Le congrès des mammouths rescapés du PCT

« Donner du pain au peuple c’est la seule voie possible pour retrouver votre dignité. » Une certaine élite de l’opposition  vit toujours dans un état de surprise permanent face au pouvoir qu’elle est censée combattre ?  Au sortir de son récent congrès,  dont on ne retiendra rien de bien positif à l’exception d’une confirmation d’un éternel recommencent,  le PCT dévoile son plan de bataille machiavélique  sans état d’âme pour 2012. Les ingrédients de cette offensive sont toujours les mêmes. 
Musellement et contrôle du MCDDI  par l’intermédiaire  de son leader-héritier du trône de son fondateur de père qui aujourd’hui apparait comme un chien de garde du PCT au détriment des valeurs du MCDDI. Intimidations envers les  partis satellites à regagner le bercail (PCT) sous peine de se voir couper les vivres. De même, un autre grand parti d’opposition continue d’étaler ses divisions et ses petites querelles de bas d’étages pour le bonheur du PCT qui n’attendait pas mieux. L’UPADS, devenu l’ombre de lui-même, à force de s’humilier pour quelques broutilles,   vivote dans la sphère politique congolaise comme un oiseau sans ses ailes.

Le PCT,   déployant toute son armada politique et financière vient de réussir à contenir ces deux formations politiques et surtout à les cloisonner dans des conteneurs subsidiaires de «  la mangeoire » et l’égocentrisme suicidaire,  peut maintenant espérer surfer sur une vague sans interférence dans le processus de la conservation  du pouvoir en 2012. Face à l’effondrement probable   de ces deux grands partis et d’une partie de l’élite congolaise pétrie dans l’orgueil, corrompue, spécialisée dans  le retournement de veste, la mauvaise foi et l’absence totale du patriotisme  c’est une crise de la démocratie, de la justice,  de l’équité, de la gouvernance et  de la morale  de la société congolaise toute entière qui est mis en lumière. Ne serait-il pas le moment de sonner le glas au  renouvellement en profondeur de la classe politique congolaise pour réellement opposer une résistance aux mammouths millénaires du PCT s’accrochant au pouvoir comme des puces sur un chien galeux.

Faut-il le nier ou le dénoncer ? En tout cas  le Congrès du PCT vient de donner une leçon de sa maturité dans la transformation du paysage politique congolais en un champ de boue nauséabond. Pendant plusieurs mois,  s’en accaparent de tout l’appareil médiatique de l’état,  les membres de ce Parti ont véhiculé un discours creux et totalement mensongers sur les résultats de leur activité au pouvoir  depuis plus d’une trentaine d’année. Le PCT a été incapable de reconnaître ses erreurs qui jusqu’aujourd’hui  entraînent le pays dans un méandre touffu de labyrinthe sans une possibilité de sortie claire. Comment peut-on se réjouir d’une bonne santé démocratique dans un pays ou en 50 ans d’indépendance nous conservons près 40 % des mêmes hommes politiques qui ont déjà prouvé largement leurs insuffisances.  En l’occurrence : Denis SASSOU N’GUESSO,  Rodolphe ADADA, Henri DJOMBO,  MBERI Martin,  Christophe MOUKOUEKE, Richard EYENI, Michel NGAKALA, TAMBA-TAMBA Victor, Ange E. POUNGUI, Pierre MOUSSA…. ?

A une époque pas très lointaine, Les  RDD, UPADS, MCDDI et autres avaient-ils fait mieux ? Cet échec du PCT est  donc aussi leur échec politique. Durant 50 ans, ils ont contribué à ruiner le pays ensemble en foulant aux pieds les valeurs  démocratiques  d’un Etat respectable. Mais c’est pourtant  bien une victoire des mammouths rescapés  du PCT qui ont su au fil des années asseoir une politique critiquable et dont les tentacules  ne cessent de s’étendre chaque jour en semant le désarroi au sein du peuple.  Comme le dit cet adage africain, «  On ne fait pas le malin au grand singe » Sassou y est, Sassou y reste et ceux avec tous ces vieux compagnons, la jeunesse oui mais elle attendra encore.   Comment les jeunes militants du PCT s’estimeront-ils  capables de véhiculer un nouveau discours dans un parti ou le bureau politique est le reflet  d’une secte  des « vieux sages » aux idées statiques et immuables ? La majorité des  membres du bureau politique du PCT sont des retraités recyclés en Contrat politique  indéterminé. Ces 51 membres du PCT, qui ne sont sans aucun doute pas seulement,   salariés de ce parti mais bien pesant de façon considérable  sur les finances publiques sont de très loin les fossoyeurs de la république. A ceux seuls (ministres, sénateurs, députés et fonctionnaires ou conseillers)  ils  écornent  de plus 9,6 % de la masse salariale de l’Etat congolais. Ce qui est inadmissible dans un pays qui veut rééquilibrer les dépenses publiques.  En 50 ans de vie politique ils sont responsables des plusieurs milliards de déficits ayant entrainés le chômage de plusieurs milliers des congolais. Le rafistolage de l’entrée de quelques jeunes trentenaires, quadragénaires et quinquagénaires au bureau politique sont loin de nature à faire  trembler les mammouths.  Toujours égal  lui-même le PCT  a consenti que très peu de place aux femmes.

La surprise et pas des moindres est l’entrée dans ce bureau du fils de Monsieur SASSOU. D’aucuns y voient déjà la mise en route d’un subtil projet de mettre le pied a l’étrier à son rejeton pour un positionnement présidentiel futur ? Le nouvel homme fort  du PCT,  Pierre Ngolo (57 ans) proche de SASSOU NGUESSO  s’active déjà pour atténuer cette rentrée remarquable du fiston du chef. D’autres part on lui reproche déjà le cumul des mandats qu’il possède déjà  Serait-il a plein temps  secrétaire général du PCT ? Est-il suffisamment taillé pour  promouvoir les principes démocratiques qui peuvent d’émerger au sein du PCT afin de redonner à ce parti un nouveau visage ? L’avenir nous le dira.

Ces quelques avancées  sont-ils de nature à maquiller le trou béat causé par les énormes injustices sociales, l’ethnocentrisme, trafic d’influence détournement, le clientélisme, la concussion, la corruption, le favoritisme, les antivaleurs…tous ces maux qui propulsent le Congo vers  les chemins de la pauvreté. Ni encore moins comment s’en réjouir au moment ou  le peuple à tant besoin d’être soutenu et accompagner dans sa lutte contre la vie chère que le parti au pouvoir investisse  plus de 20 milliards de francs CFA  dans un Congrès au contours totalement flou et égocentrique? Quel bénéfice le peuple peut-il prétendre tirer d’un congrès qui n’a servi qu’à renflouer les comptes des Membres du parti dont la plupart n’ont jamais présenté ne fusse  une seule motion discutable et adoptée portant leur nom  pour la gloire du service rendu à la société congolaise. Ce rassemblement peut avoir le retentissement qu’on veut lui donner n’a été en réalité qu’un énième Congrès des dupes comme le Congo adore les collectionner depuis plus de 50 ans. Depuis longtemps le PCT  n’a plus les élites qu’il mérite. Les congrès se succèdent avec leur lot de scandales et d’affaires contraignant ainsi le peuple à continuer à courir derrière le train du développement. Mais l’indignation grandissant du peuple n’est plus un simple fait de citoyens en colère. Ils pourraient devenir un contrepoids aux antivaleurs qui détruisent le pays depuis des années. Donner du pain au peuple c’est la seule voie possible pour retrouver votre dignité.

www.dac-presse.com