La République du Congo a vite ressenti la baisse du prix de baril de pétrole mais jusqu’à présent le gouvernement maintient que l’effondrement de son principal poste de recettes (75%) ne le détournera des projets de modernisation sur lequel il s’est engagé.
« En dépit de la chute du prix du pétrole, le gouvernement poursuivra en 2015 l’œuvre d’industrialisation et de modernisation de notre pays », affirmait, il y a quelques jours, le chef de l’Etat, Denis Sassou- Nguesso dans son message de vœux. La construction d’une zone industrielle et commerciale à Maloukou, au nord de Brazzaville, reste d’actualité avec ses seize usines spécialisées dans la fabrication de matériaux de construction. Tout comme la réalisation de quatre zones économiques spéciales à Brazzaville, la capitale, Pointe-Noire (sud), Oyo-Ollombo (nord-centre) et Ouesso (nord).
L’économie congolaise, dont la Banque mondiale et bien d’autres organismes internationaux réclament la diversification à cor et à cri, dépend essentiellement du pétrole. Le budget 2015 construit sur une hypothèse du baril à 96 dollars alors que les cours ont chuté à moins de 50 dollars a toutefois dû être révisé. Ce sont les dépenses sociales qui en font principalement les frais : le gigantesque projet de construction d’un hôpital général dans chacun des douze départements du pays est quasiment à l’arrêt. « Début 2014, les travaux de construction du nouvel hôpital général de Nkombo (quartier nord de Brazzaville, Ndlr) ont démarré à une allure incroyable. Depuis un moment, ils se sont arrêtés parce que le pays n’a plus d’argent comme avant », raconte un cadre du ministère de la santé sous couvert d’anonymat.
Coupes dans les dépenses sociales
Côté infrastructures, les travaux d’élargissement de la nationale 2, qui relie Brazzaville et la quasi-totalité des régions du septentrion, n’avancent plus.
En revanche, les recrutements dans la fonction publique, tout comme l’augmentation promise des traitements, ne sont pour l’instant pas remis en cause. Le gouvernement envisage de recruter quelque 1 500 agents dans la fonction publique et 2800 dans la gendarmerie. Les syndicats de la fonction publique se montrent toutefois sceptiques : « Avec des revenus pétroliers en baisse, il faut craindre qu’on revienne à la situation des années 1990 où l’on a connu des avancements sans revalorisation salariale », fait observer Anaclet Bouanga, un syndicaliste.
Alors que les prix de l’essence à la pompe ont baissé dans la plupart des pays de la région, les Congolais attendent toujours que le gouvernement fasse à son tour un geste. Le pays est le quatrième producteur d’or noir du continent.
Par Laudes Martial Mbon (Brazzaville)
Source LE MONDE
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Quand le prix du baril tousse, ce sont les finances publiques du Congo qui s’enrhument…