preseident-africains-276x300-5828856Par :  Jean-Claude BERI

Devant une telle atteinte à la dignité humaine constituée par les faits se déroulant en terre africaine et surtout dont un pays membre de l’union africaine en est l’auteur devrait immédiatement occasionner des sanctions exemplaires à l’encontre du pays fautif.  Il a fallu attendre que l’information soit diffusée par la chaîne américaine CNN pour susciter cette vague contestataire plongée dans un immense océan d’émotion planétaire. L’organisme qui devrait veiller aux  respects notamment l’article 4 Principes «  (h) Le droit de l’Union d’intervenir dans un Etat membre sur décision de la Conférence, dans certaines circonstances graves, à savoir : les crimes de guerre, le génocide et les crimes contre l’humanité; et dans le préambule de la charte qui stipule que les états membres sont «  résolus à promouvoir les valeurs universelles et les principes de la démocratie, la bonne gouvernance, les droits de l’homme et le droit au développement » est à ce jour plongée dans un mutisme déconcertant.

Ce serait d’un euphémisme navrant de dire que l’UA reste d’une  impuissance coupable  à intervenir dans les violations des droits des africains  sur le continent. Ce qui se passe en Libye n’est plus au moins une atteinte brutale des droits des migrants d’origines africaines.  Ces derniers sont exposées comme des bêtes sauvages et vendues comme du bétail rappelant ainsi la triste histoire que notre continent a connu. Face à cette flagrante atteinte, l’organisation se trouve particulièrement démunie, inefficace, et même complètement silencieuse et absente. Pourtant, certains actes  atteignent un degré d’intensité et de gravité tel qu’ils interpellent la conscience universelle.

Ainsi le bilan provisoire de la tragédie qui se déroule en Libye depuis plus de 3 ans dépasse les cent mille morts, et pour l’année 2016 on évalue le nombre des victimes à près 4000, ce qui en fait le plus meurtrier des trafics d’humains de l’année. Pourtant cela  a été  e étouffé et confiné dans les frontières du pays, il n’a pas suscité la solidarité qu’ont pu provoquer d’autres drames humanitaires comparables en intensité, comme ceux que l’Europe a connu.

Il est évident  que tant que l’UA  restera l’émanation exclusive d’Etats soudés entre eux par la peur de toute ouverture démocratique, elle  ne pourra pas intervenir positivement dans les violations des droits de l’homme entre africains et ainsi jouer le rôle d’arbitre ou de médiateur afin  prendre en charge les problèmes de nature politique, économique, juridique, humanitaire qui en résultent. Certes, l’organisation manque de moyens matériels et financiers. Mais elle manque surtout de crédibilité et de courage politique.

Il se trouve qu’en laissant de côté cet épineux problème, malgré son urgence, le brûlant dossier des droits de l’homme et des libertés va s’accentuer. Or comment peut-on efficacement  prétendre apaiser le continent et relancer son développement sans affronter en priorité cette question de violation des droits de l’homme?

Il apparaît que L’UA est aujourd’hui une organisation politique, disposant d’une bureaucratie continentale mais dont l’efficacité est réduite à néant devant la problématique des trafics humains en Afrique du Nord

Il ne serait farfelue de se demander à quoi nous sert cette organisation incapable de répondre positivement  à cette  situation d’esclavage auxquelles sont réduits de nombreux migrants qui transitent par la Libye pour gagner l’Italie , porte d’entrée en Europe.

Cet horreur inimaginable n’était pas si opaque que ça car depuis Avril 2017 un rapport en avril, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait publié un rapport faisant état de l’existence d’un phénomène récurrente de traite d’êtres humains en Lybie près de la ville de Sabha, localité du sud de la Libye. Plusieurs témoignages des migrants ayant échappé à cet enfer abondent dans ce sens depuis près de trois ans sans que cela n’émeuvent les dirigeant africains. Certainement très occupés à mettre en œuvre des politiques scandaleuses de maintien au pouvoir.

Bien que la Lybie,  par ses passeurs véreux et odieux,  doit certainement être devant le banc des accusés il sied de ne pas éluder nos propres responsabilités. Cette énième humiliation de l’homme noir est avant tout l’œuvre des dirigeants africains eux–mêmes En faisant de leurs pays respectifs des contrés invivables ou règne les atrocités  d’un temps révolu, en ne respectant pas les constitutions respectives pouvant garantir une bonne gouvernance cela crée le départ massifs de leur population vers des cieux pouvant garantie leur liberté et un bien être.  Il est toujours facile de dire que l’esclavage c’est l’arabe et l’occident on oublie souvent de dire les premiers responsables ce sont les dirigeants africains eux même. Si cette humiliation  avait visé les occidentaux, il y a longtemps qu’une intervention aurait mis un terme à cela. Comme quoi, l’égalité pour tous oui, sauf pour les africains, qui se laissent eux-mêmes faire comme des moutons. Battez-vous pour que vos pays et surtout vos populations prennent conscience et mettent en place elles-mêmes des programmes de sensibilisation de la jeunesse, et pour les personnes prises dans l’étau de l’esclavage, que des organisations de la société civile en fasse leur cheval de bataille pour venir en aide à ces jeunes africains.

Tant que les africains ne se débarrasseront pas des dirigeants qui arrivent au pouvoir pour qu’on puisse les considérer comme les maîtres de l’Afrique  pour leur ego et ayant  recueillis 99% des suffrages dans un scrutin, ou qui ne se soucient d’aucune procédure électorale, ou qui ont accédé au gouvernement par la force  le  problème de l’esclavage  ne  sera  que temporairement  déplacé? Ces dirigeants comme BIYA, SASSOU, OBIANG, IDRIS, …qui ont pillé leurs propres pays et placés leurs biens mal honteusement acquis en Occident. Ils n’ont aucun scrupule à devenir illicitement plus riches que leur pays. C’est ainsi qu’aujourd’hui l’Afrique profonde n’est que ravins, routes trouées, famines, guerres,  analphabétisme poussant ses populations a êtres des proies de l’esclavage.

Or sur ces questions de fond l’organisation est aux abonnés absents.

Combien de morts il a fallu pour que la Côte-d’Ivoire envoi le premier avion pour rapatriés ses ressortissants pris dans cet engrenage inhumains. ? Nier le fait que l’état esclavagiste des noirs africains  aujourd’hui est exactement celui que les Africains eux-mêmes ont voulu. Le jour où les Africains voudront une Afrique bien meilleure que celle que nous avons aujourd’hui, ils l’auront. L’ennemi de l’Afrique c’est l’Africain lui-même. Et si commençons par rejeter tous ces suppôts qu’on impose comme des présidents à vie. Nous revivrons ces mêmes scènes d’horreurs et d’humiliation tant que mes frères et sœurs africains ne ferons rien chez nous, personne ne viendra le faire à notre place; l’homme blanc ne viendra que pour ses intérêts.

 Il est urgent de penser une alternative à l’échelle africaine, la mise en place de réseaux et d’institutions capables de défendre les droits et les libertés publiques et politiques, le droit de la défense pour les prisonniers politiques, le droit d’asile et la protection pour les réfugiés; de garantir l’exercice des libertés démocratiques, menacées un peu partout par l’usage systématique de la fraude électorale… Car le respect des droits humains est une garantie -et non une menace- pour la sécurité et la stabilité. En revanche, la répression et l’impunité créent et renforcent l’insécurité et l’instabilité.

  Jean-Claude BERI