Après l’appel de fonds conjoint lancé le 17 juillet dernier par le gouvernement, le Système des Nations unies et 16 autres partenaires humanitaires, Antoinette Dinga Dzondo, ministre des affaires sociales, de l’action humanitaire et de la solidarité, a présidé, jeudi 27 juillet 2017, dans la salle de conférences du Ministère de la justice, à Brazzaville, une réunion sur l’action humanitaire à mener auprès des populations déplacées du Pool.
A l’issue de la réunion sur la situation humanitaire dans le Pool, il a été décidé d’organiser une mission d’évaluation de la situation humanitaire dans les zones encore non accessibles. Cette réunion a connu la participation des ministres Pierre Mabiala, Ingrid Ebouka-Babackas, Lydia Mikolo; des représentants des agences des Nations unies et des diplomates accrédités au Congo, pays qui a besoin de près de 24 millions de dollars (soit 14 milliards de francs Cfa) pour venir en aide à 138.000 personnes en détresse dans le Département du Pool.
La mission humanitaire dans les zones non-accessibles a été, malheureusement, retardée par la tenue des élections législatives et locales. Cette mission «consiste à aller dans les zones qui, jusqu’à présent, n’ont pas été accessibles. Nos équipes se retrouveront dans les prochains jours, pour rendre effectif le déplacement de cette mission», a assuré Antoinette Dinga Dzondo.
Les partenaires du Congo, a-t-on appris lors de cette réunion, sont à pied d’œuvre sur le terrain, pour évaluer les besoins susceptibles d’être financés. Dans cet élan, l’Usaid (Agence des Etats-Unis pour le développement international) a effectué une deuxième mission, afin de bien chiffrer la demande à soumettre à Washington. «Les agences du Système des Nations unies s’activent pour ouvrir une fenêtre d’urgence avec des formulations des projets à hauteur de 4,5 millions de dollars», a rassuré, de son côté, Anthony Ohemeng-Boamah, coordonnateur résident du Système des Nations unies.
Les partenaires a affirmé la ministre en charge des affaires sociales, ne proposent pas seulement d’apporter une assistance d’urgence, mais ils envisagent aussi de renforcer la protection et le respect des populations en situation d’urgence. «J’invite les partenaires à agir maintenant, pour briser la courbe croissante des besoins et éviter une crise de plus grande ampleur, telle que celles auxquelles sont confrontés les pays voisins». «Un engagement significatif des bailleurs de fonds, aujourd’hui, nous évitera de devoir présenter, dans quelques mois, un autre plan dont l’ardoise sera plus élevée, afin de secourir nos concitoyens en détresse», a déclaré la ministre Dinga Dzondo.
Le Pool est le département qui avait été le plus touché, durant la guerre civile, a-t-elle expliqué. Il n’a, jusqu’à présent, pas pu véritablement retrouver une situation stable propice au développement économique et social, alors que c’est un département considéré comme l’un des greniers du pays.
Anthony Ohemeng-Boamah
a insisté sur la dimension «urgence» de l’action humanitaire à mener. «Ce qu’on a cherché à retirer ici, c’est qu’il s’agit d’une urgence, si nous pouvons recevoir les financements un peu plus rapidement, cela va nous réjouir énormément», a-t-il lancé. Toutefois, il a loué les efforts fournis par le gouvernement dans la résolution de cette question, malgré la situation économique quelque peu difficile que traverse le pays. Rappelons que la réunion du 23 juin dernier avait rapporté que plus de la moitié des familles dans le Pool sont en situation d’insécurité alimentaire. Elles font face à de grandes difficultés d’accès à la nourriture et aux besoins élémentaires de base. Ces difficultés ont des répercussions alarmantes: le taux global de malnutrition aiguë parmi les enfants déplacés de moins de 5 ans est de 17,3% et atteint même 20,4% dans le Département de la Bouenza, dépassant ainsi le seuil d’urgence de 15% établi par l’O.m.s (Organisation mondiale de la santé).
Alain-Patrick
MASSAMBA
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