Devant tant de légèreté, d’absence d’anticipation, les manœuvres négatives, les cabales d’invectives, l’incohérence, sont là les maux qui caractérisent l’opposition actuellement, il nous faut une nouvelle stratégie pour accélérer, colmater les fissures et surtout mener une vraie opération de clarification et de redynamisation.
Depuis la fin de la campagne, nous ne cessons de dénoncer les postures de certains candidats ne correspondant pas à la réalité. L’opposition du réel, que nous défendons et où nous nous situons, peut-elle avancer avec une opposition qui défend les tractations obscures, l’immobilisme et qui serait antidémocratique ?
Lorsqu’on suspens l’espérance de tout un peuple sur homme ou une femme providentiel(le) permet avant tout de camoufler ses propres contradictions ou doutes. Un peuple se libère seul par la force de son action, de sa détermination et surtout de son engagement. Nier qu’il existe de grave incohérence alors même que tout le monde perçoit la mort clinique de cette opposition est un perd temps dommageable sur le timing de notre action. Ayant le courage politique de reconnaître que nous n’avions pas une opposition efficace pour le combat d’aujourd’hui et que la nécessité de rassembler autour d’un même diagnostic, des mêmes valeurs, des mêmes projets, plutôt que de chercher à gagner par des accords d’appareils ou la corruption patauge librement comme dans la boue, s’impose à nous avec acuité. Se laisser emporter par des pics de « taupes ou top » de l’opposition n’avanceront en rien la situation du Congo.
On n’a pas besoin de spécialiste en sciences politiques pour identifier que la crise post-électorale déclenchée par le viol et le vol de la victoire du peuple par Mr Sassou a engendré une insécurité politique grave. Il faut donc redéfinir le changement. Il faut redynamiser le fil du roman national dans une Afrique centrale qui vit une profonde transformation politique. Si l’on veut réussir, on ne peut pas construire les choses en demi-teintes, et malheureusement on a fait beaucoup de choses à moitié depuis la fin de la campagne.
ALLONS VERS LA CONVENTION DE LA CLARIFICATION
Si cette proposition de bon sens était sortie de la bouche d’un candidat autre que Guy Brice Parfait KOLELAS, elle aura eu un autre retentissement. Parce que les gens sont dans un positionnement égocentrique primaire. Pourtant des leçons méritent d’être tirées depuis le 20 Mars 2016. Il y a eu des morts, des comportements scandaleux voir indignes, des voix ignorées voire non entendues, des souffrances, tout cela a ruiné la mise en œuvre d’une honnête manière de mener le combat pour l’alternance. L’objectif d’une convention politique de l’opposition est de clarifier et de réaliser certains objectifs. Cela exige que nous restions de façon permanente à l’écoute des populations et les préoccupations qu’elles expriment, trop souvent biaisées et déformées dans les débats publics qui pourtant les engagent. La nécessité qui s’impose à nous aujourd’hui est celle d’un changement de paradigme dans la manière dont la politique est façonnée et mise en œuvre, autant par les politiciens dits de l’opposition que par les citoyens.
Pour retrouver cet esprit d’équipe d’avant campagne, il serait nécessaire que l’opposition se démarque des postures ambiguës et surtout à cheval entre le froid et le chaud. Il faut clairement, et cela soit écrit, définir un code d’engagement politique en quelques points que nous estimons essentiels. Cela peut s’articuler autour de ces quelques idées énumérées ci-dessous :
- Rejet total de pouvoir actuel par un non reconnaissance du statut de Président a Mr SASSOU
- Définir les partis membres intégrant la convention par une rigueur scrupuleusement observée
- Clarification de la stratégie combattante à mener orientée vers le bien commun et qui doit de dépasser le court-terme, les intérêts myopes à courte vue ainsi que le positionnement dans les jeux de pouvoirs.
- Évaluation des ressources matérielles et humaines
- Établir un rapport de force politique
- Définir le rôle du leader de l’opposition par rapport à son poids électoral
- Définir une seule opposition en supprimant cette opposition a trois têtes FROCAD-IDC- J3M
- Définir le rôle des personnalités politiques a l’instar de Pasteur Fréderic NTUMI et du Général MOKOKO
- Exigence de libération de tous les prisonniers politique
- Définir le cadre de sortie de crise : Transition ou élection anticipée
L’opposition doit sortir du piège de la responsabilité politique inactive en évitant l’opportunisme de certains. Une clarification s’impose pour rendre audible et convaincante une action porteuse de l’espérance de tout un peuple. Cette action montre bien la nécessité d’une vraie réflexion sur la responsabilité pour qui veut réellement réhabiliter l’action publique.
POURQUOI CE ÉNIÈME DIALOGUE ?
Dans d’autres cieux cas, des peuples parviennent à surmonter les crises et à réaliser une authentique réconciliation, en prenant appui sur un dialogue constructif et sous l’égide de la communauté internationale en vue d’une convergence des efforts politiques. Pourquoi au Congo cela serait-il impossible ?
Les attaques continuelles du pouvoir en place contre une opposition, par ailleurs, déchirée entre « traitres et « pseudos opposants cleans », ajoutées à la répression judiciaire arbitraires contre plusieurs de ses leaders et militants, rendent impossible tout dialogue politique au Congo, estiment beaucoup d’observateurs réunis au sein de la diaspora. Les conditions d’un vrai dialogue n’existeront pas tant que le pouvoir en place poursuivra ses arrestations injustifiées et ses menaces contre les membres de l’opposition. Le pouvoir en place continue de cantonner l’opposition dans une position de subordination.
Dans cette logique, comment peut-on dialoguer ? A ce jour il n’y a aucun geste de bonne volonté au-delà d’une rhétorique appelant à la discussion, concertation ou « vivre ensemble « des mots vides de sens qui ne sont, pour l’heure, que de la poudre aux yeux.
Pourtant, comme nous l’avions dit plus haut, nous devons rester à l’écoute du peuple. L’exigence du peuple est d’aller vers la paix et la réconciliation. Ainsi comme se sont déjà prononcés certains leaders comme BOWAO, KOLELAS, Pasteur NTUMI qui s’est exprimé dans son entretien téléphonique du 5 Septembre 2016 mis en ligne par notre consœur WALLACE Michèle. Cette vision claire et objective, comme l’a également martelé Mr BOWAO, souhaiterait un dialogue qui devrait inclure tous les partis et personnalités politiques.
Il aura pour objet principal de régler le contentieux électoral et de débattre sur l’opportunité d’une transition de courte durée avec des institutions de transition qui vont s’atteler à l’organisation des élections. Les autres questions relatives aux institutions et à la crise économiques pourront également faire l’objet d’une discussion inter-congolais.
Seulement, il nous faut établir un rapport de force pour exiger ce dialogue constructif et surtout inclusif qui ne soit pas un dialogue pour avaliser un pouvoir rejeté par le peuple. Ce serait là une énième trahison du peuple.
Comme vous pouvez le constater, nous sommes devant un dilemme politique. Sans convention de la clarification de l’opposition, il serait suicidaire de parler de dialogue avec des opposants y allant en ordre dispersées.
NTUMI – KOLELAS SUR LA MÊME LONGUEUR D’ONDE
Pour ne pas reprendre cette maxime populaire « Il faut rendre à césar ce qui appartient à césar »Chaque acte, chaque responsabilité, doit être attribuée à son auteur. Chacun doit être reconnu pour ce qu’il a fait. Dans l’entretien récente diffusée hier, le révérend Pasteur NTUMI, avec son franc-parler confond tous les détracteurs, les spécialistes en sciences de l’invective qui pullulent notre environnement politique en distillant des assertions complétement abracadabresque sur les relations « rompues et tumultueuses » entre lui et Parfait KOLELAS en ont eu pour leur frais.
La vérité est sortie de la bouche de celui-là même qui aurait semble-t-il, trahi l’opposition, joué un double jeu contre cette même opposition, pourtant il a réaffirmé sa parfaite entente avec Guy Brice Parfait KOLELAS. Une relation qu’il a qualifié de « FRATERNELLE ».
Comme Guy Brice Parfait KOLELAS, le révérend Pasteur NTUMI appelle aussi à l’unité de l’opposition dans un cadre de responsabilité partagé afin d’aller ensemble au dialogue unie et déterminée. Surtout pas dans un contexte de suspicion et de jet boules puantes. Guy Brice Parfait KOLELAS a entamé sa renaissance politique depuis sa déclaration à la présidentielle. Il construit avec son futur parti l’idéal d’un nouveau Congo en homme libre débarrassé de tous accords contre-nature
Une mention spéciale pour le révérend Pasteur NTUMI, à la vision hautement digne du combat que nous menons en recadrant cette opposition engluée dans un positionnement égoïste. Il a su dira aux uns et aux autres que l’heure du partage du gâteau n’est pas encore arrivée. Nous avons avant tout un combat difficile à mener. En homme de paix, il a su tirer les leçons de la fin de la campagne et se projeter vers le futur en soulignant au cours de cet entretien que : « la démocratie exige le respect des droits de ceux qui ne sont pas au pouvoir ».
Le révérend Pasteur NTUMI , le résistant le plus dévoué parmi tant d’autres, est celui qui a perdu plus de militants dans cette bataille. Nombreux sont soit portés disparus, soit tués ou encore incarcérés pour avoir juste commis comme faute, celle de défendre la démocratie.
En se référant à la liste des prisonniers politiques publiés hier par Éric Patrick MAMPOUYA, Nous sommes consternés par les nombres de détenus. Nous sommes autant plus consternés par cette « opération de ciblage méthodique » opérée par les sbires du pouvoir pour choisir les futures victimes. Comment peut-on justifier que sur les 131 détenus que 80% soient tous du POOL ? Ou sont passés les aboyeurs de l’UPADS de Brazzaville ? (Puisque cette liste ne concerne que Brazzaville) Le CNR de NTUMI et le CADD d’OKOMBI SALISSA comptent chacun au moins 34 détenus, pourquoi cette faible mobilisation des autres partis ? Aux dires du révérend Pasteur NTUMI ses militants subissent le même sort à Pointe-Noire. Certains sont victimes d’ harcèlement ou des rafles nocturnes. NTUMI est placé en haut du sommet des hommes à abattre . Et les persécutions perdurent au moment nous écrivons cet article. Sans compter le saccage de ses lieux de cultes sous prétexte qu’ils abriteraient les «ennemis du peuple ». Mais le peuple sait parfaitement ou sont ses vrais ennemis.
Sachant être cohérent avec nous-même. Aujourd’hui, le peuple congolais est conscient de ce qui bloque son combat pour la libération. Aussi, il sait en même temps dans quelle direction il oriente son destin et surtout sur qui porter son choix. C’est ce qui l’a motivé à voter massivement pour les leaders du vrai changement. Nous vous demandons peuple congolais, même si c’est difficile de vous le demander à 6000 km, de persévérer malgré les déceptions.
Nous savons que la stratégie de refus de l’alternance démocratique mise en œuvre par le régime en place vise à décourager les populations de soutenir le véritable changement, voulu par vous, peuple congolais. Nous devons continuer la lutte en vue d’obtenir le véritable changement nécessaire au bien-être et à l’épanouissement de tous les congolais. C’est pourquoi comme le révérend Pasteur NTUMI, Guy Brice Parfait KOLELAS, Charles Zacharie BOWAO et les autres, MILITONS POUR LA CONVOCATION D’UN DIALOGUE SOUS L’ÉGIDE DE NOS PARTENAIRES INTERNATIONAUX.
Le combat de maintenant est d’ailleurs, il est dans l’organisation d’un vrai rapport de force contre Sassou, il est dans la remobilisation du peuple, il est dans la refondation d’une opposition stratégique, il est dans la clarification des rôles et objectifs , il est dans la définition de la place de chacun dans cette opposition (comme l’ont fait nos frères Gabonais se mettant pour la plus part derrière PING)
Écouter l’interview téléphonique du révérend Pasteur NTUMI : Cliquez ci-dessous
https://www.youtube.com/watch?v=xuryX20rmqo
Par: Jean-Claude BERI