Jean-Claude BERI
communicant, activiste et libre penseur – Lyon
Par Jean-Claude BERI
Cela semble comme une évidence cette assertion au regard des conditions quotidiennes misérables qui lui sont imposées par cette oligarchie maffieuse et militaro-clanique. Tout a été dit et dénoncé, pourtant on continue à patauger dans le pire des humiliations qui soit pour un être humain. Non pas seulement que les congolais sont devenus avares, antipatriotiques, peureux, corrupteurs, violeurs…On est devenus des sans cœurs, des immatures, des faibles, des opprimés …
Depuis l’achèvement de son coup d’Etat le dictateur SASSOU NGUESSO ne s’attendait pas à ce que ses concitoyens soutiennent autant sa politique dans sa confiscation des libertés. Au contraire cela lui a donné des libertés d’imaginer un avenir plus libre et prospère pour son Clan. Rien n’est tombé du ciel, tout a été imaginé et mis en scène jusqu’à la moindre petite formule de la maternelle. Il s’en fichait de l’enthousiasme et l’approbation de la population pour son projet d’asservissement du Sud. Tout ceci renforcé par une forte propagande de la part des officines payées à coup de milliard congolais et une faible résistance de notre part. Néanmoins, il appelle à ne pas faire porter la responsabilité de ce désastre aux membres du Clan, entraîné dans la situation catastrophique par SASSOU NGUESSO et son entourage.
On a interrompu notre jeune démocratie par des procédés ignobles, barbares et inhumains, on a hachuré notre constitution de 1992, acquise par la force de l’unité et de labeur et on nous a imposé celle 1995 qui nous rend esclave d’un clan. On a bombardé toute une région du POOL, la population privée d’un minimum de subsistance, Les enfants des nantis occupent tous les postes stratégiques et deviennent des donneurs d’ordres et inventent et régissent les lois qui nous dominent. On a inventé des quartiers des bons congolais et d’autres où la loi des KULUNAS et Bébés noirs règne…
Aujourd’hui on a vendu nos terres aux rwandais, réduit nos familles, mamans à fuir leurs champs devant l’armada Rwandais qui débarquent menaçant et imposant la loi du plus fort.
La région de la BOUENZA (LOUTETE) qui vit ses dernières heures de libertés agricoles s’envolées face à cette forte colonisation des terres dépossédant les petits paysans de leurs terres. Si l’on s’arrêtait au concept classique de la réforme agraire comme action de redistribution des terres aux plus pauvres pour des besoins d’agriculture suite à la colonisation des terres, on dirait qu’il n’y a pas de problèmes dans ce domaine au Congo. Ce serait aller très vite en besogne. Seulement dans la pratique, les choses ne se passent pas comme ils l’on décrites.
L’Etat Congolais dépossède « légalement » tout le monde de ses terres pour la réalisation de gros investissements publics. Dans ce cas des populations se sont opposées au projet depuis son annonce. En effet, droit traditionnel et coutumier, le droit religieux et le droit moderne d’inspiration française. En principe, en cas de conflit, le droit moderne prime sur celui de la religion ou de la coutume mais dans la pratique, le religieux, le traditionnel, l’emportent très souvent. L’esprit de ces différentes lois n’est pas le même et cela crée un problème sérieux dans la gestion du foncier. Ces nouveaux propriétaires, hommes d’affaires ou politiques, investissent dans l’agro-business, achetant de grands espaces en milieu rural à LOUTETE et transformant parfois les petits paysans en exilés agricoles sur leurs propres terres.
On nous annonce que certaines zones réquisitionnés pour l’élevage, il y a des fréquents conflits entre Rwandais et propriétaires ou éleveurs. Les plaintes adressées tournent autour de la destruction de leurs récoltes par les le bétail des Rwandais qui y viennent avec leurs troupeaux. Ces conflits risqueraient des pertes en vie humaine.
Aujourd’hui, le droit de propriété sur les terres fait appel à l’immatriculation dont les procédures ne sont pas à la portée des couches marginalisées locales. Dans notre pays, il est exigé qu’on ait mis en valeur ses terres en y investissant, faute de quoi on peut s’en trouver dépossédé. Cela est d’autant plus vrai qu’en cas d’expropriation pour cause d’utilité publique, on évalue les investissements réalisés sur les terres objets de l’expropriation et c’est surtout en fonction de cela qu’on indemnise. Mais rien n’a été fait pour ces populations.
L’extension galopante des terres dans le département de LOUTETE se fait par absorption des villages entiers et ses environnants, entraînant l’expropriation des agriculteurs locaux. Dans ce cas ils sont soit recasés ailleurs ou soit ils sont dédommagés en espèces, mais cela ne s’est pas passé pas comme ça. Cela crée des conflits entre ces populations et les autorités voire avec les RWANDAIS.
Hier SASSOU a bombardé le POOL, rasé les arbres fruitiers, déplacés les enfants, les Congolais ont détournés le regard jugeant que cela ne les concernaient pas, aujourd’hui les terres de la BOUENZA sont vendues « mangodo » ( cadeau ), les familles chassées de leurs terres, les congolais restent de marbres. Peuples congolais revenons à nos vraies valeurs, non pas les mains vides ou chargées de résolutions claironnantes, mais avec le ferme espoir et la certitude absolue que demain l’Unité congolaise sera redevenue une réalité. Nous entreprendrons alors la marche triomphale vers la véritable libération du Congo, et vers un pays de prospérité, de progrès, d’égalité, de justice, d’activité et de bonheur.
Dire aux RWANDAS que nos terres ne sont à vendre, ce sera là notre victoire contre l’asservissement permanente. Cette victoire donnera à notre voix une force plus grande dans la dignité et nous permettra de peser plus fortement du côté de la paix. Le Congo a besoin d’une paix réelle où il pourra bénéficier au maximum des bienfaits de la science et de la technique et surtout la volonté libérée de tout un peuple. Un grand nombre de maux dont souffre actuellement notre pays réside dans l’insécurité et la peur engendrées par la menace d’un gouvernement inconscient et va-t’en guerre dans la poursuite de TOKO TIKA TE .
Si nous pouvons au Congo donner l’exemple d’un pays uni nous aurons apporté la libération des esprits à laquelle aspirent aujourd’hui tous les hommes et les femmes, la plus belle contribution qui soit en notre possession qui dissipera immédiatement et à jamais l’ombre croissante de destruction qui menace notre survie en tant que Congolais.
Jean-Claude BERI