Faire venir des Kinois pour sauver le pouvoir de Brazzaville ? De toutes les façons, c’était prévisible. Il fallait s’y attendre quand on connaît le PCT.

MAIS, QUE FAIRE POUR CONTRECARRER UNE TELLE ESCROQUERIE POLITIQUE ?

Cette attitude semble pourtant être les prémices d’un naufrage inéluctable du PCT.

Seulement, l’opposition devra faire preuve de virtuosité pour éviter que le bateau PCT en sombrant, crée une catastrophe aux répercussions désastreuses sur les deux rives.

C’est pourquoi, les leaders de l’opposition, conscients du fait qu’ils combattent des hommes sans foi ni loi, sans état d’âme et spécialistes de coups bas, doivent être préparés à contrecarrer toutes les éventualités de rivalité déloyale. Dans cet exercice, la distraction, la rêverie et la complaisance ne doivent en aucun cas rimer avec la détermination, l’opiniâtreté et la résilience de l’opposition. Dorénavant, il n’est plus permis aux leaders de l’opposition de se reposer sur leurs lauriers. Ils doivent rester concentrés, vigilants et ne négliger aucun détail concernant la lutte. Ils devront s’assurer continuellement d’avoir une longueur d’avance sur leur adversaire en prenant soin de réagir promptement et de la manière la plus adéquate, à chaque velléité de coups bas de la part de leur adversaire. La stratégie consistera aussi à transformer chaque acte posé par ce dernier, même le plus sordide, en opportunité pour le vaincre.

Dans ce cas de figure, nous sommes persuadés qu’en recrutant des Kinois, Sassou et ses sbires commettent une erreur monumentale qui pourra avoir un effet boomerang. En réalité, si cette action se concrétise, elle devra être récupéré intelligemment par l’opposition. Cela est possible à réaliser, car les leaders de l’opposition disposent d’assez d’éléments substantiels capables de porter préjudice à l’image que veut présenter le pouvoir de Brazzaville au monde.

En effet, nul n’ignore que les Kinois ressentent encore de la rancœur à l’égard des tenants actuels du pouvoir de Brazzaville pour les avoir humilié dans un passé très récent. C’est pourquoi, nous osons croire qu’avec un peu de tact, il est possible à l’opposition de tirer profit de ce plan morbide et mortifère que le pouvoir de Brazzaville veut mettre en œuvre.

La politique, c’est aussi la guerre de communication où il faut savoir exploiter les erreurs de l’adversaire. Sachant que Sassou et sa bande avaient commis la bêtise d’humilier les Kinois, les leaders de l’opposition devront user de toute leur intelligence politique comme aussi de leurs relations avec leurs pairs Kinois, pour sensibiliser les populations kinoises sur les méfaits des idées machiavéliques de Sassou et de ses sbires, et sur les conséquences qui en découleront pour la démocratie et la paix dans la sous-région. Mis à part ces rencontres bilatérales, il s’agira aussi d’utiliser les voix des ondes privées de Kinshasa ainsi que les réseaux sociaux, pour informer et mobiliser les populations des deux rives sur les intentions sordides d’un pouvoir Congolais aux abois, et les dangers que suscitent une telle démarche sur l’avenir de nos deux nations. Cela va sans dire, qu’il faudra surtout éviter des propos belliqueux d’avertissement ou de menace à l’intention de nos interlocuteurs. Il sera particulièrement astucieux de rappeler aux Kinois les heures difficiles d’angoisse, de peur, d’affront, d’avilissement, de dégradation qu’ils ont connu du fait de Sassou et de ses sbires. Les films et les images sur les humiliations que ces derniers leurs ont fait subir existent encore et pourront être exhibés de nouveau dans les réseaux sociaux. Il nous semble aussi pertinent de demander aux Kinois, de prendre sans gêne ni honte tout l’argent qui leur sera versé par le pouvoir de Brazzaville; argent qu’ils pourront considérer d’ailleurs comme étant une forme de dédommagement aux préjudices subit. Enfin il serait judicieux de les mobiliser et de les aider à s’organiser si nécessaire, tout en les instruisant que:

-Premièrement, nous avons tous un combat commun; celui de l’alternance démocratique. Sa réussite au Congo Brazzaville aura à coup sûr un impact positif sur l’avenir politique de leur pays et des états africains.

-Secondo, qu’ils ont devant eux une opportunité unique de laver l’affront à l’égard de ceux qui les avaient hier humilié et qui aujourd’hui encore essaient sans vergogne par les mêmes procédés de les utiliser aux mêmes fins politiques ignobles et obscènes.

-Tertio, les assurer qu’ils ne seront pas seuls, car le peuple Congolais dans sa grande majorité sera avec eux, et ensemble nous œuvrerons pour des liens nouveaux et sincères d’amitié et de fraternité entre nos deux peuples épris de paix, de liberté, et de démocratie.

La vérité est que l’opposition est en mesure, si elle s’y met, de mobiliser cette population Kinoise que le pouvoir veut importer et qui sans nul doute dans son immense majorité, adhère aux desiderata du peuple congolais.

Figurez-vous les populations de Brazzaville avec leurs frères venus de Kinshasa, pourtant transporté et rémunéré par le pouvoir, mais qui par principe de Némésis, font défection pour marcher main dans la main dans les rues de la ville pour exiger le départ de Sassou et son clan. Ce sera alors là le vrai tsunami que le monde attend. « La fin des haricots verts » synonyme du déclin d’un clan. Alors la maxime « l’arroseur arrosé » aura été appliquée.

Patrick Kibangou