Les nouveaux pilleurs de l’économie du Congo-Brazzaville

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Les enfants des politiciens voleurs de l’économie du Congo-Brazzaville sont devenus la nouvelle nomenklatura congolaise.

NON, nous n’allons pas nous résigner à la fatalité sous le prétexte que le pays va mal. Il nous revient à nous peuple congolais de mettre un coup de pied la fourmilière afin de faire avancer les choses. Sous nos yeux est en train de naitre un nouveau déterminisme social rampant, imparable dans les faits. L’ascenseur social ou la soi-disant méritocratie congolaise d’antan disparait progressivement pour faire place à la nouvelle nomenklatura des accompagnateurs de Denis Christel Sassou Nguesso à la magistrature suprême. Le père s’est servi de leurs parents, l’enfant se servira de leurs filles et fils.

Ainsi telle une pieuvre qui nous étreigne jusqu’à la suffocation, surgissent çà et là des enfants certes doués, formés dans de bonnes universités anglophones capables d’assumer et d’assurer des fonctions relatives à leur formation. En cela rien de choquant. Mais ceci découle d’une réflexion savamment pensée pour la conservation du pouvoir. Ne dit-on pas : « Qui veut aller loin ménage sa monture. »

Avec l’idéologie marxiste-léniniste et l’appui de l’armée est un groupe ethnique s’accaparent le pouvoir au Congo-Brazzaville. N’étant pas éternel sur cette terre des hommes, il faut penser à la pérennisation du pouvoir. C’était pendant la période faste de l’ascenseur social au Congo-Brazzaville. Les bourses sont distribuées à tout va. Les plus brillants d’entre-nous optent pour les pays occidentaux afin de parfaire leurs connaissances. Pour certains le choc de l’écart du train de vie entre le Congo-Brazzaville et leur pays d’adoption est flagrant. Ce qui conduit de fait à leur enracinement dans ces États lointains de ceux de leurs ancêtres.

Débarrasser de ceux qui croyaient en la vertu du travail pour s’en sortir mais qui finalement ont cédé aux sirènes étrangères en restant hors du pays, la voie est finalement libre pour mettre en place la théorie de la nature qui a horreur du vide. Les enfants grandissent et ils sont envoyés par les braqueurs du pouvoir dans de bonnes écoles ce qui coïncident curieusement avec l’effondrement de notre système scolaire dont le taux d’alphabétisation avoisinait les 100%.

En ces temps rudes que nous vivons, il n’est plus surprenant que de voir apparaitre ces jeunes dans des Cabinets ministériels avec ou sans les compétences requises, dirigés le pays aux côtés de leurs géniteurs qui les accompagnent dans la marche pour la conservation du pouvoir. Loin de nos contrées l’on semble s’offusquer de cet état de fait dont nous sommes nous-mêmes en partie responsables pour avoir abandonné notre pays au profit d’un certain confort matériel en Occident ou ailleurs. Il n’y a pas que cela comme explication, mais s’en est une.

Cette nouvelle nomenklatura congolaise rompue à l’économie du marché, prospère aussi bien dans les sociétés d’État que dans le secteur privé. Elles s’accaparent des pans entiers de l’économie congolaise pour blanchir l’argent détourné par leurs parents et mettre à profit ce pactole pour corrompre les élites et une frange de la population acquises à leur cause. Avec en prime, la peur des soudards de l’armée congolaise à la botte de monsieur Sassou Nguessso qui terrorise les paisibles populations congolaises. Voilà comment perdure au milieu de la forêt tropicale, équatoriale, l’une des dictatures les plus cruelles et inhumaines que l’humanité n’ait connu. Et comme dans tous ces régimes maudits, la succession se prépare.

La confrontation directe avec leurs nouveaux concitoyens est rude à cause de la couleur de peau ; Cela nous renvoie à la sagesse africaine qui nous dit que : « Le séjour d’un tronc d’arbre dans l’eau ne le transformera jamais en crocodile. » Nous voilà revenus à la case de départ qui nous renvoie à notre identité, nos origines ethniques, sociales et que certains appellent le déterminisme social ; C’est la classe des castes déguisée au Congo-Brazzaville-mais que l’on retrouve ouvertement dans certains pays tel que l’Inde. Nous sommes coincés, tant il est vrai qu’il y a de très rares exceptions de réussite politique, économiques, financière et professionnelle qui existent.

Dans notre monde globalisé dans lequel pour exister il faut se faire voir, les places sont très chères. Il n’y a qu’à regarder en France sur un plateau de télévision la représentativité des minorités quand il s’agit de débattre des questions de société qui nous concernent tous. Nous trouvons tout à fait normal que des élites françaises qui ne vivent pas nos conditions d’existence puissent prendre la parole à notre place. Ce traitement enfantin découle du passé colonial de la France qui n’a pas encore fait le deuil de ce passé glorieux et au-delà son introspection. Dans un nouveau monde qui demande plus de liberté nous sommes parqués dans des ghettos, plus d’égalité dans une société inégalitaire du fait d’un rapport social basé sur la couleur de peau, et plus de fraternité ; Le communautarisme existe bel et bien mais l’on refuse de le voir car soi-disant nous sommes tous les enfants de la république. La pilule est amère et dure à avaler. La justice française est un mirage, un leurre, une mascarade ; Et comment ne voulez-vous pas que perdure le racisme, la suprématie blanche en France, une société inégalitaire basée sur un rapport de force en relation avec la situation sociale et la race. La France est un pays de race blanche et de civilisation judéo-chrétienne comme disait l’autre. Les carottes sont cuites pour les non-blancs.

Pour en revenir au Congo-Brazzaville, si toute cette stratégie pour la conservation du pouvoir, si cette intelligence de ces gens malins étaient mise au service de toute la nation, nous n’aurions pas perdu autant de temps dans des querelles inutiles. L’adaptation hasardeuse des institutions de la cinquième république française, la démocratie à l’Africaine, ont été bien récupérées par les nouvelles élites africaines illégitimes mais légales aux yeux de la communauté internationale pour faire prospérer le crime financier des hommes en col blanc qui ont massivement contribué à la chute ou l’effondrement de nos économies avec la complicité de nos dirigeants.

S’expriment à travers les enfants délinquants délaissés du Congo-Brazzaville, le phénomène « des bébés noirs », un ensemble de préoccupations sociale et sociétale d’une réelle importance, qui explique aussi en partie le délitement du tissu social ayant abouti à cet état de fait. L’appauvrissement des parents responsables n’ayant plus aucune autorité sur les enfants du fait qu’ils ne répondent plus à leurs besoins selon la pyramide des besoins ou pyramide de Maslow est en partie l’une de ces causes. La perte de la confiance dans les institutions et leur fonctionnement discriminatoire ont engendré la défiance de nos populations vis-à-vis de ces mêmes institutions.

La criminalisation de ce phénomène « des bébés noirs » sans un accompagnement social sera vaine. La gratuité scolaire dont nous avons pu bénéficier à laisser place à un marchandage des connaissances dans des écoles privés détenues par les caciques du pouvoir ; Une autre forme de blanchiment d’argent sale. L’école n’instruit plus, n’éduque point et encore moins ne prépare à l’insertion sociale et professionnelle. Nous savons tous que le savoir est un pouvoir.

Sans partie pris ni a priori, il est important que tous ensemble nous prenons part à ce débat d’intérêt général majeur pour ne pas laisser davantage notre jeunesse aller à la dérive car elle est notre relève. Encore un chantier à côté de notre économie délabrée minée par la corruption et le vol des deniers publics.

Dans cette catastrophe collective, nous sommes tous responsables mais pas tous coupables. Nous n’avons pas su anticiper l’avenir pour un projet commun, celui de bâtir une nation prospère. Nous n’allons pas renoncer à escalader des montagnes et résoudre cette difficulté qui se pose à nous, sinon nous allons tout simplement disparaitre.  « Les espèces qui survivent ne sont pas les espèces les plus fortes, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux aux changements. »

Vaincre ou mourir, tel est le nouveau dilemme qui se pose au peuple congolais s’il ne change pas son paradigme de la perception du pouvoir, de notre république (res publica, la « chose publique » des Romains), notre bien commun.

Quand les fondements de la république sont renversés, le juste que ferait-il ? Il faut se retrousser les manches et mettre la main dans le cambouis. Mais pas avec un pistolet (arme) sur la tempe.

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Patrice Aimé Césaire MIAKASSISSA

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