L’élection présidentielle du 20 mars est très serrée au regard du poids des candidats en lice. Depuis le retour au pouvoir de Denis Sassou N’Guesso par les armes en 1997, c’est maintenant qu’il est mis en difficulté. En effet, le peuple, dans sa grande majorité n’a plus besoin du dictateur. Ce dernier, conscient de cela, met en place des stratégies machiavéliques pour imposer sa victoire à tout prix. Alors que les 4 candidats favoris à cette élection sont connus, Sassou N’Guesso tient à passer dès le premier tour, tant pis s’il ya effusion de sang ou non. Ces favoris sont : Guy Brice Parfait Kolelas, Jean-Marie Michel Mokoko, André Okombi Salissa et Denis Sassou N’Guesso dont nous présentons les avantages des uns et des autres.
Des manœuvres pour garantir la fraude électorale
Depuis le pseudo référendum constitutionnel du 25 octobre 2015, le pouvoir moribond de Brazzaville multiplie des stratégies pour se maintenir à tout prix aux affaires. Dans le cas d’espèces, les autorités procèdent à des intimidations de tout genre à l’endroit de la population. Des faucons du pouvoir avec leurs acolytes menacent les partisans des candidats de l’opposition par des promesses d’arrestations et même de tueries. Des provocations sont également visibles à l’endroit de ses pauvres populations afin de déployer les hordes de soudard. Sur le plan sécuritaire, le général Ndenguet a déjà commencé à exécuter son plan. Il s’agit d’implanter des postes de polices avancés tels qu’au PSP Mpissa à Bacongo, à Kinsoundi et au marché de 10 francs. Il s’agit aussi de renforcer les effectifs des PSP existant et d’habiller des faux policiers à l’instar des 12 apôtres et autres bandits de grands chemins, qui seront présents dans certains bureaux de vote. Ces faux agents de l’ordre ont la mission d’emporter des urnes dans les bureaux de vote acquis au candidat de l’opposition pour empêcher le comptage des résultats. Une autre manœuvre honteuse, c’est le copinage du président candidat avec la Aïcha, vice-présidente de la mission d’observation électorale d’une soit disante commission de l‘Union africaine présente à Brazzaville. Cette dernière est revenue au Congo pour convaincre les autres pseudo missions d’observation (des ONG qui ne sont pas reconnues en France comme en Afrique de l’Ouest) pour valider les résultats du scrutin, et cela à cout de centaines de millions de FCFA. Dotée pourtant d’une voiture officielle par le gouvernement congolais, la vice-présidente en question roule dans une autre louée pour la circonstance pour se rendre en catimini à la présidence de la République. Ces pseudos missions non crédibles sont celles en provenance des pays des grands lacs et de l’Afrique de l’Ouest comme le Burundi, le Rwanda et le Mali. Noter que le gouvernement prend en charge leur hébergement, restauration et transport local. De nationalité malienne, cette vice-présidente dirige l’Association des Amis du Congo. Cette dame serait entretenue par un certain Okouna qui a flirté avec Nianga Mbouala dans le business des armes, Lemboumba et Pierre Oba, le ministre des mines et de la géologie, qui excelle ces derniers temps dans les couts bas. Revenant à Okouna, il faut signifier que c’est lui qui entretient les combattants de Sassou N’Guesso à Paris. Une autre mesure sauvage que les Congolais ont connu pendant le référendum, c’est le blocage des SMS et de l’internet qui était effectué depuis Matoumbi à Pointe-Noire par Akouala de Congo Télécom, sur instruction du Conseil national de sécurité via le colonel Atipo des services intérieurs de la DGST. Depuis la mise en place de la Commission technique électorale par l’opposition pour centraliser les résultats provenant directement des urnes, le pouvoir, en mauvaise posture, décide donc de bloquer ce type de communication très efficace. L’internet également n’est pas épargné par ces mesures impopulaires prises par le Conseil national de sécurité et Zéphyrin Mboulou qui dictent directement aux opérateurs de téléphonie mobile et des communications électroniques de faire un black-out sur ce secteur. Si le candidat Sassou était sûr de la foule qu’il draine à coup de billets de banque, lors des différents meetings, il ne mettrait pas sur pied ces mesures qui confirment sa qualité de dictateur, de tricheur et surtout de despote. La communauté internationale devrait prendre acte et les Congolais se préparer à subir malheureusement les atrocités du vieil éléphant fatigué. Au moment où l’on croyait que la démocratie congolaise était remise sur les rails après 19 ans d’interruption, les pauvres candidats ayant battu campagne comme il se doit, des plans machiavéliques sont mijotés. Qu’à cela ne tienne, les quatre candidats favoris sont connus.
Guy Brice Parfait Kolelas, alias Pako
Cet ex-secrétaire général du Mouvement congolais pour la Démocratie et le Développement intégral (MCDDI) qui se présente sous le label de la Convention des démocrates et humanistes africains (CODEHA) draine derrière lui tous les déçus du MCDDI qui ont combattu le changement de la Constitution du 20 janvier 2002. Parfait Kolelas est perçu comme le digne continuateur de l’œuvre inachevée de son père Bernard Bakana Kolelas, puisqu’il se fait appeler Josué, alors que son père se surnommait Moïse. Ce dernier obtint de l’Eternel la mission de délivrer d’esclavage les enfants d’Israël d’Egypte pour les conduire à Cana, la terre promise. Moïse est mort sur le chemin et l’Eternel choisit Josué à conduire ce peuple jusqu’à Cana. C’est ce rôle que se donne Parfait Kolelas dans la course à la présidence de la République. Parfait Kolelas récupère l’ancien électorat du Mcddi unifié à l’époque du vieux « Békol ». Le département du Pool lui est acquis à plus de 80% environ, tout comme près de la moitié de l’électorat de la ville de Brazzaville composée de près de quatre (4) arrondissements : Madibou, Makelekelé, Bacongo et Mfilou. Dans la capitale économique, Pointe – Noire, le candidat de la Codeha est aussi bien implanté notamment dans les arrondissements de Mpaka, Ngoyo et Tié-Tié. Ce fils du Pool dont les originaires sont connus comme des contestataires, des révoltés depuis la période coloniale, se donne cette occasion pour placer le leur à la tête du pays. D’après plus d’un citoyen interrogés çà et là, Parfait Kolelas est le candidat qui a présenté le projet de société le plus fiable. Cependant, le point faible de Kolelas est le fait de se démarquer du logo mythique du MCDDI représenté par le soleil. Ce symbole soutient aujourd’hui Denis Sassou N’Guesso. Le chef d’Etat sortant a su aussi s’infiltrer dans l’ancien fief du MCDDI à travers ses ministres qui y battent campagne. On peut citer Claude Alphonse N’Silou, Bernard Tchibambelela, Landry Kolelas, Adelaïde Mougani.
Jean-Marie Michel MOKOKO (J3M)
Le dernier à avoir annoncé sa candidature à la présidentielle est venu bouleverser le microcosme politique jusque-là tracé. Ancien Chef d’Etat Major des Forces Armées congolaises (FAC) entre 1987 et 1993, il a marqué l’opinion nationale et internationale pour son implication dans la tenue de la Conférence nationale souveraine et pour la réussite du passage du monopartisme à la démocratie. Alors que d’autres forces négatives le poussaient à utiliser la force publique pour barrer la route à la volonté du peuple, il n’est pas tombé dans ce pièce. L’on se souvient qu’en octobre 2015, peu avant le référendum, les populations de Pointe-Noire arboraient une banderole pour réclamer l’intervention de J3M pour les libérer de la « dictature ». J3M est l’unique candidat qui ne s’appuie pas sur des bases ethniques, tribales ou régionales. Du Kouilou à la Sangha en passant par le Pool et la Cuvette, il a la chance d’obtenir des voix partout. De nombreux observateurs pensent que c’est lui le président qu’il faut au Congo actuel où le tribalisme a atteint son paroxysme. Il serait, d’après ses partisans, la solution au système de parrainage et de parapluie pour accéder un poste d’emploi. Raison pour laquelle il est soutenu par des intellectuels qui en ont marre des injustices sociales. Originaire du même département que le candidat Sassou, la Cuvette, il a réussi à racler les adeptes de ce dernier dans cette partie du pays. Pour les fils de la Cuvette, à défaut de Sassou, Mokoko peut aussi faire bonne affaire. Il est aussi leur enfant.
André Okombi Salissa, alias Tout bouge
Président de l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC), André Okombi Salissa a servi dans les gouvernements successifs entre 1997 à 2012 aux cotés de celui qu’il considère comme son mentor politique Denis Sassou Nguesso. Il a également été le président-coordonnateur du Comité d’action pour la défense de la démocratie – Mouvement des jeunes (CADD-MJ), une coordination de jeunesse qui a porté DSN au pouvoir en 1997. Dans tous les ministères auxquels il avait la charge, André Okombi Salissa a toujours recruté plus que ses prédécesseurs ou ses remplaçants. Son bilan en terme d’emplois crées dans les différents ministères est clairement au dessus de la moyenne. Courageux, sociable, généreux et populaire, cet homme politique ne laisse personne indifférent. Il a l’avantage d’avoir pu tisser un réseau de soutiens à travers tout le pays. Il connait bien le système et possède de nombreux soutiens au PCT, qui ne manqueront pas de sortir du bois le moment venu. Originaire du département des plateaux au centre du Congo, André Okombi Salissa est le trait d’union entre les ressortissants du nord et du sud du Congo.
Denis Sassou N’Guesso, DSN
Sa position de président de la République, qui a eu à nommer à des hautes fonctions de l’Etat des cadres originaires de tous les départements, battent campagne, volontairement ou par contrainte pour lui. Dans tous les départements, il a des partisans, dans les districts et mêmes dans les petits villages. Les sept (7) dernières années, Sassou N’Guesso a multiplié des rencontres citoyennes avec les populations des douze départements du Congo. De nombreux Congolais l’ont déjà vu dans leurs localités respectives. Sassou N’Guesso a un autre atout, celui d’avoir initié le programme de municipalisation accélérée qui a transformé tant soit peu l’image des départements du Congo. Même si cette politique est perçue par d’autres concitoyens comme un moyen d’enrichissement illicite des gestionnaires des marchés publics. Bien qu’il ait comme bastion électoral les départements du Nord Congo, Sassou N’Guesso peut glaner quelques suffrages dans tout le pays. Ses points faibles, c’est l’opulence caractérisée de ses hommes qui se sont enrichis au détriment des populations qui s’appauvrissent de plus en plus, la corruption qui gangrène la société sans que les corrompus et corrupteurs ne soient sanctionnés et l’organisation d’un référendum le 25 octobre dernier dans des conditions non consentuelles. Le tribalisme comme le démontre le nombre des officiers généraux dans la force publique et les directeurs généraux dans l’administration qui sont à 70% ressortissants du département de la Cuvette dont il est issu. Quant aux six (5) autres candidats, ils peuvent se disputer des électeurs disséminés ça et là. Car même l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS), l’ex-parti au pouvoir qui s’appuyait à l’époque sur trois départements (Niari, Bouenza, Lékoumou), est aujourd’hui émietté par de nombreuses dissidences. Arrivé en tête à tous les scrutins de 1992, l’UPADS ne contrôle plus à lui seul ce fief. Claudine Munari sort de là, Mboussi Ngouari et Martin Mberi qui soutient ouvertement la candidature de Sassou N’Guesso et Kignoumbi Kia Mboungou, candidat à la présidentielle. En toute objectivité, il n’y aura pas de coup chaos à l’élection du 20 mars. Le candidat président peut avoir la chance d’aller au second tour, mais pas l’emporter. A noter que Denis Sassou Nguesso compte aussi sur la meute d’observateurs venus de France et d’ailleurs, qui sont logés dans les hôtels luxueux de la place Platinium à coté du CHU et Mickaels au centre ville) et qui sont en réalité des artisans et des chômeurs (dans 24 heures maximum, nous vous donnerons le détail sur chacun d’eux). Dans son message diffusé à télé Congo le 18 mars, Mboulou Zéphyrin souhaite bonne chance aux candidats, au même moment dans le noir, ou très discrètement, il verrouille l’internet et autres : cela veut dire vouloir d’une chose et son contraire. Ci-dessous, quelques correspondances adressées aux opérateurs de téléphonie mobile.
Ghys Fortuné DOMBE BEMBA