Jacqueline Lydia MOKOLO
Par : Cyr Armel YABBAT-NGO (la semaine africaine)
Afin d’améliorer la mise en œuvre de la réponse nationale face au VIH-SIDA, les IST et la tuberculose, le Congo entend se doter de deux nouveaux cadres stratégiques pour la période 2019-2022. La présentation des termes de référence de ces documents a été faite le mercredi 22 août 2018 au ministère de l’Aménagement du territoire, en présence de Mme Jacqueline Lydia Mikolo, ministre de la Santé.
Elle a lancé un appel à tous les partenaires techniques et financiers, le secteur public et privé pour une implication, afin de doter le pays des documents directifs et programmatiques nécessaires à une réponse adaptée.
Ces nouveaux CSN et PSN, élaborés dans un contexte marqué par la rareté des ressources, tant au niveau national qu’international, s’alignent sur les orientations stratégiques contenues dans le plan national de développement (PND). La présentation des termes de référence de ces documents a été un véritable plaidoyer fait pour, non seulement mobiliser les fonds, mais aussi sensibiliser sur l’impact du VIH-sida sur la population. En effet, en 2017, le nombre des personnes vivant avec le VIH était estimé à 100.000 (les adultes 91000 et les enfants 9000). Les données de l’enquête comportementale couplée à la sérologie VIH chez les populations clés montrent une situation épidémiologique préoccupante. La prévalence du VIH parmi ces populations en 2017 était de 35,2% à Brazzaville auprès des hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes et 46,8% à Pointe-Noire. Chez les détenus, 5,7% (Brazzaville), 2,0% (Pointe-Noire). Chez les professionnels du sexe, Brazzaville compte 10,5%, Pointe-Noire (5,6%), Dolisie (13,0%), Ouesso (4,5%) et Pokola (6,3%). Par contre, le Rapport mondial tuberculose 2017 montre une incidence de 378 cas pour 1000 habitants au Congo. 23% des patients tuberculeux étaient déclarés positifs au VIH. D’où l’importance et l’urgence de doter le Congo de deux nouveaux cadres stratégiques 2019-2022 en cohérence avec le PND et le PNDS 2018-2022. Le budget prévisionnel hors consultants nationaux et internationaux pour l’élaboration de ces deux cadres stratégiques est évalué à 65.012.500 F. CFA. La contribution du Gouvernement est fixé à 46%, soit 29.819.000 F.CFA. Il y a donc un gap de 54%, soit 39.193.500 à rechercher. Pour la ministre de la santé, malgré les efforts consentis par le pays et ses partenaires au développement, la réponse nationale au VIH-SIDA et la tuberculose est confrontée ces dernières années à plusieurs difficultés accentuées par la crise financière que traverse le pays. «Le défi majeur actuel dans cet environnement de crise est donc la mobilisation des ressources nécessaires pour le financement de la réponse nationale qui devra être orientée au préalable par l’élaboration de deux cadres stratégiques nationaux», a déclaré Jacqueline Lydia Mikolo.
Après la présentation des termes de référence du processus de planification stratégique et le budget y afférent, Mme le ministre a lancé un appel à tous les partenaires techniques et financiers, le secteur public et privé pour une implication, afin de doter le pays de ces documents directifs et programmatiques nécessaires à une réponse nationale. «Je suis convaincue que, malgré l’environnement financier et économique difficile, ce combat mérite le bénéfice d’un appui technique et financier pour accélérer la lutte contre ces deux maladies», a-t-elle dit.