4mars-300x100-9175560 Mars noir au Congo-Brazzaville : Le sort des sinistrés de l’explosion de Mpila

Par : Ghys Corel Diangany

Le sort des sinistrés de l’explosion de Mpila

6 ans déjà que l’explosion de la caserne militaire de Mpila a causé l’une des pires tragédies dans l’histoire du Congo-Brazzaville : A l’actif plus de 300 personnes avaient trouvé la mort. Jusqu’à ce jour, les sinistrés sont presque abandonnés à leur sort. Nombreux ne sont pas logés, d’autres sont repartis vivre dans des maisons de fortune sur le site rasé. L’Explosion du dépôt d’armes de Mpila a lieu le 4 mars 2012 à Brazzaville (République du Congo), dans le quartier du 1er camp régiment blindé de Mpila à Ouenze. Ce jour-là, les Brazzavillois étaient réveillés par la déflagration d’une explosion dont l’onde de choc avait provoqué de nombreux dégâts matériels et humains. Officiellement plus de 300 personnes étaient tuées, près de 2 500 blessées et de nombreuses habitations détruites. Les premières causes de l’explosion désignées étaient l’entreposage des armes et munitions et l’état de délabrement avancé des magasins de l’Écramu. La deuxième cause faisait état d’un complot pour affaiblir l’Etat Congolais en matière d’armement.

Des experts de l’occident étaient arrivés rapidement à Brazzaville pour mener une enquête probante afin d’établir la vérité sur cette explosion et déminer le terrain dévasté.

Cette partie de l’arrondissement 5 Ouenzé était totalement détruite, presque rasée de la carte de Brazzaville. La famille Ebina l’une des victimes de cette explosion meurtrière s’explique «Nous famille Ebina sommes victimes de cette explosion parce que nous avons le cinéma Ebina dans la zone du drame. Nous nous sommes constitué en association pour revendiquer certains droits notamment la prise en charge des victimes, la reconstruction des habitations détruites etc. Aujourd’hui prés de 50% de familles sont logées à Kintélé, d’autres vivent dans des conditions difficiles sur le site dévasté…Mais avec la situation financière aujourd’hui, il est, je pense, difficile que toutes les familles aient la satisfaction de toutes les revendications..» a dit Jeo Ebina En effet, sur l’ensemble des sinistrés, certains sont logés à Kintélé, d’autres continuent à vivre dans des conditions inhumaines sur le site dévasté et nombreux attendent encore l’aide de l’Etat.

«Ce que nous attendons c’est l’implication du gouvernement afin que tous les sinistrés trouvent satisfaction et qu’ils retrouvent également leurs lieux d’habitation…» a ajouté Joé Ebina.

Selon certaines personnes rencontrées, certains membres du gouvernement se seraient arrogés le droit de racheter à vil prix, passant outre les procédures d’expropriation, certaines parcelles des sinistrés flouant au passage les droits fondamentaux de propriétaires. Ce qui pousse à croire que les promesses de réhabilitation des maisons des sinistrés, via les grands travaux n’étaient qu’une plage publicitaire Le gouvernement y a construit entre autres les logements dits sociaux qui en principe, devaient être la prioprité des sinistrés. Erreur, certaines indiscrétions indiquent que ces maisons en matériaux durables sont devenues «la propriété de certains dignitaires du régime.»

La promesse de reconstruire les habitations des sinitrés n’a pas tenu alors que celle-ci était faite devant Jean Jacques Bouya pour les grands travaux, le directeur général des équipements, Colonel Akindou Ikonga Germain, le directeur central des armements et munitions : Colonel Mopita Claude, le chef de l’établissement central de réparations des armements et munitions (ECRAMU) Colonel Ingani, le Général Avoukou (défunt) patron de GR, le Général Mondjo Chef d’Etat-major de l’époque. Les trois millions de FCFA, remis à chaque famille après l’explosion ont comme qui dirait émoussé cette volonté alors que certaines autorités avaient déclaré que le blocage des finances et la lenteur de l’administration ne dépendaient guère de leur volonté.

Sur cette explosion, Norbert Dabira Inspecteur général des Armées à l’époque avait déclaré avoir alerté la hiérarchie militaire sur la non-conformité du site de l’ECRAMU, tout en stigmatisant la présence en ces lieux hautement sensibles des explosifs utilisés par les travaux publics. Charles Bowao ministre de la défense et Zéphyrin Mboulou en charge de l’Intérieur de l’époque ont été mis en cause suite à leur déclarations radio-télévisée aux premières heures de la tragédie. Au finish, certaines personnes avaient rapporté que l’ECRAMU abritait des «armes non conventionnelles». Ce qui est vrai, quand survient un drame, beaucoup de révélations bourrent les oreilles des populations. Les bonnes comme les farfelues. Mais jusqu’à ce jour personne ne parle exactement de l’origine de cette explosion qui a emporté des vies humaines.

«L’affaire de sinistrés de Mpila est encore en état» a ajouté un autre sinistré qui a requis l’anonymat.

Ghys Corel Diangany

Source: La griffeinfos Journal