TSATY MABIALA et G. PARFAIT KOLELAS
Par : Jean-Claude BERI
La semaine qui vient de s’écouler a été riche en enseignements notamment dans la perceptive de clarification d’une opposition contre le système Sassou. Et on le dira jamais assez aucune alternative n’est possible contre une dictature sans une volonté manifeste de cohésion autour d’un rassemblement populaire. Le mémorandum signé le 23 juin dernier par une frange de l’opposition est en lui-même un chapelet de bonnes intentions déjà égrenées par plusieurs d’entre nous mais sans en avoir apporter les moyens de leur applications.
Sans pourtant vouloir anticiper sur l’échec prévisible de cette opposition conciliante conduite par TSATY MABIALA et par ricochet permissive traduit le combat réel de celle-ci. On est plus dans le combat pour la restauration de la démocratie ni contre le combat d’un système mafieux destructeur du tissu social congolais, mais l’on a choisi d’adopter une attitude de compromission ou pire de résignation sans livrer bataille. Nous n’avons pas besoin d’être parfaitement compétents pour nous exprimer. Nous avons tous le droit d’être les débutants. Nous pouvons émettre un avis, même si nous ne sommes pas experts. Personne ne devrait nous mépriser au titre que nous serions maladroits ou hésitants.
Pourquoi et comprendre cette attitude ??
Si la légalité de la constitution actuelle était légitime, toutes les décisions prises à l’Assemblée nationale ou à la présidence de la République seraient acceptées par le peuple et les appels à la manifestation ou au désordre social seraient stoppés depuis longtemps. Le peuple congolais n’est plus en phase avec ses gouvernants qui ne se soucient plus guère de ses aspirations, et qu’il entend reprendre sa souveraineté confisquée. Le Congo est moqué dans la sous-région comme le dernier de la classe car véhiculant l’image ridicule d’un pays rétrograde, imperméable aux principes démocratiques. Comment une opposition qui prétend incarner une nouvelle manière de gouverner avalise des lois et textes qui assomment le peuple dont elle sera censée défendre ?
A qui voudront-ils faire croire que cette opposition réussira à obtenir la refonte du fichier électoral qui reste la « chasse gardée du pouvoir » pour la pérennisation de leur hégémonie ? Ce qu’elle n’a pas pu obtenir il y a quelques années en arrière, elle sera prête à l’obtenir maintenant. Et ceci sans la moindre forme de résistance ni de contre pouvoir efficace. Puisque celle-ci (opposition) est d’avance liée au pouvoir central à qui elle doit rendre compte de façon « officieuse ». On serait plus tenté d’être un peu conciliant avec cette opposition dirigée par TSATY MABIALA si elle avait projeté le départ, ne fusse que dans ces textes, du ‘’ chef de l’Etat’’ actuel dès à présent suivi d’une transition politique, la mise sur pied de structures législatives et exécutives de transition, puis l’organisation d’élections législatives, locales et présidentielles totalement libres, transparentes et démocratiques. On serait là dans une logique nouvelle et plus cohérente avec les aspirations populaire. . Seulement TSATY MABIALA n’est pas dans cette logique ainsi que plusieurs de ces leaders de partis qui l’ont accompagnés dans ce suicide collectif dans l’accompagnement passif du pouvoir destructeur de l’économie congolaise.
En effet, rien qu’on s’attardant à la première mesure actée dans leur mémorandum, c’est-à-dire
- La mise en place d’une gouvernance électorale fiable et équitable.-La refonte du fichier électoral ; -La carte d’électeur biométrique ; -La réécriture de la loi électorale de 2001 ; -La réalisation d’un découpage électoral équitable ;
-Le renouvellement ainsi que l’autonomie administrative et financière de la Commission Nationale Électorale Indépendante (CNEI )….
Il apparaît clairement que c’est purement du « foutage de gueule », c’est demander à Sassou de s’auto mutiler. Cette opposition le sait qu’elle n’y arrivera pas seule et surtout de cette manière hypocrite , mais elle le proclame haut et fort en être capable, juste pour amadouer un peuple non averti et complétement déboussolé. Pendant ce temps, elle s’activera à d’autres desseins pour pérenniser ce pouvoir malsain qui l’entretien à hauteur de plusieurs millions de fr CFA par mois. Cet évènement mis en valeur dans une salle interdite à l’opposition radicale mais libre accès à une opposition contrôlable témoigne d’une longue complicité entre le pouvoir centrai et cette opposition enfouie dans l’aisance rhétorique et manipulatrice. Une salle construite avec l’argent du peuple et dont le pouvoir s’en approprié pour octroyer sa location par odeur de sainteté.
C’est un signe qui prouve qu’il se trame des accointances pas très catholiques entre le pouvoir et cette opposition de TSATY MABIALA Cela ne fait plus aucun doute.
Si on décide de sortir du cercle vicieux de la manipulation, une démarche essentielle consiste à cesser de centrer son intérêt et son questionnement sur la personne qui nous manipule, cesser d’en parler autour de soi, de s’en plaindre à tous les vents et de se torturer les méninges pour essayer de comprendre cette logique illogique qui nous éreinte. Cette voie obsessionnelle est épuisée depuis longtemps, et nous aussi ! Nous la laissons ainsi à cette opposition de TASTY MABIALA et KOLELAS de continuer à patauger dans cette baie de mensonge rempli de vomi.
Par leur abattage médiatique « Les Nouveaux Chiens de garde de sassou » imposent le discours « crédible » et nous manipulent pour nous faire croire qu’il n’y a pas d’autres alternatives au système SASSOU. Heureusement qu’ils n’ont pas conquis le net. Nous serions toujours là pour leur rappeler qu’une bonne alternative à l’ostracisme que pratiquent les médias locaux envers tous les discours subversifs à la solde du pouvoir. Ce qui se passe entre eux n’est pas une crise politique, c’est la plus grande escroquerie de l’histoire que notre pays n’est jamais connue.
Il est temps de se poser les bonnes questions sur soi-même. Finies les interrogations culpabilisées qui nous empêchaient de dormir lorsqu’on se demandait ce qu’on avait fait de mal, quelles maladresses on avait encore commises qui expliqueraient pourquoi le peuple souffre tel autant. Au diable ces questionnements qui nous rendaient coupables de tout ce qui contrariait notre combat. Il est temps maintenant de se demander pourquoi on lui autorise à sassou ces agressions, ces excès, ces accusations infondées qui nous torturent. Pourquoi on se laisse faire, mais surtout comment on va s’y prendre pour que cela cesse ! Que cessent ces comportements qui nous blessent, ce n’est pas toujours possible, mais que cesse notre souffrance, oui ! Chacun doit trouver son chemin, qu’il permette le maintien de la relation ou qu’il mène à la rupture…
A cela deux références de taille qui pourront nous guider dans cette réflexion sont disponibles à notre curiosité intellectuelle. Il s’agit de la déclaration des Evêques du Congo sur la situation du pays du 09 Mai 2018 et de celle de Mme MUNARI du 24 juin 2018 A conditions que cette opposition que nous soutenons ce tombe pas aussi dans les incantations sans lendemain.
Aussi, nous avons vu quelques bons petits actes de résistance. Vous avez peut-être essayé l’un ou l’autre. Ils sont utiles dans les cas de manipulation avérée, c’est-à-dire les plus fréquents malheureusement ! Ils nous aident pour remettre à sa place quelqu’un qui agit sans conscience, mais qui peut entendre les limites qu’on impose, à juste titre. Et même s’il ne les comprend pas ou ne les accepte pas, on a le droit de les imposer. Parce qu’il est essentiel de se faire respecter. Avec doigté de préférence, avec force si nécessaire, ce qui compte, c’est d’être efficace. Ce qui est faux doit être combattu sans restriction si nous voulons une rupture réelle et innovante. Ce nouveau monde sera basé sur la vérité.
Jean-Claude BERI