Les élucubrations de Denis Christel Sassou-Nguesso.
Par: Valence TOUKASSE
L’ambition, même démesurée n’a jamais été une volonté de puissance, mais une réalisation de soi. « Kiki » n’a jamais été quelqu’un de bien. Il n’est pas un exemple. C’est le mal en pis. Il n’a pas bonne presse, mais il se presse. La seule image que nous avons de Denis Christel Sassou Nguesso, c’est son ambition débordante, c’est celle d’un jeune homme qui ne connaît, ni la morale ni le sens de l’honneur. C’est la grenouille qui veut dépasser le bœuf. Quid de ses détournements, du bradage des cargaisons du pétrole congolais, de son avidité, des engagements financiers qu’il a pris au nom du Congo à l’emporte-pièce, de ses dépenses somptueuses et faramineuses et de ses « braquages » répétés du trésor public congolais. Voilà, un fils de tyran, poursuivi en France dans le cadre de biens mal acquis qui pense être un exemple. Il croît avoir une longueur d’avance ; alors qu’il enfonce la dictature bâtie par son père. Sur les conseils de quelques « quémandeurs » professionnels, il s’est mis en tête d’agir sans attendre, de ne pas baisser les bras, de remonter ses manches pour arriver à ses fins. L’histoire prouve que l’ambition démesurée des uns a trop souvent fait le malheur des autres. Et même été à l’origine d’un ras-le-bol, général. A mesure de provoquer la chute des tyrannies. Mais, « owouta wapi, oza kizengui to fou joyeux »
« Kiki » n’a jamais lu « Les mains sales » de J.P Sartre
Beaucoup d’ambitieux lucides pourraient aussi témoigner à posteriori de ce qu’ils ont perdu en laissant libre cours à leur envie débordante. Si Gamal Moubarak n’était pas en prison, il pourrait témoigner de ce qu’il est advenu de ses projets, lui qui se voyait déjà si près du but. Karim Wade, « monsieur fils », peut lui en dire davantage. Ce garçon pressé qui se voyait succéder à Abdoulaye Wade, a dû connaître la prison, ses affres et l’humiliation. Seif El Islam Kadhafi n’a jamais imaginé que des généraux fidèles qui se disaient, prêts à sauter par la fenêtre, et dans le vide pour le guide libyen, pouvaient rejoindre le peuple opprimé. Denis Christel Sassou Nguesso, c’est l’histoire d’un garnement qui se prend déjà pour le futur président du Congo. Mais qui oublie qu’en réalité, il est en train de savonner la planche à la dictature de son père. Qui pourrit de l’intérieur et qui est prête à exploser. « Kiki » croit berner tout le monde, il estime tout contrôler. Cet homme qui ne vaut que d’être « le fils du mal » n’a pas lu « Les mains sales » de Jean Paul Sartre. Les gens qu’il sous-estime, les compagnons d’armes de son père, les apparatchiks du PCT et le peuple congolais, seront à l’origine de la chute de ce système qu’ils disent inébranlable. Outre, le dégoût et le dédain, de tout Congolais pur souche et de bon sang, il a en face, les ambitions des siens à affronter. Le Congo connaît une crise profonde, la situation économique est explosive à cause de leur gestion chaotique de la chose publique. Et du pillage érigé en système de gestion. Comme le reflet déformant d’une crise global, le fils de son père, a perdu ses repères. Il devra surtout affronter, la vigilance d’une jeunesse patriotique, aux aguets pour empêcher un énième hold up en préparation. Sans doute, a-t-il, oublié que dans le Congo qu’ils tiennent en otage, trouver un emploi, se loger, se déplacer, se soigner sont des cauchemars quotidiens à cause de leur immaturité et de leur irresponsabilité. Le trompe-l’œil du voleur qui vous dépouille et qui vous vient en aide, jamais ne passera. « Kiki » croît être parti très tôt, à l’avance. Errare ! Si le projet du général Norbert Dabira a fait faillite, il a le mérite d’avoir montré qu’il y a des officiers et des citoyens qui réfléchissent pour changer les choses. Il n’y a qu’au Congo qu’on peut être fonctionnaire, grand commis de l’état et milliardaire. Mais le Congo est devenu sous Sassou, le pays où l’état se désengage de la santé, au profit d’un criminel économique.
Il est temps de rompre avec les vieux schémas et les dogmes qui étouffent le soulèvement populaire. L’armée sera du côté du peuple, contrairement à ce que d’aucuns pensent. Si la soif de succès est un moteur puissant, l’orgueil de la réussite est un gonflement de soi qui gêne l’écoute et empêche la compréhension de la personne essoufflée, abattue ou passive. Quand l’ambition déborde, l’ambitieux croît toujours en mettre plein la vue aux autres, très souvent, celui-ci, réduit la réalité à soi-même sans égard ni regard pour l’autre qu’il pense écrase avec plus ou moins de conscience et de plaisir. Ceux qui le chapeautent, ont sans doute, oublié de lui dire, que la non-mesure est un véritable danger. « Kizengui » ou fou joyeux, on devrait le savoir.