Les évènements, qui se sont succédé ces derniers jours, ont fait si peur à Sassou et ses sbires, que ces derniers ont dû avoir recours aux mercenaires et à des milices tribales, pour s’attaquer à des populations civiles, sans arme, éprises de justice et de paix.
En effet, les jours qui ont précédé l’ultimatum donné à Sassou, pour annoncer le retrait de son référendum illégal, les leaders d’opposition et la majorité des Congolais, ont montré partout, sur le territoire national, à travers des manifestations pacifiques, leur ras-le-bol face à un pouvoir dictatorial.
Dès le matin du 20 octobre 2015, date fixée pour la destitution de Sassou par le peuple, pour n’avoir pas annulé son projet référendaire, comme partout au Congo, les habitants de Brazzaville, qui se dirigeaient vers le boulevard Alfred Raoul, pour assister à une manifestation pacifique de l’opposition, ont été dispersés et surtout pourchassés, notamment ceux venant des quartiers sud de Brazzaville.
Pour se défendre, ces populations qui avaient écouté les consignes des leaders d’opposition, qui ont toujours prôné la non-violence dans leurs actions, ont donc érigé des barricades en brûlant des pneus. Ce qui n’a pas empêché la soldatesque de Sassou de s’en prendre particulièrement aux populations du sud de Brazzaville, occasionnant des morts et des blessés.
Ces actes de barbarie qui sont justifiés à la télévision nationale, comme étant une réponse des militaires au vandalisme des jeunes désœuvrés, ne peuvent en aucun cas s’expliquer, d’autant qu’on dénombre parmi les morts des enfants, mais au contraire, font partie de la stratégie de Sassou de créer une psychose, en tentant de jouer la carte tribale, en affectant les esprits fragiles, pour donner l’impression qu’il épargne les habitants des quartiers Nord, qui lui seraient favorables.
Or, les quartiers Nord, à l’instar de Moungali et Ouenzé, sont autant peuplés par les ressortissants du Sud que ceux du Nord. Ayant échoué dans cette tentative de diviser pour mieux régner, Sassou, par sa soldatesque, s’en est aussi pris à ces populations des quartiers Nord de Brazzaville, occasionnant des morts et des blessés, notamment à Talangaï.
Toutes ces populations de Brazzaville ont été agressées, alors qu’elles observaient juste la désobéissance civile, elles n’ont pas cherché à affronter les militaires, composés en réalité des mercenaires, venus notamment du Burundi, car ne sachant pas parler français et des miliciens venus d’Oyo, la ville natale de Sassou, pour défendre leur pouvoir menacé par de simples citoyens animés par la soif de la démocratie et du respect de l’ordre constitutionnel.
Par ailleurs, dans la plupart des départements du Sud et du centre du pays, l’autorité de l’État n’est plus exercée, d’autant que les populations ont envahi les édifices publics, faisant fuir les représentants de l’État. Force est de constater qu’en dehors de Brazzaville et quelques départements du Nord, où les tensions subsistent avec un contrôle partiel des autorités publiques, Sassou n’a plus d’autorité que chez ses partisans, des militaires ayant oublié leur rôle de protéger le peuple, et surtout chez des mercenaires venus à son secours.
N’étant pas en position de force, malgré le fait d’avoir encerclé les domiciles des deux leaders de l’opposition, qui lui font le plus peur, le camp de Sassou ne peut pas peser dans les négociations qui ont cours ces derniers temps, par l’entremise de la communauté internationale. Aussi, les leaders d’opposition, ne devraient-ils pas céder au chantage dont Sassou s’est érigé en maître. Il faut honorer les nombreux morts que la brutalité de Sassou a causé, il en est responsable. D’autres morts peuvent encore subvenir si nécessaire, pourvu que Sassou dégage le plancher.
Au cas où Sassou s’entêterait, le peuple est débout, toujours prêt au sacrifice suprême, il vaincra, car il est le souverain primaire, déterminé à libérer le Congo, qui est en voie de libération, avec pour rappel, plus de la moitié du territoire sous son contrôle.
Malgré cette médiation en cours, le peuple congolais doit rester vigilant et toujours sur le qui vive, car Sassou peut surprendre à tout moment, il userait à loisir d’autres tentatives pour briser l’unité nationale, qui l’a anéanti aujourd’hui, afin de se hisser en sauveur des populations du Nord, tel a été souvent son fer de lance.
Pour maintenir la pression sur Sassou, tout doit être mis en œuvre de façon structurée entre la Diaspora congolaise et les leaders d’opposition, pour contrer les plans machiavéliques de Sassou.
Par exemple, pour parer aux difficultés de communication instaurées par Sassou, il faut mettre des comités d’actions des patriotes, comme au temps de la résistance contre le nazisme, pour pouvoir faire passer l’information, afin de mener des actions concrètes, quitte à faire acheminer des valises satellitaires en pièces détachées, en passant par des diplomates étrangers… d’autres moyens existent qu’on ne peut pas divulguer dans cette tribune, il faut se concerter en comités restreints. Si on échoue contre Sassou, beaucoup périront par des moyens malicieux, dont seul Sassou connaît le secret. La libération du Congo, c’est maintenant ou jamais. On doit donc faire l’impossible pour que ce référendum funeste n’ait pas lieu.
Enfin, tous les leaders d’oppositions doivent pouvoir agir activement et efficacement, afin qu’ils se substituent dans leurs rôles, pour que l’isolement des uns, comme c’est le cas pour Kolélas et Okombi, ne soient nullement un handicap pour le combat contre la dictature de Sassou et pour la libération du Congo.
Par Richard BALHOSSA