérément la décision de mettre Joe aux arrêts, pour lui faire payer ses prises de positions dans l’affaire Mao, cette personne vivant avec handicap, morte dans un commissariat de police, après son arrestation commandité par Ndenguet.

Par Olivier Mouébara