00000000000000000000000000ana-5583845La musique congolaise a perdu il y a 18 ans un de ses meilleurs saxophonistes, Anatole Bokassa « Atos », décédé , vendredi 19 juin 1998, à Brazzaville, à l’âge de 53 ans.

Anatole Bokassa s’est affirmé dans le saxo à une période où cet instrument à vent était presque abandonné parce que difficile à jouer. Mais, c’est depuis 1963 que Atos s’est intéressé au saxo. Et, c’est aux côtés de Aaron M’Baki de l’orchestre Viclo Jazz, et de Raphaël Bongo (guitariste) que Bokassa développe son talent.

En 1965, il entre dans l’orchestre Los Batchitcha et y évolue pendant deux ans comme chanteur et saxophoniste. Ses collègue sont, entre autres, Sam Mangwana, Gérard Kazembe, Dicky Baroza et Auguste Fall.

Puis il va dans Sinza Kotoko où il trouve Gabriel Dianzolo, Pierre Mountouari, Hyacinthe Malonga et Jacques Kimbembe. C’est dans Sinza Kotoko, entre 1967 et 1968, qu’Atos va s’affirmer comme grand artiste. Ses meilleures compositions sont : « Ya Tété », « Mpasi ya bongo », « Elombe Africa », « Yaka dia mama ».

Après la dislocation de Sinza Kotoko en 1988, Atos a évolué successivement dans Comega, Super Boboto (SBB), Mairie Music et Les Bantous de la capitale. Le duo formé avec son aîné, Nino Malapet, lui permet de confirmer son talent de saxophoniste. Mais, cela ne l’empêche pas de s’affirmer en tant que chanteur-compositeur. Sa chanson « Nalou » est le couronnement de sa carrière musicale.

Pendant la guerre de Juin-Octobre 1997, Anatole Bokassa « Atos » se réfugie à Kinshasa, au Congo démocratique où il a joué dans le groupe du doyen saxophoniste Maproco. Il a prouvé par sa sonorité poignante en cultivant jusqu’à ses extrêmes limites les merveilleuses acrobaties rythmiques héritées de son grand Nino Malapet. La mort d’Atos est intervenue après une courte maladie et quelques mois seulement après son retour de Kinshasa et sa réintégration dans Les Bantous.

Clément Ossinondé

Vidéo « Mpasi ya bongo » de Bokassa et Sinza 1969

https://www.youtube.com/watch?v=YqtIDQFKEhs