Dans l’une de nos publications de mai 2016, nous émettions des réserves sur les pseudos « prises de contact » ou « négociations » entre la Police et les hommes du Pasteur Ntumi, comme cela était dit sur RFI et dans le journal « Le Patriote » (très proche du pouvoir de M. Sassou-N’Guesso).
Le Facilitateur de ces « prises de contacts » ou de ces « négociations » est Paul-Marie Mpouelé, ancien Coordonnateur du FROCAD (Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique). Dans cet article, nous avions dit que c’étaient des « négociations en trompe-l’œil », pour plusieurs raisons. Il suffit de se poser au moins six questions et d’y répondre pour trouver ces raisons.
Est-ce que Paul-Marie Mpouelé est au-dessus de tout soupçon ?
La première raison est donc à rechercher dans le fait que le soi-disant Facilitateur, Paul-Marie Mpouelé, est soupçonné d’être en intelligence avec le Colonel Thomas Bakala Mahinda, Directeur des renseignements généraux (DRG), et le Général Jean François Ndengué, Directeur général de la Police (DGP) qui entretient une milice privée (composée des « 12 Apôtres , de karatékas, de judokas et d’un ramassis de bandits habillés en uniformes officiels de la Police, et qui se pavanent à bord de véhicules de marque « Toyota » communément appelés « B.J » et « Coasters de la Police».
Les accointances de Paul-Marie Mpouelé avec les officiers supérieurs de la police cités ci-dessus avaient poussé, par le passé, les partisans du FROCAD à le rejeter et à le conspuer publiquement, notamment en pleine salle de la Préfecture de Brazzaville, lors de l’annonce officielle par Madame Claudine Munari, leader du Parti d’Opposition MUST, de sa candidature à la présidentielle du 20 mars 2016.
La deuxième raison qui fait croire à des « prises de contact » ou à des « négociations en trompe-l’œil » est de se rendre à l’évidence que, partout dans le monde, la Police piège ou caresse les gens, pour les traquer par la suite. Depuis quand la Police porte-t-elle la veste de négociateur ?
Troisièmement, il suffit de s’interroger pourquoi le Premier ministre, Clément Mouamba, les quatre ministres d’Etat (Henri Djombo, Gilbert Ondongo, Claude Alphonse Nsilou, Firmin Ayessa) et les hommes d’Eglise ne sont pas associés à ces « négociations » ?
La quatrième raison est à trouver dans le fait que le pouvoir de Brazzaville refuse une médiation de la Communauté internationale au profit d’une nébuleuse de la Police qui fait planer l’ombre de Jean Dominique Okemba (JDO), Secrétaire général du Conseil National de Sécurité (CNS) , taxé d’être le tireur des ficelles çà et là et le manipulateur des politiciens naïfs (parmi lesquels certains candidats à la présidentielle du 20 mars 2016).
Cinquièmement, pourquoi le Chef d’Etat-major général (CEMG), Guy-Blanchard Okoï, qui a effectué une mission dans une partie du Département du Pool en mai 2016, n’a pas ordonné le retrait des éléments de la Force publique qui apeurent, intimident et extorquent l’argent des paisibles populations locales ? Celles-ci ne demandent pourtant qu’à vaquer librement à leurs occupations !
Bref… Par la mort de six éléments au sol du BCSS (Bataillon de commandement de sécurité spécialisée), qui faisaient partie de sa mission au Pool, Guy-Blanchard Okoï devrait comprendre qu’il est temps de régler l’affaire du Pool d’une manière pacifique. Sinon, même sans l’intervention des ex-Combattants Ninjas, il pourrait y avoir plusieurs autres militaires de tombé à l’avenir. Car, la Justice divine est prête à sanctionner ceux qui se délectent du sang et des larmes des autres !
La sixième explication relative aux fameuses « négociations en trompe-l’œil » est le fait que Jean-François Ndengué, « le pion de JDO », a été reçu en audience, samedi 28 mai 2016 de 12h à 16h, par le chef de l’Etat, Denis Sassou-N’Guesso. Mais pourquoi n’a-t-il pas dit au Président de la République que sa milice crée la terreur et discrédite tout un Etat ? Pourtant, le porte-parole de la Police, le Colonel Jules Monkala Tchoumou, a reconnu sur RFI que « ce sont les policiers cagoulés qui ont enlevé puis torturé Jean Gustave N’Tondo, un collaborateur de Ntumi », dans la semaine allant du dimanche 22 au dimanche 29 mai 2016 à Brazzaville !!!
C’est un secret de Polichinelle. En effet, qui ne sait pas que les éléments cagoulés sont sous l’égide des tortionnaires Sabin, Ata et Morgan, chapeautés par Jean François Ndengué ? Qui ne sait pas que les autres éléments cagoulés appartiennent à l’Escadron de la mort de la Présidence de la République, directement géré par le Commandant de la G.R (Garde Républicaine), le Général Nianga-Mbouala ?
En définitive, il ne faudrait pas se leurrer. Les observateurs notent que « certains officiers supérieurs de la Force publique ne veulent pas négocier, et encore moins, traquer le Pasteur Ntumi. Ils veulent plutôt faire perdurer cette crise du Pool pour en faire leur fonds de commerce, à défaut de faire reculer ce Département de plusieurs décennies en arrière. Que les décideurs y prennent garde ! D’autres officiers, par contre, craignent de voir Ntumi à la barre parce qu’il risque de dévoiler les fauteurs de troubles qui créent la désolation sur son dos et en son nom ».
Il est impérieux pour les politiciens congolais de passer au vrai dialogue avec tous les acteurs que de faire de l’enfumage en rencontrant sélectivement certains leaders de l’opposition mais aussi en ignorant la crise du Pool et la mauvaise gestion du pays qui est au bord d’une banqueroute après le pillage de l’argent des générations futures et autres.
Ghys Fortuné DOMBE BEMBA