L’extrême orient possède la quasi exclusivité du marché de l’ivoire. Les forêts du Niari sont principalement exploitées par des sociétés forestières extrêmes orientales, malaisiennes et chinoises.
Il faut sans doute voir dans cette présence la cause des abattages à grande échelle d’éléphants dans ce département. Le journal « Le Patriote », nous apprend qu’en très peu de temps, sept abattages d’éléphants ont été recensés dans les seules forêts du district de Moungoundou-sud.
On voit mal comment ces exactions ont pu être perpétrées sans la complicité de certaines autorités.
Massacre d’éléphants à Moungoundou-sud (Niari)
Sept éléphants massacrés en quelques semaines, c’est le triste record battu par une horde de braconniers récidivistes dans les forêts de Moungoundou-Sud, département du Niari. Tous les regards sont à présent tournés vers la force publique dont deux éléments suspectés par les autorités locales seraient dans la ligne de mire de la police départementale. Aucun mot sur les trophées prélevés sur les pachydermes ni sur les morceaux de chair qui ont dû passer discrètement à table, sans le moindre grincement de dents.
Sur place, le public se demande si le district de Moungoundou-sud n’est pas en passe de devenir le porte étendard du braconnage au Niari. Le nombre élevé de pachydermes abattus chaque année dans ce district, l’ultra liberté dont jouissent les braconniers et autres trafiquants de pointes d’ivoire, ainsi que plusieurs autres indices d’incivisme, incitent à penser ainsi. Car, dans cette localité comme dans la plupart des entités administratives du Niari forestier, tout se passe comme si la chasse n’était pas règlementée et la faune codifiée, comme si aucune espèce animale n’était protégée au Congo, comme si aucune loi n’était suffisamment forte pour aider au changement des mentalités et des comportements dans ce univers gangrené par le braconnage à ciel ouvert et le crime crapuleux. En fin de comptent dans cet espace qui fonctionne comme une principauté à part entière, l’impunité est la loi. Sept pachydermes massacrés en quelques semaines dans cette zone où ce animaux se comptent sur le bout des doigts. C’est une véritable tragédie.
En effet, si ailleurs l’éléphant est une espèce entièrement protégée par la loi et les conventions internationales, dans les forêts des deux Moungoundou, Mayoko, divénié, Nyanga, Moutamba… il est traité comme un animal ordinaire dont le seul intérêt est sa paire de défenses que l’on peut prélever librement et mettre sans danger sur le marché international. Sa protection ne fait pas partie des préoccupations des populations dont ce n’est pas la culture. Au contraire, ici l’éléphant est un être à la portée de tout aventurier, pourvu qu’il soit porteur d’une arme, surtout d’une arme de guerre du reste en circulation libre dans nitre pays et dans la sous-région d’Afrique centrale.
Les actions des bandes de criminels qui écument nos forêts et villages, sont favorisées par les offres de la modernité que sont le téléphone et les moyens rapides de déplacement, lesquels facilitent le trafic et permettent à ces hors-la-loi d’échapper aux patrouilles organisées par les éco-gardes. Désormais, cela constitue un tournant inquiétant pour notre faune qui porte tout le poids du devenir de la planète. A en croire les autorités de la faune congolaise, le gouvernement serait en train de préparer une riposte sévère à ce phénomène : Il ne s’agit plus de mener la guerre aux petits chasseurs du village, comme cela se passe habituellement, mais de faire face aux bandes lourdement armées qui agissent avec de grands moyens, en utilisant parfois la naïveté ou l’ignorance des paysans qu’ils couvrent de petits avantages. Le ministre en charge de l’économie forestière Henri Djombo n’a-t-il pas placé l’année 2013 sous le signe de la lutte contre le braconnage ?
Jules Débel
In « Le Patriote »
Source : http://congo-dechaine.info/