Entre JDO et KIKI l’épée est tirée, le prochain président, c’est JDO, personne ne bravera l’interdit ……
Par : Rolf IGNANGA
Entre Jean Dominique Okemba, l’homme mûr qui aime la discrétion, qui parle très peu, qui est d’ailleurs l’ombre de Sassou. Qui a installé ses relais dans toute la haute administration, qui est mystiquement craint (le général Ollessongo, ancien chaperon du président, en sait quelque chose, lui qui a eu droit à démonstration en règle), qui dispose des finances nécessaires pour rallier les indécis. Le contre-amiral dont les enfants s’agacent qu’il soit chaque fois pris à partie, alors qu’il a la vie de Sassou entre ses mains, « Sassou n’est qu’un « zombi » entre les mains de notre père(…), il suffit qu’il…c’est fini ! »,… entre, JDO et le rejeton de l’autre, Denis Christel Sassou Nguesso dit « Kiki », qui a du sang mêlé, qui déterre les rivalités entre deux pays voisins, le Congo-Brazzaville et la République démocratique du Congo, qui n’a pas fait ses preuves, qui piaffe d’impatience, qui s’agite éperdument, qui dans ses rêveries profondes et par duperie s’y voit déjà, une chose est sûre, le fils de l’autre peut courir comme un lièvre, mais ce qu’il oublie c’est qu’il n’est qu’un lièvre dans la nasse. Avec le risque d’essoufflement et d’étranglement, face au public. Dans cette histoire, il y a assez d’ingrédients pour un affrontement fatal et regrettable.
Le Congolais de Brazzaville a du mal à accepter son voisin d’en face. Cela remonte au déluge, c’est trop compliqué. C’est presque inexplicable. C’est plus fort que tout. Alors, imaginer, le « coffre-fort » du pays entre les mains de « Kiki », à 15 minutes seulement de son autre pays, de cet endroit qui lui semble la plus sûre cachette !!!
Le malaise est réellement profond. C’est idiot de vouloir plonger le pays dans le chaos, lorsque les hommes ne manquent pas. C’est de l’égoïsme. Le désabusement du peuple, serait encore plus profond, car à bien évaluer, un Congolais de mère ou de père zaïrois n’a aucune chance d’être élu président de la République du Congo. « Boma Zairois, tika nioka », est immuable dans l’esprit des Congolais. Il peut tricher ou même être installer de force, le pays sera en feu, et l’instabilité est criarde. On n’a pas besoin de chercher bien longtemps pour comprendre les risques qui pourraient en découler. On a encore en mémoire que« Kiki n’a jamais été bon gestionnaire, il a coulé la Snpc. Et sauf à être flatteurs, les Congolais qui ont encore leur fierté, ont le dégout à la simple évocation de son nom. L’avènement de ce garnement pourrait amplifier la haine, les rancœurs et les hostilités entre les ressortissants des deux capitales les plus proches du monde. Il rajouterait au mécontentement des « liya »- et finirait par mettre le feu aux poudres. Il y a bien au Congo-Brazzaville, des gens, des prétendants qui pourraient épargner des drames inutiles. Au sein du haut commandement militaire et même au sein du parti congolais du travail (PCT), beaucoup l’ont compris. On va trouver un remplaçant à Sassou, on l’a d’ailleurs déjà trouvé. L’épée est tirée, le prochain président, c’est JDO, personne ne bravera l’interdit, ékila. JDO, le destin le marque, il a de précieux soutiens miliaires et le ralliement très discret des caciques du PCT qui voient très mal, les pistons du fils et craignent que cela tourne mal et conduise à un affrontement. Le pouvoir détruit l’amitié et la parenté. Qui a dit que Sassou devait mourir au pouvoir ? Et qui a dit qu’il faut forcément qu’un autre Sassou succède à Sassou ? Jean Dominique Okemba, a dit « qu’il sera fidèle à Sassou tant qu’il restera au pouvoir », cela veut tout simplement dire ceci : Si Sassou passe le relais à son fils, il aura mis fin à son règne.
En clair Jean Dominique Okemba qui a un pacte de sang avec Sassou, n’aura rien à craindre. La voie sera libre. Il n’a pas de pacte de sang avec le fils, il n’aura pas manqué à sa parole. Il s’engagera à ce moment-là ! Il sait qu’on l’observe, et qu’on l’épie. Mais il sait surtout que le président Sassou a perdu beaucoup de ses soutiens, par abrutissement. La prise de pouvoir de Jean Dominique Okemba sera rapide et sans grands dégâts. On en est presque convaincu, il sera le sauveur du prestige du treillis, dans ce pays où les enfants du président sont des chefs « hors-hiérarchies ». Mais Jean Dominique Okemba ne criera pas comme les Rwandais, son signal à lui ne sera pas : « coupez les grands arbres ! », il est marqué par le destin, il a pris de grands risques pour Sassou. Jean Dominique Okemba croît aux présages. La chance lui sourit, il va la saisir. Modeste, il ne crie pas sa joie. Il sera le prolongement. Pour une transition pacifique.
En fait, le système Sassou que l’on croyait invulnérable, est en train de couler. Sassou veut confier le pouvoir à des jeunes immatures, mais il n’est pas immortel, tout le monde le sait. Tout le monde s’est fait à l’idée que le président passe ses derniers instants de pouvoir. Les prétendants n’en peuvent plus d’attendre, puisque le fils s’agite trop.
Le plan est simple et clair, il y a trop de désordre, avec des intrigants autour de Sassou et de son fils. Les mêmes qui tourneront casaques, le jour « j ». Il y a surtout ce garnement qui rêve debout, adulé par une cour de bouffons, qui nargue tout le monde sans aucun respect, qui humilie à tout-va, qui veut carrément remplacer tous les généraux qui ont donné le pouvoir à son père par de jeunes officiers qu’il a envoyé en formation en Chine. Il y a trop de charges de mauvaise gouvernance et d’immaturité politique congénitale contre « Kiki ». Même ses sœurs consanguines le boudent et préfèrent JDO.
En réalité, en mettant en lumière son fils, Sassou s’est tiré une balle dans la jambe. Il a perdu la confiance des fidèles qui attendaient qu’il agisse en sage. Au PCT, personne ne veut se saigner pour une cause qui n’emballe pas. Le fils, nul doute possible, va être pulvérisé, en plein vol. Il y a trop de brèche, on ne pourra pas les colmatées toutes. Dans la haute hiérarchie militaire, l’on ne s’explique pas que le fils du dictateur se soit mis en tête de les remercier pour les services rendus à son père. Beaucoup de généraux se sont faits des convictions soutenues par une évidence : JDO est la solution, face à « l’hécatombe ». Le Congo s’est délesté de sa manne pétrolière à sa cause de ce jeune homme de « Kiki » ; son père a toujours fermé les yeux Mais « Kiki » a écroulé l’édifice comme jamais. Puis qu’il l’a endetté à fond. On est au fond du gouffre. Le tableau de chasse du « prince Aladin » est douloureux, plus que douloureux. C’est un bras cassé, un véritable bras cassé. Il honteux, tout simplement !
Rolf Ignanga
L’épée est tirée, le prochain, c’est JDO. « Kiki », c’est « ékila », personne ne bravera l’interdit !