Nommé Premier ministre il y a une semaine, le chef du gouvernement congolais, Clément Mouamba, a attendu également une semaine pour composer son équipe pléthorique et de complaisance, dont la liste des membres a été publiée ce samedi 30 avril par le directeur de cabinet du président Denis Sassou Nguesso, Firmin Ayessa.
Doit-on se dire qu’il s’agit d’un gouvernement de rupture marqué par l’entrée des novices, des incultes, des cancres, des aboyeurs, des escrocs, des cleptomanes, des pervers sexuels et des personnages à la moralité douteuse à différents portefeuilles qui ne sont en réalité que des lèches pieds, et le recyclage de certains bras cassés et véritables pilleurs du Congo.
Quatre des cinq ministres d’Etat, tous des caciques de ce régime sanguinaire et tribalo-dictatorial de Sassou, ont été remerciés : Isidore Mvouba du Développement industriel, Rodolphe Adada des Transports, Florent Ntsiba de la Sécurité sociale et maître Aimé Emmanuel Yoka de la Justice. Il n’y a pas lieu de se plaindre pour eux, connaissant les pratiques du régime de Mpila, ils seront recyclés en qualité de ministres-conseillers à la présidence de la république.
Sorti du gouvernement il y a eu 8 mois, très actif durant la campagne électorale auprès du président Denis Sassou Nguesso, Alain Akouala Atipault revient pour occuper le portefeuille des Zones économiques spéciales.
Ce gouvernement est surtout marqué par la récompense des cireurs de pompes, en faisant le vuvuzela et qui avaient soutenu Sassou Nguesso dans son projet macabre et funeste de changement de Constitution, lui ayant permis de se représenter à la présidentielle de mars, ont également été récompensés.
C’est le cas de Léon Juste Ibombo aux Postes et télécommunications, d’Arlette Soudan Nonault au Tourisme et loisirs ou encore Ingrid Olga Ebouka Babakas au ministère du Plan, de Digne Elvis Tsalissan Okombi au poste de ministre délégué auprès du premier ministre, chargé des relations avec le parlement.
Ministre des Finances depuis sept ans et cité dans plusieurs affaires de détournement des fonds publics, Gilbert Ondongo perd ce poste au profit de Calixte Ganongo mais demeure ministre d’Etat en charge de l’Economie. Henri Djombo, l’inamovible ministre de l’Economie forestière pendant 19 ans, devient ministre d’Etat en charge de l’Agriculture et de l’élevage.
Quant à Raymond Zéphirin Mboulou, l’un de ceux qui ont ramené Mr 8% au pouvoir et au général Charles Richard Mondjo, ils demeurent respectivement ministre de l’Intérieur et de la Défense.
Dénis Sassou Nguesso, véritable gangrène pour le Congo, a obtenu en décembre la possibilité de se représenter après un viol de la Constitution validé par un référendum contesté et qualifié de « coup d’État » par le peuple congolais, avant de faire avancer au 20 mars la présidentielle qui devait avoir lieu en juillet. Ayant obtenu que 8 % à l’élection présidentielle, sa victoire est qualifiée de « forfaiture » par la majorité des Congolais et par les cinq candidats d’opposition, unis par un pacte républicain « anti-Sassou ».
Le viol des constitutions et le dévoiement des institutions, le viol du choix du peuple, privent à jamais ce pouvoir tribalo-militaire de toute forme de légitimité. Sassou n’aura jamais l’estime des Congolais. C’est étonnant que depuis le 20 mars 2016, Sassou n’invoque plus ce souverain primaire, qu’est le peuple Congolais, et pour cause ! Il a été consulté à demi bâillonné, mais il s’est prononcé clairement pour la paix, l’alternance et il a confirmé sa défiance à l’égard de l’auteur de tous ses malheurs.
Équipe gouvernementale de la nouvelle république de Sassou, des bras cassés et des lèches pieds
1 – Ministre d’Etat, ministre de l’agriculture de l’élevage et de la pêche, Henri Djombo
2 – Ministre d’Etat, ministre de l’économie, du développement industriel de la promotion du secteur privé, Gilbert Ondongo
3 – Ministre d’Etat, Ministre de la construction, de l’urbanisme, de la ville et du cadre de vie, Claude Alphonse Silou
4 – Ministre de l’intérieur, de la décentralisation et du de développement local, Raymond Zephirin Mboulou
5 – Ministre des mines et de la géologie, Pierre Oba
6 – Ministre de l’Aménagement du territoire et des grands travaux, Jean Jacques Bouya
7 – Ministre des hydrocarbures, Jean Marc Thystere Tchikaya
8 – ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération et des congolais de l’étranger, Jean Claude Gakosso
9 – Ministre de la défense nationale, Charles Richard Mondjo
10 – Ministre du commerce extérieure et de la consommation, Euloge Landry Kolelas
11 – Ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Émile Ouosso
12 – Ministre des Finances, du budget et du porte-feuille publique, Calixte Ganongo
13 – Ministre de la Communication et des Médias, porte-parole du gouvernement, Thierry Moungalla
14 – Ministre des transports, de l’aviation civile et de la marine marchande, Gilbert Mokoki
15 – Ministre de l’enseignement supérieur, Bruno Jean Richard Itoua
16 – Ministre de la recherche scientifique et de l’innovation technologique, Hellot Matson Mampouya
17 – Ministre de la Justice, des droits humains et de la promotion des peuples autochtones, Pierre Mabiala
18 – Ministre des petites et moyennes entreprises, de l’artisanat et du secteur informel, Yvonne Adélaïde Mougany
19 – Ministre de l’énergie et de l’hydraulique, Serge Blaise Zoniaba
20 – Ministre des sports et de l’éducation physique, Léon Alfred Opimbat
21 – Ministre de l’enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, Anatole Collinet Makosso
22 – Ministre des Affaires Foncières et du Domaine Public, Parfait Aimé Coussoud Mavoungou
23 – ministre de l’équipement et de l’entretien routier, Josue Rodrigue Ngouonimba
24 – Ministre des Zones Économiques Spéciales, Alain Akouala Atipault
25 – Ministre de l’enseignement Techniques et professionnelles, de la formation qualifiante et de l’emploi, Nicephore Antoine Thomas Fila Saint Eudes
26 – Ministre de l’économie forestière, du développement durable et de l’environnement, Rosalie Matondo
27 – Ministre de la Fonction Publique et de la Réforme de l’Etat, Ange Aimé Bininga
28 – Ministre de la Santé et de la Population, Jacqueline Lydia Mikolo
29 – Ministre des Postes et des Télécommunications, Léon Juste Ibombo
30 – Ministre du Plan, de la Statistique et de l’intégration régionale, Ingrid Olga Ebouka Babakas
31 – Ministre du Tourisme et des Loisirs, Arlette Soudan Nonault
32 – Ministre de la Culture et des Arts, Leonidas Carel Mottom Mamoni
33 – Ministre des Affaires Sociales, de l’Action Humanitaire et de la Solidarité, Antoinette Dinga Djondo
34 – Ministre de la promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement, Inès Bertille Nefer Ingani
35 – Ministre de la jeunesse et de l’éducation civique, Destinée Ermela Doukaga
36 – Ministre délégué auprès du premier ministre, chargé des relations avec le parlement, Digne Elvis Tsalissan Okombi
37 – Ministre délégué auprès du premier ministre, chargé de l’économie numérique et de la prospective, Benoit Baty
38 – Ministre délégué auprès du Ministre de l’intérieur, de la décentralisation et du développement local, chargé de la décentralisation et du développement local, Charles Ngamfoumou.
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Ne dites pas une chose pour en faire une autre ! la Tragi-comédie de Sassou
Ebonga, ébonga té, toujours meilleur !
Il nous avait promis l’évolution des institutions, mais il nous a imposé une nouvelle constitution qui consacre l’impunité et qui le protège lui et sa famille.
Il nous avait dit que c’est le peuple qui le suppliait de se porter candidat, nous avons vu défiler des sages, des associations, des dynamiques qui ont cherché à convaincre le peuple à coup de millions, finalité ce fût un gros mensonge pctiste, car ce même peuple ne lui a accordé que 8% des suffrages.
Il nous nous avait parlé du goût du sang et des larmes des autres, le Pool est là pour le démontrer, tout ceci dans le silence complet.
Il nous avait parlé de rupture, nous avons eu le recyclage de la médiocrité et la récompense des cireurs de pompes.
Il nous avait promis la parité homme-femme, sur 38 ministres 30 sont des hommes, les handicapés ont servi juste pour la campagne électorale. C’est la parité sassouiste !
IL avait promis un gouvernement jeune, dynamique, intègre, nous avons là un gouvernement des bras cassés, des lécheurs de bottes, des fils des anciens ministres et des amis de 30 ans.
Ce nouveau gouvernement, attendu pendant une semaine est jugé pléthorique avec 38 Ministres pour un pays en crise et peuplé que de 4 millions, en comparaison avec la France 18 ministres pour 65 millions d’habitants.
Peut-on véritablement parler de la rupture ou mieux de la composition d’une pièce de théâtre qui aura vocation à gérer les affaires courantes du Congo ?
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Du comique de situation, selon Zacharie Bowao
A quel rire théâtral renvoie la situation postélectorale au Congo? Aucun doute au comique de situation, c’est-à-dire au ridicule et c’est Charles Zacharie Bowao qui le dit. Joint au téléphone ce samedi 30 avril, le coordonnateur des plateformes Frocad-Idc ne s’est pas empêché de railler le ridicule dans lequel le pouvoir illégitime de Brazzaville demeure encalminé. « Nous avons deux gouvernements en ce moment au Congo : le premier a des ministres sans premier ministre ; le second a un premier ministre sans ministres. Kiadi. Nous avons deux gouvernements avec chacun un chef», a-t-il moqué. Et de conclure : « La nébuleuse institutionnelle continue. Mais nous sommes dans le prolongement de la fin. Bientôt c’est la fin du prolongement.»
DAC