« … Il n’est pas question d’aller servir de décor à un monologue démagogique qui ne répond pas aux exigences et aux attentes des Congolais qui souhaitent de tout cœur, dans l’ensemble, tourner une page de leur histoire. Si ces conditions ne sont pas réunis, le peuple décidera du sort à réserver aux magouilleurs et autres illusionnistes politiques issus du OYOLAND. « On ne combat pas un déchet en le laissant se proliférer » Il n’est plus à démontrer que le clan Sassou et son gouvernement sont des déchets politiques qui gangrènent notre société. Les laisser pollués d’avance notre société par des actes de corruption et de verrouillage au profit d’un clan n’est plus supportable. Le combat doit être mené sur tous les fronts. » JCB.
Le morcellement des intérêts a fait éclater notre horizon d’attente. La naissance des groupuscules dits d’opposition de résistance attise le feu au lieu de le cerner pour mieux le circonscrire. Seuls les naïfs et les incrédules croient que l’on peut dialoguer avec le PCT dans sa formule et composante actuelles, grand fossoyeur des libertés humaines, muré dans leur seule certitude qu’il n’y a de vérité que la vérité enfermée dans l’idéologie marxiste clanique qu’il prône. Nous n’avons pas non plus pour vocation à être des éternels opposants manquant de discernement pour exiger le dialogue avec des gens qui font du monologue hermétique leur seule raison d’exister pour rester au pouvoir à vie.
Plusieurs raisons motivent mon hésitation à accorder un quelconque crédit à l’appel au dialogue initié par Sassou Nguesso ce 30 juin 2015.
Comment peut-on discuter des questions aussi graves qui minent le pays en imposant un calendrier établi d’avance par l’une des parties ?
Comment peut-on dialoguer lorsque le contenu du même dialogue est décidé d’avance par l’une des parties ?
Comment aller à un dialogue dont les participants et les experts sont déjà choisis de façon unilatérale ?
Plusieurs associations « fantômes crées à la va vite entre janvier 2015 et mars 2015, environs 300 associations, sont d’ores et déjà inscrites comme partie civile favorable à la modification de la constitution, cela est-il de nature à prôner l’apaisement et la transparence ?
Comment voulez-vous que l’on puisse valider une telle supercherie politique qui ne vise qu’ à pérenniser le mandat de Sassou au-delà de 2016 ?
Partageant mon analyse sur le fameux monologue que Sassou Nguesso pond aux Congolais, Guy Mafimba pense que l’allocution du Chef de l’Etat n’est que : «… Malice, cynisme et traquenard ou véritable volonté de traiter la lancinante problématique liée à la gouvernance électorale ?
L’allocution du Chef de l’Etat, ce 30 juin 2015 censée tracer les perspectives pour l’organisation des scrutins libres, équitables et transparents me semble être un rendez-vous manqué. Le vrai faux débat lié à la constitution a été insidieusement introduit par le Chef de l’Etat. On parle maintenant de »l’évolution des institutions », confortant de plus bel la tactique du »bal masqué » scénarisé depuis plus de deux ans par les chantres de ce projet funeste du »changement de Constitution » de janvier 2002.
Personnellement, je pense que la ficelle est trop grosse pour nous faire avaler la pilule amère. Tenez !
1/- 11 jours chrono pour préparer un dialogue !
2/- Le Chef de l’Etat a déjà imposé l’ordre du jour. Un point inscrit à cet ordre du jour est inopportun, injustifiable.
3/- Le Chef de l’Etat promet nommer des experts dans un pays ou l’expertise est sujette à caution, parce que partisane, corrompue et clientéliste. Pour mémoire, le Pdt Pascal Lissouba en son temps avait sollicité l’appui de l’UNESCO en 1996 lors de la concertation prélude aux élections de 1997.
4/- Les modalités pratiques pour l’organisation d’une telle concertation, une nébuleuse bourrée d’agendas cachés : le nombre participants, les critères pour la participation, les quotas etc.
Voilà autant de questionnements qui nous interpellent, des préoccupations présidentielles aux antipodes de celles de nos populations soumises à une misère indescriptible, le manque d’électricité, l’eau, l’accès aux soins, le chômage de masse etc.
Mettons en place les mécanismes pour une véritable élection, proposons des projets de société susceptibles de répondre aux défis auxquels sont confrontés nos populations. Que le PCT formule ses propositions « d’évolution des institutions » à soumettre au peuple au lieu de vouloir créer une crise artificielle. »
Le seul point positif de ce message est l’acceptation par Sassou Nguesso qu’il y a un problème de gouvernance électorale qu’il faut régler. Seulement, le piège est cousu de fil blanc. J’accepte de revoir le dossier de gouvernance électorale mais vous acceptez de faire « évoluer les institutions ». Ce qui revient à dire que vous me laisser gouverner au-delà de 2016.
Voilà le vrai sens du marché de dupes que nous propose SASSOU. Est-il acceptable ?
Jean-Claude BERI
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Décret présidentiel qui convoque le dialogue National.
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Référendum : retoqué sur le fond, Sassou peaufine la forme
Après un premier échec, le chef de l’Etat tentera de nouveau, courant juillet, de faire adhérer l’opposition à son projet de référendum constitutionnel.
Le président Denis Sassou Nguesso devrait organiser, du 11 au 15 juillet, un congrès regroupant l’ensemble des forces politiques du Congo-B. Les thèmes de cette manifestation, appelée à être organisée dans un chef-lieu de département loin des tumultes de la capitale Brazzaville, ont d’ores et déjà été définis. Ils tourneront autour de la question constitutionnelle et de la gouvernance électorale. Si le premier sujet continue de crisper les forces hostiles au chef de l’Etat, notamment celles regroupées au sein du Frocad (Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique) et de l’URD (Union pour le renouveau démocratique), le second point pourrait connaître certaines évolutions. Selon nos informations, le président congolais serait disposé à donner davantage de garanties pour rendre le référendum aussi transparent que possible. Denis Sassou Nguesso, qui a favorisé la création de nombreuses associations politiques partisanes ces derniers mois, devrait annoncer la tenue de ce vote en septembre, après les 11es Jeux africains organisés à Brazzaville.
Entamées le 20 mai au palais présidentiel du Plateau, les « consultations sur la vie de la nation et de l’Etat » – en réalité sur la révision attendue de la Constitution – entre le régime de Brazzaville et ses contempteurs ont tourné court. Elles ont été suspendues par le chef de l’Etat lui-même, frustré par l’absence de ses principaux interlocuteurs, en particulier Pascal Tsaty Mabiala, secrétaire général de l’Upads, première force d’opposition ; Paul-Marie Mpouelé, coordonnateur du Frocad ; ou encore les opposants Mathias Dzon, Clément Mierassa et André Okombi Salissa. Ces personnalités ont décidé de boycotter ces rencontres faute de garanties suffisantes.
Source Africa Intelligence, N°709 DU 01/07/2015
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Congo: Sassou-Nguesso annonce la tenue du dialogue du 11 au 15 juillet
Après avoir consulté quelque 400 concitoyens entre fin mai et début juin sur la vie de la nation et de l’Etat, le président congolais Denis Sassou-Nguesso a annoncé mardi 30 juin à la télévision publique qu’il allait convoquer un dialogue national du 11 au 15 juillet. Ce dialogue sera l’occasion d’aborder les questions liées à l’organisation des élections à venir, notamment la présidentielle de 2016 à laquelle il est constitutionnellement exclu. L’avenir des institutions sera également débattu au cours de cette messe.
« J’ai arrêté que le dialogue national aura lieu du 11 au 15 juillet 2015 », a déclaré dans un bref message télévisé le chef de l’Etat, que l’opposition soupçonne de vouloir changer la Constitution du Congo-Brazzaville pour pouvoir briguer un nouveau mandat en 2016.
Il a ensuite détaillé sa proposition : « j’ai décidé de mettre en place une commission préparatoire du dialogue national au sein de laquelle il y aura un comité d’experts chargé d’apporter des éléments de réponses techniques aux questions suivantes : comment devrait-on organiser au mieux les scrutins à venir dans notre pays ? Fait-on, oui ou non, évoluer les institutions de la république ? Si c’est oui dans quel sens souhaite-t-on les faire évoluer ? Et si c’est non, pourquoi ? Tous les éléments de réponse seront mis à la disposition des participants au dialogue. », a-t-il fait savoir.
Pierre Ngolo le secrétaire général du PCT, le parti au pouvoir, salue ces annonces : « Nous espérons qu’à ce stade-là, tous les Congolais feront l’effort de comprendre que nous avons intérêt à nous asseoir ensemble pour cogiter, échanger sur les questions d’intérêt national ».
Sassou-Nguesso n’a cependant pas précisé quels seront les partis et les personnalités conviés à ces discussions. L’opposition, qui a boycotté les consultations présidentielles organisées en mai et juin pour préparer ce dialogue, ne se montre pas favorable à ces pourparlers.
« Cette fois-ci on nous fera pas le reproche de ne pas être partie à l’invitation du président de la République. Parce qu’on a l’impression que tout est déjà pratiquement cuit. Hier on appelle les partis politiques, les associations, juste pour la bonne forme. Mais on a dit et redit qu’aujourd’hui nos institutions ne posent aucun problème. Le vrai problème c’est la gouvernance électorale, donc tout dialogue qui se ferait autour de ce sujet nous y serons. Mais ce fourre-tout, ce mélange de genre, ça n’a aucun sens », a réagi Pascal Tsaty Mabiala, premier secrétaire de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), le premier parti d’opposition.
Même position pour Mathias Ndzon, le président de l’ARD, parti d’opposition, qui rejette ces annonces : « Le dialogue est quelque chose de consensuel, toutes les parties doivent asseoir. Le président dit qu’il va créer une commission préparatoire, mais ce n’est pas à lui de le faire, c’est à la classe politique. Ce n’est pas à lui de déterminer l’ordre du jour. Il n’y a aucun Congolais qui veut changer la Constitution. Le président veut passer en force ».
Pour Denis Sassou-Nguesso, « le dialogue est porteur de progrès, de compréhension mutuelle et d’apaisement ».
Âgé de 72 ans, M. Sassou cumule plus de trente ans de pouvoir, et la Constitution congolaise lui interdit de se représenter pour un nouveau mandat. Le chef de l’Etat avait déjà évoqué l’éventualité d’une consultation du peuple sur une modification de la Constitution.
Par RFI