Par : MATHIAS DZON
Le Congo-Brazzaville traverse une très forte zone de turbulences. Le pays est plombé par une crise morale, économique, financière, sociale, démocratique, sécuritaire et électorale gravissime et sans précédent dans son histoire récente.
La situation d’ensemble est marquée entre autres par : – l’effondrement de l’économie ; – l’inflation galopante ; l’explosion de la morbidité et de la mortalité sur l’ensemble du territoire national ; – une recrudescence inquiétante des comportements individuels et collectifs déviants ; – l’enrichissement illicite et scandaleux des tenants du pouvoir ; – l’extrême pauvreté des populations ; – la fracture sociale ; – le délitement de l’unité et de la concorde nationales ; – le divorce entre le pouvoir et le peuple ; – la « familialisation » du pouvoir ; – la montée en flèche du népotisme, de l’ethnocentrisme, de la préférence ethno-régionale ; l’appropriation clanique des postes de responsabilité au sommet de l’Etat, la cooptation complaisante de la médiocrité aux postes de responsabilité, les velléités de succession dynastique ; l’irruption dans le champ politique congolais du phénomène de la courtisanerie ; l’explosion des violences urbaines, des violences en milieu scolaire et des violences faites aux femmes, etc. Tous les secteurs de la vie nationale sont en panne.
Le pays n’est plus gouverné. Le gouvernement passe le plus clair de son temps, tantôt à festoyer, tantôt à tenir de nombreuses réunions inutiles, tantôt à se réfugier dans le mensonge et l’auto-valorisation, tantôt à simuler, à dissimuler, à ruser avec l’opinion nationale et internationale, bref, à bluffer, pour que la confusion s’installe. Le présent mémorandum se propose de décrypter les principales caractéristiques de la crise multidimensionnelle qui plombe le Congo-Brazzaville.
Pour tenter d’en rendre compte, nous avons retenu six dimensions que nous analysons dans les lignes qui suivent.