Une chose est sûre et certaine : Denis Sassou Nguesso est aux abois. C’est une litote. Le danger qui le guette (certains diront le pouvoir qui est en train de le fuir) peut venir de n’importe où.
Il y a quelques jours, il a fait perquisitionner, à Brazzaville, le domicile de son directeur général de la police, le général, Jean François Ndengué. Résultat des courses : plus de 2.000 armes de guerre saisies et une quantité impressionnante de munitions. Qui en est le fournisseur et à quel but ? Personne, pour le moment, ne le sait.
Sassou a fait ramasser tout l’arsenal de Ndengué. Il est mis en lieu sûr actuellement. Quant à la personne du général, plus que quelques gardes du corps étroitement surveillés.
C’est ce même Ndengué qui vient de s’illustrer, à Pointe Noire, lors de la grande manifestation de l’opposition IDC-FROCAD de ce samedi, 17 octobre. Alors que les manifestants arrivaient, tranquillement, dans l’allégresse, vers le lieu du rassemblement, ses éléments (identifiés comme tels) ont tiré sur la foule. Bilan provisoire : 2 morts et 11 blessés graves. Certains parlent de 3 morts.
Parmi les tireurs de Ndengué qui ont tué, un de ses sbires qui répond au nom d’emprunt de « Zoulou Bad ».
La manifestation de Pointe Noire a bien eu lieu : un succès phénoménal dans la mesure où l’affluence a été supérieure aux 50.000 participants au méga-meeting du 27 septembre à Brazzaville.
Au moment de partir pour Dolisie où un autre méga-meeting IDC-FROCAD est prévu, pour dimanche, 18 octobre, les leaders de l’opposition, à savoir, Claudine Munari, André Okombi Salissa, Pascal Tsati Mabiala, Guy Brice Parfait Kolelas, Mabio Mavoungou, Clément Mierassa, Blanchard Oba, et beaucoup d’autres, ont été interdits de sortir de la ville par le procureur de Pointe Noire. Pourquoi ? Mystère !
L’opposition accuse ce procureur de vouloir faire capoter le mega-meeting de Dolisie parce que le régime de Sassou commence à sentir le vent tourner.
Pas plus tard qu’hier, Denis Sassou Nguesso, lui-même, a pris une note pour interdire toutes les manifestations sur l’ensemble du territoire du 19 au 23 octobre inclus. C’est-à-dire, pour Sassou, pas de rassemblement la veille du grand meeting du 20 octobre où les manifestants menacent d’envahir la présidence de la République pour le faire partir. Si ce n’est pas l’attitude de quelqu’un qui voit son pouvoir lui échapper, c’est quoi alors ?
Quelque temps avant le début de la manifestation de Pointe Noire, c’est le commandant de la zone militaire locale, le général Olessongo (commandant de sa garde rapprochée dans le passé), qui a essayé de convaincre les leaders de l’opposition d’annuler leur manifestation, sans succès. Cette négociation surréaliste ayant échoué, Sassou tente, maintenant, d’envoyer au feu son procureur de Pointe Noire, qui bloque, actuellement, la sortie des leaders de l’opposition de la cité pétrolière, espérant, ainsi, faire échouer le meeting de Dolisie du dimanche, 18 octobre, puis, le grand rassemblement de Brazzaville du 20 octobre.
Sassou a tout faux !
Selon les échos qui nous parviennent de Pointe Noire, la colère gronde. La colère monte. Attention !
Sassou doit bien mesurer le degré de ses responsabilités devant son peuple et la communauté internationale car c’est bien lui qui avait demandé le débat entre Congolais. C’est, encore, lui qui interdit maintenant ce débat qu’il demandait, hier, à très haute voix, à Pointe Noire, maintenant que ce débat a lieu, mais pas dans le sens qu’il souhaitait, c’est-à-dire, légitimer son « coup d’état constitutionnel ».
Sassou doit laisser les leaders de l’opposition aller faire leur meeting à Dolisie. S’il ne le fait pas, ce sera à lui d’assumer ce qui arrivera.
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