« Parmi les bêtes sauvages, la plus à craindre est le tyran ». Pierre-Claude-Victor BOISTE

Tant de massacres, de tortures, de disparitions et de persécutions depuis la campagne du référendum de 2015 : qu’on est pris de vertige!. Le tyran d’Oyo a définitivement perdu la tête, même si elle semble encore tenir sur ses épaules grâce à la férocité de la répression. Il devra bien céder. Aucun tyran n’est éternel. Même l’histoire s’en débarrasse dès leur trépas.

Un camp de concentration de 4 millions de prisonniers réels ou potentiels.

La tyrannie installée au Congo n’a rien de commun avec les régimes autoritaires arabes ni même avec les dictatures soviétiques d’antan (1). Nous sommes devant tout autre chose : un camp de concentration de 4 millions de prisonniers. Les images que nous renvoie « Téléfoufou » sont irréelles. On croirait assister à un voyage dans le temps, sur une autre planète, à la découverte d’un laboratoire où un groupe humain se trouve enfermé et soumis à une immense expérience de conditionnement. Les frasques d’un Oko NGAKALA ne font même plus rire. Elles inspirent la pitié. Notre pays, jadis terre des érudits qui éclairaient toute l’Afrique, est devenu un pandémonium qui propage ses miasmes pestilentiels à travers le continent noir.

L’organisation criminelle qui tient lieu de gouvernement, guidée par la logique d’effronterie, entretient la violence politique aux fins d’inspirer une peur qui jette l’effroi dans le cœur des citoyens. Une peur qui leur ôte la capacité, la possibilité et le courage de se mobiliser pour dénoncer les flagrantes violations des droits démocratiques. En exhibant ses « prisonniers » au balcon de l’humanité comme des bêtes de somme, menottes aux poignets, Sassou met en exergue ses muscles, se mettant de facto en porte-à-faux avec les règles  élémentaires du droit et de la bienséance. Il ne respecte qu’une  seule loi : la sienne, celle de la jungle. Celle  qui fait de Sassou le monarque absolu et  des membres de son clan,  des jouisseurs insouciants qui tuent et pillent en toute impunité.

Depuis l’assassinat de Marien NGOUABI, jusqu’aux massacres des jeunes compatriotes lors de la campagne contre le référendum, en passant  par les explosions du 4 mars 2012 et la disparition forcée de 353 de nos jeunes compatriotes de retour d’exil, après des garanties données par le vainqueur de la guerre civile himself; ces tricheurs et assassins de bas étages, sûrs de leur impunité, courent toujours. Le récent assassinat de Marcel TSOUROU et tous les crimes qui jalonnent leur vie politique, sont rentrés dans la catégorie des chefs d’œuvre, comme nous le rappelle si bien  Jean Richepin : « Un crime n’est véritablement un chef-d’œuvre que si l’auteur reste impuni. D’autre part, l’impunité n’est complète que si la justice condamne un faux coupable ».

Ces individus immoraux   écument les rues de Brazzaville, Pointe-Noire, Oyo ou Nkayi,  toujours prêts à frapper dès qu’un  congolais lambda dénonce leurs turpitudes, c’est le cas récemment avec les élèves du Lycée Victor Augagneur. Le passé putschiste et criminel du chef de gang Sassou est sans équivoque. Il ne fait désormais aucun doute, les vaillants officiers tels KIMBOUALA Nkaya, Ange DIAWARA, KIKADIDI et bien d’autres officiers, plus patriotes et plus doués que lui furent assassinés de loin ou de près par ce tueur-né.

Une impunité portée sur les fonts baptismaux

Notre pays baigne dans l’impunité totale à tous les niveaux, encadrée par un homme qui ne se reconnaît plus en  dehors des délices du pouvoir. Mais faut-il au demeurant s’en étonner ? L’article 96 de sa constitution de novembre 2015, grave dans le marbre son immunité. Cet homme est même prêt à tout et contre tout, pour demeurer au pouvoir ad vitam aeternam. Quand un homme est arrivé à ce stade, enivré par la longue période d’abondantes recettes pétrolières, il perd complètement la raison, et est donc capable de mettre tout bonnement notre pays dans une insécurité permanente, rien que pour garder le pouvoir, la tragédie de « la guerre du Pool »  en est la parfaite illustration. La violence physique, l’allié de ce pouvoir,  remplace celle symbolique dont Pierre Bour­dieu nous enseigne qu’elle irradie insidieusement les citoyens en les engluant dans un processus de socialisation et de structuration dont ils sont inconscients. Et peut-être jusqu’à la servitude volontaire de La Boétie. C’est la plus dangereuse des violences, car elle institue un déni de personnalité et influence subrepticement le citoyen dans son choix. C’est une violence douce, invisible et masquée. Elle est méconnue comme étant une violence, car elle est choisie autant que subie. Les officines de ce pouvoir et leurs communicants consciemment ou inconsciemment se basent sur les travaux de Thiakoutine et de Pavlov pour agir, à l’insu du citoyen, sur son choix.

Le satrape d’Oyo a vampirisé toutes les institutions qui auraient pu supporter les deux piliers de l’Etat que sont la démocratie et la République. Elles sont devenues toutes, les leviers sur lesquels il s’appuie pour martyriser le peuple et assouvir ses fantasmes monarchiques. Alors que le Trésor public est à sa merci pour s’adonner aux géantes campagnes de corruption du marigot politique dont il a le secret( rencontre mafieuse de Ouesso); la justice arbitraire quant à elle, ambitionne d’anéantir les dernières velléités de résistance avec son chef d’inculpation bateau, teinté de ridicule «  d’atteinte à la sureté de l’Etat ».

Le point d’orgue de la cannibalisation des institutions par le tyran d’Oyo a été atteint lors de la levée de l’immunité parlementaire du député de Lékana, OKOMBI SALISSA. Sous les objurgations du « truand déguisé en homme politique » (2), toute honte bue, les pseudos députés ont tout bonnement craché sur leur mandat en piétinant leur amour propre. On a vu comment, insidieusement, l’instrumentalisation des institutions a installé à tout le moins, l’obscurantisme. Contre toute attente, seuls les députés de l’UPADS, d’habitude prompts à accompagner leur Premier Secrétaire TSATY Mabiala et son bureau dans sa compromission avec Sassou, ont pu braver la volonté du tyran.

Le témoignage de l’histoire nous édifie qu’il suffit d’un clan malveillant pour s’accaparer le sommet et terroriser la base, par une chaîne de dominations et de lâchetés successives. Mais aussi d’une minorité, courageuse, pour défaire la pyramide et même la renverser. C’est à la fois tragique et réconfortant. Surtout stimulant pour nous autres, résistants congolais.

La lame de fond d’une rue vociférante, conjuguée à un contexte économique désastreux(3), finiront par sonner le glas de ce système rigide, impopulaire. C’est le crépuscule du dictateur d’Oyo. La nuit a trop duré, le jour doit se  lever et les résistants congolais, où qu’ils soient, doivent s’atteler à chasser le voile noir qui couvre notre pays et installer un souffle nouveau. Se cantonner à l’embellissement de cette dictature,  s’apparenterait à appliquer un cautère sur une jambe de bois. Seule une  réelle volonté populaire, brisant tout sur son passage,  installerait des institutions capables de protéger le citoyen congolais lambda contre l’impunité et l’arbitraire qui font depuis belle lurette rage chez nous. La place du Congo au concert des nations est à ce prix.

Djess dia Moungouansi

Une gouvernance par la terreur et le mépris des droits humains «  Rapport de l’OCDH du 3 Mars 2017 »

http://blog.ocdh.org/

Lire notamment « L’AFFAIRE NTSOUROU, UNE PARFAITE ET AUTHENTIQUE AFFAIRE DE TRUANDS AU CŒUR DE L’ÉTAT ! » Par Bankounda Mpélé

http://www.dac-presse.com/actualites/a-la-une/politique/3573-2017-03-06-11-12-10.html

Mission du Fonds monétaire International du 20 février au 8 Mars 2017

https://www.imf.org/fr/News/Articles/2017/03/09/PR1779-Republic-of-Congo-IMF-Staff-Finalizes-2017-Article-IV-Consultation