« Au général et soldat de la loi » qui s’en est allé, la République à rendu hommage. Décédé le dimanche 29 mai 2011, à l’hôpital central des armées Pierre Mobengo, à Brazzaville, le général Nzambi Makoumba-Nzambi a été porté en terre, le mardi 7 juin 2011, au cimetière du centre-ville.
Dans l’oraison funèbre qu’il a lue, aux obsèques officielles qui ont eu lieu dans le hall du palais des congrès, le général Gilbert Mokoki, commandant de la gendarmerie nationale a relevé «la bonne probité morale» de son ancien. C’était en présence du chef de l’Etat, Denis Sassou Nguesso, lui-même frère d’arme, des responsables des institutions de la République, des membres du gouvernement, des officiers du haut-commandement militaire, des parlementaires, du collège des officiers généraux, etc.
Après la levée du corps à la morgue municipale, une cérémonie d’hommage a eu lieu à la résidence de l’illustre disparu, où le cercueil était exposé. Ainsi, les membres de la famille, de la belle-famille, de la mutuelle des épouses de gendarmes, des frères et sœurs d’arme, des artistes et autres acteurs du monde de la culture, les fans de sa musique, les amis et connaissance, etc, lui ont rendu un hommage mérité, digne de son rang.
L’hommage officiel a eu lieu dans le hall du palais des congrès, où le président de la République a procédé au dépôt d’une gerbe de fleurs, avant de s’incliner devant la dépouille placée sous une chapelle ardente. Les membres du gouvernement, les responsables des autres institutions de la République, telles que le sénat, le conseil économique et social, le haut-commandement, les anciens enfants de troupe, le collège des généraux ont accompli, avant lui, le même geste, en signe d’hommage de la République, à l’officier général ayant rendu de biens et loyaux services à la nation.
Dans son oraison funèbre, le général Mokoki a souligné «la bonne probité morale, l’esprit de dévouement au travail et le goût de l’effort» dont a fait preuve l’illustre disparu, tout au long de sa carrière de gendarme et de militaire.
Le commandant de la gendarmerie a retracé l’itinéraire civil, militaire et musical de l’enfant de Sébastien Nzambi et Pauline Lembé. «Au tire de sa passion musicale, Sébas Enemen, de son nom d’artiste, laisse, à la fois, à la postérité, des titres phares, entre autres: «Bilanga na buala», «Vive l’Union Africaine», «Que reste-t-il de la nation?», «Paix sur la terre», «Soleil d’Afrique». Mais, l’on retiendra, surtout, les complaintes qu’il a dédiées à Brazzaville et au Fespam. Artiste dans tous les sens du terme, Sébas Enemen l’aurait été pleinement, dans les dernières années de sa vie. Il maniait aussi bien la langue de Molière et les langues nationales et conjuguait, avec harmonie, la poésie classique et la poésie moderne. Pour lui, la vie avait du sens, l’histoire n’avait pas de secret», a-t-il déclaré.
Le général Gilbert Mokoki a apprécié, aussi, l’altruisme de son ancien. «Il considérait aussi, comme une grande famille, tous ceux qu’il a croisés dans sa carrière et dans sa vie, sans distinction d’origine, de rang et de profession. Cette vraie famille à laquelle il a fondé toute son existence et qui est autour de lui, aujourd’hui, pour lui rendre un dernier hommage mérité».
Et, dans une voix solennelle, il s’est adressé au frère d’arme, dans la pure tradition militaire: «Au général et soldat de la loi qui s’en va, lorsque le perron de vos frères et sœurs d’armes sonnera à votre Adieu, veuillez rapporter à ceux qui vous ont précédés, l’assurance que la nation que vous avez tant aimée et chantée, représentée ici au plus haut niveau de l’Etat et dans toute sa diversité, se porte mieux. Le Congo a retrouvé ses raisons de croire et d’espérer. Pour la gendarmerie à laquelle vous avez été tant attaché, nous vous promettons de perpétuer la mémoire et l’élan que vous nous avez légués. Comme le veut la tradition, l’avenir des générations futures devra, nécessairement, se forger sur le souvenir des anciens».
S’agissant de la famille laissée par l’officier général décédé, le commandant de la gendarmerie a promis un soutien constant: «Pour la famille que vous laissez, nous vous faisons la promesse de notre attention continue à son endroit et de notre soutien dans la joie comme dans les épreuves. Comme dit la Bible, nous sommes nés dans la poussière, nous retournons dans la poussière. Ainsi va la vie, Adieu l’ancien. Ce n’est qu’un au revoir».
Un culte religieux a été célébré au temple du centenaire, par le pasteur Bonaventure Michel Koubanza, avec pour prédicateur le pasteur Dominique Ntsibatala, avant l’inhumation au centre-ville.
Père de six enfants, dont quatre garçons et deux filles, le général Nzambi Makoumba-Nzambi laisse une veuve, sa chère épouse Henriette Milibe Makoumba-Nzambi. Adieu l’artiste !!!
© Pascal NGALIBO-YALA – La Semaine Africaine
Sebas Enemen – La fête au village
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