« Si la bêtise est au pouvoir, pourquoi la vertu, la bonne gestion, les grandes idées seront-ils ravalés au rang de l’exclusion ? »
Quinze ans après le retour au pouvoir du clan Sassou, la politique d’ouverture sur l’extérieur, de libéralisation économique, de la gestion des entreprises d’État et surtout de la concrétisation des projets sont plus que jamais confrontées à un grave déficit se profilant sur des années à venir. Un grand nombre d’entreprises et projets se trouvent dans une situation financière plus que délicate. Certains projets ne doivent leur survie qu’aux subventions publiques entamées d’avance sur les budgets des années futures. Contrairement à ce que l’on peut lire ici et là, en début d’année, que le gouvernement congolais s’attelait à la mise en œuvre des concrétisations des projets pour accroître le développement de l’économie congolaise, ce discours mensonger est mis en lumière par la réalité au bout des cinq premiers mois de l’exercice 2011. C’est un réveil douloureux auxquels sont confrontés les congolais à l’annonce par le gouvernement de Denis Sassou Nguesso de la défaillance de la mise en route des projets. Ce qui se dessinait depuis plusieurs années se confirme de jour en jour. Certains aboyeurs au service du clan découvrent avec un étonnement tout emprunt d’hypocrisie, la faillite abyssale d’un système politique clanique déglingue, ce que tous savaient depuis longtemps et qu’aucun ne voulait vraiment affronter : La faillite du gouvernement. Ce n’était qu’un ramassis de colporteurs de mensonges qui se pressaient à aller cirer les pompes du chef au lieu de travailler. Leur inutilité n’est plus à démontrer ce qui étonne c’est plutôt pourquoi ce gouvernement reste encore en place ?Lorsqu’on apprend qu’au dernier conseil des ministres que Denis Sassou Nguesso découvre avec stupeur tout emprunt d’un côté électoralisme que plus des ¾ des projets gouvernementaux ne sont qu’en phase d’étude alors que la quasi totalité des budgets y inhérents ont été débloqués. Ce dernier appelle les ministres à plus de rigueur et à se serrer la ceinture en prônant les vertus de l’économie. Comment est-il possible, qu’un Président à la tête d’un pays depuis 26 ans découvre seulement aujourd’hui les valeurs de la rigueur? Combien de plan de redressement structurel imposé au peuple congolais avons-nous consentis pour arriver à stopper la spirale nauséabonde des déficits? Les remords d’un Jean-Claude IBOVI sur la chaîne de télévision congolaise nous laissent pantois. Voilà des années qu’il aurait fallu tenir ce discours et redresser la barre alors qu’il était peut-être encore temps de sauver les meubles. Aucun d’entre eux n’a bougé par manque de courage politique d’affronter les dures réalités d’un système en perdition, prendre les bonnes mesures au bon moment, certes très impopulaires, mais indispensables à moins de sombrer dans d’autres fonds abyssaux de la pauvreté, de la banqueroute sociale, de la faillite de l’état, sinistres lendemains assurés. Les observateurs étrangers de passage à Brazzaville se moquent de notre capitale avec une ironie stupéfaite, « C’est çà Brazza la verte » ?
Le peuple congolais traité, comme un troupeau de moutons débiles par M. Richard ITOUA (Ministre de l’énergie) qui s’érige en sauveur social en déclarant que son ministère a investit plus de 1000 milliards de F CFA pour améliorer les conditions énergétiques des congolais. Il aurait fallu qu’on lui décerne une palme d’or pour son dévouement. Ben voyons ! Pourquoi pas baptiser une route ou une avenue de Brazzaville à son nom ! Faut-il encore le démontrer que la ville de Brazzaville est encore victime des délestages intempestifs? En ce qui concerne les Congolais, l’accessibilité à l’eau potable doit être une priorité inaliénable. Son ministère a-t-il pris un décret dans ce sens ? Les arrondissements de Brazzaville sont-ils tous irrigués en eau potable ? Combien de source d’eau potable a-t-il installé dans les communes non desservies de réseau d’irrigation d’eau ? Nous a-t-il expliqué par quel gouffre est passé les fameux 1000 milliards pompeusement annoncés ? Son train de vie, n’est-il que le reflet de son substantiel salaire de ministre ? Un peu de décence pour les congolais. De nombreux exemples sont palpables.
Alors que les jeunes et certaines catégories de la population active se plient en quatre pour s’en sortir de la crise sociale qui sévit dans toutes les régions du pays, le ministre d’État, chargé des infrastructures de bases, Isidore Mvouba n’a pas trouvé mieux que d’annoncer encore un énième programme de construction de logements sociaux. Cette fois, il préconise de s’investir pleinement dans le social en tenant compte des bas salaires des congolais. Plus de 2 millions de congolais vivent dans des habitations insalubres. A-t-on tiré des leçons des constructions de logements de Bacongo? Pourquoi ces logements sont-ils toujours inaccessibles aux congolais moyens? Quelles caisses irriguent les plus values faites sur les locations ou ventes de ces logements? Quel bénéfice a-t-on tiré de ces lourds investissements? Pourtant ce dernier s’empresse à aller divaguer auprès de son chef que le projet «chemin d’avenir» est en bonne voie. «Les populations vous adorent Monsieur le Président». Belle litanie d’hypocrisie. Faut-il en vouloir à ce Ministre, non c’est comme ça que ça marche. Dire à Sassou Nguesso ce qu’il veut entendre et non lui présenter les problèmes.
L’éternel ministre du développement durable, de l’Économie forestière et de l’Environnement, M. Henri Djombo ne réside à Brazzaville que six mois dans l’année. Il passe la plupart de son temps à vanter le projet «Chemin d’avenir» hors du pays dans les salons feutrés européens et asiatiques. Comme quoi ces projets se concrétiseront en dehors du pays. Semble–t-il qu’il y aurait autre chose qui fait tant courir ce ministre à travers le monde au lieu de mettre en route les projets qui lui sont assignés. Pardon, il a quand même réussi à octroyer à la fille du Président Mlle Christelle Sassou-Nguesso une vingtaine d’hectares de terrain pour exploiter le bois congolais. Le «chemin d’avenir», c’est servir la famille et non le peuple.
La santé des congolais vacille chaque jour faute des infrastructures adéquates et d’un personnel compétent. Voilà plus de dix ans que le CHU est transformé en un centre hospitalier des morts vivants sans que cela n’interpelle aucun membre du gouvernement. On croit y aller pour se faire soigner, mais on y multiplie plus de chance d’y laisser sa vie. Pourtant, le ministre de la santé, fait diversion, voire de la propagande. Il a précisé dernièrement que les médecins avaient fait part de leur satisfaction à l’égard des promesses budgétaires annoncées par Denis Sassou Nguesso et des programmes de soins gratuits qui seront octroyés aux congolais. Il se trouve qu’il couve une grève latente tant le personnel médical est à bout de nerfs de servir de pions devant la grogne des congolais. Qu’est ce qui marche aux CHU ? L’ascenseur ? Les soins aux patients ? L’internement des malades ? La fiabilité des équipements ? Le traitement du personnel soignant ? ….Pourtant en dix ans plus de 400 milliards déjà engloutis aux résultats invisibles. La fuite des médecins congolais est devenue une plaie qui condamne l’avenir sanitaire du Congo.Ce constat alarmant est identique dans toutes les instances gouvernementales. Les ministres congolais sont tous devenus des spécialistes de langues de bois et de mensonges. Ils ressemblent à des vampires qui ne sortent qu’en pleine lune pour faire la chasse aux finances publiques et aux congolais, victimes de leurs allégations mensongères. Ces ministres ont comme travail de présider les réunions et les séminaires sans lendemains pour faire plaisir au chef du clan et œuvrer pour perdurer aux portefeuilles bien gras qu’ils aspirent occuper à vie. L’appartenance à la même famille ou religion que le chef du clan est devenue la clé de longévité au gouvernement. Quand au travail au profit des populations c’est plutôt le mépris qu’ils cultivent à leurs égards. Nous avons l’impression que les forces économiques, les marchés financiers, les nouvelles technologies, transforment notre vie de tous les jours bien davantage que nos ministres ou nos parlementaires. Ces derniers, sans exception, sont la ruine du pays, hier plein d’espoir, aujourd’hui en ruine, défaillant et demain mort si l’on ne s’attèle dès maintenant à éradiquer le mal.
Entre Henri Ossébi, le ministre de la Recherche scientifique et Madame Rosalie Kama Niamayoua, la ministre de l’Enseignement primaire et secondaire, on est un peu partagé pour distribuer la palme de la médiocrité. Le premier vante les mérites de la science et de la technologie, comme le disait fort bien un ancien président, dans une université qui n’existe que de nom. Cet édifice qui tombe tous les jours en ruine servant de lieu du savoir et de la recherche est une honte pour une nation qui fut parmi les premières universités d’Afrique noire francophone post-coloniale.
Quant à la seconde, on tombe des nus, lorsqu’on réalise qu’elle est tout simplement incapable de comprendre que le cycle primaire doit être la priorité éducative de notre combat. Ce qui implique que des moyens doivent être associés à cette démarche afin de réussir l’orientation de tout jeune en fin de cycle. Un enfant qui sort du système scolaire sans une qualification est un échec politique et un déficit pour l’avenir. Outre le niveau scolaire haché et l’enseignement bâclé, c’est le manque des tables bancs et fournitures scolaires qui condamnent plus ce ministère. Comment comprendre, dans un pays producteur de bois, regorgeant du calcaire qu’on puisse manquer des tables bancs et de la craie ? Tout bonnement, on fait recours à la France pour fournir les tables bancs dans les écoles surpeuplées. Devant la prolifération de la prostitution infantile et le droit de cuissage qui sévissent dans les collèges et lycées, la ministre brille par une inertie incompréhensible. Il sera intéressant d’appliquer la loi qui interdit l’achat d’actes sexuels, et donc pénaliser le client de la prostitution. Le Congo de demain que chaque citoyen rêve est une nation où les jeunes évolueront dans un pays qui annonce aussi clairement ses valeurs de dignité, de responsabilité, de respect, et surtout d’éducation.
De même qu’il est totalement incompréhensible qu’un Ministre puisse bafouer de la sorte l’enseignement technique par des méthodes de favoritisme. OKOMBI SALISSA se sert de son statut pour conquérir des adhérents au sein son mouvement. Un poste dans l’enseignement technique équivaut à une adhésion à son parti. Bienvenue à la mort annoncée de l’école publique. L’État encourage la multiplication des écoles privées, dont les actionnaires ne sont autres que les mêmes décideurs qui crucifient l’école publique. Cet état de fait favorise la désertion des talents dans l’enseignement publique au profit de l’enseignement privé. Certains enseignants découragés par l’irrégularité et la médiocrité des salaires quittent le secteur pour d’autres horizons plus prometteurs. En redonnant à l’école publique sa véritable place républicaine par une réelle politique de l’enseignement publique, une politique de réinsertion des cadres, des jeunes diplômés peut se mettre en place pour favoriser un retour à l’emploi dans le secteur.
Il y a lieu de constater que ce gouvernement étale chaque jour son désintéressement aux besoins élémentaires du peuple et ne gouverne pas si ce n’est que traiter les magouilles financières et totalement personnelles. Ou encore moins un tas de mesurettes qui ne règleront rien parce qu’inefficaces. En plus, il faut souligner au passage l’impéritie de beaucoup d’entre eux au train de vie scandaleux payés par nos dividendes. Les preuves sur le terrain témoignent que les consciences dirigeantes de ces derniers ne s’éveilleront pas. Ces membres du gouvernement, députés, collaborateurs et autres hauts fonctionnaires d’état ne renoueraient pas avec la morale ni encore moins avec le bon droit en abandonnant les abus, le népotisme, le favoritisme encore moins le clanisme. Voici venue l’heure de la sanction.
Jean-Claude BERI, www.dac-presse.com
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