OCDH: Communiqué sur l'arrestation de Paul-Marie MPOUELE

Paul-Marie MPOUELE, vice-président du parti du peuple congolais (PPC) et candidat aux élections législatives de juillet 2012, est injustement incarcéré depuis le 17 avril 2012 pour ses opinions politiques. Après l’interview du Président du PPC , voici la réaction de l’OCDH.

OBSERVATOIRE CONGOLAIS DES DROITS DE L’HOMME
Organisation non gouvernementale de promotion, de protection et de défense des droits de l’homme, de la démocratie et de l’Etat de droit, dotée du statut d’Observateur auprès de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, membre de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), de l’Union interafricaine des droits de l’Homme (UIDH) et de l’Organisation mondiale contre la Torture (OMCT).
Lauréat 2006 du Prix des droits de l’Homme de la République Française
BP. : 4021 Brazzaville – CONGO. E-mail: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
CP 120907


Brazzaville, le 9 juillet 2012. L’Observatoire congolais des droits de l’Homme (OCDH) est très préoccupé par l’incarcération depuis plus de deux mois, de monsieur Paul-Marie MPOUELE, vice-président du parti du peuple congolais (PPC) et candidat aux élections législatives de juillet 2012, en raison de ses opinions politiques.
En effet, c’est depuis le 17 avril 2012 que M. Paul-Marie MPOUELE a été mis aux arrêts alors qu’il répondait à une invitation « pour information » du colonel Antoine BOUITY alors commissaire central de Brazzaville. Il avait aussitôt été soumis à un interrogatoire en présence en présence du commandant Amedée OVOUNDAR.

Au cours de cet interrogatoire, il a été reproché à Monsieur Paul-Marie MPOUELE d’avoir proféré des injures publiques et des menaces à l’encontre « des plus hautes autorités de l’Etat » non autrement identifiées. Tous ces actes auraient été successivement commis, selon les autorités de police, dans le cadre de ses activités politiques, notamment lors des entretiens avec certaines personnes ou au cours des interviews et autres passages aux médias nationaux ou internationaux. A ce jour, la prétendue victime de ces injures n’est pas connue et aucune plainte dans ce sens n’a été notifiée à monsieur Paul-Marie MPOUELE pour justifier cette accusation.

Par ailleurs, il est reproché à monsieur Paul-Marie MPOUELE d’avoir, en compagnie de son collaborateur Edo Farel NGUIE, envoyé des messages téléphoniques dans lesquels il incitait les citoyens à réclamer la démission du président de la République, au regard de l’ampleur de la catastrophe du 04 mars 2012. Cet acte a conduit à ce qu’il soit retenu contre eux l’infraction d’atteinte à la sûreté de l’Etat.

Depuis son arrestation, M. Paul-Marie MPOUELE a été détenu à des endroits différents dont successivement le Commissariat central de Brazzaville et le Commissariat de Police de Ouenzé Manzandza avant d’être transféré à la Maison d’Arrêt central et de correction de Brazzaville le 20 avril 2012.

Ses avocats, qui éprouvent des difficultés à lui rendre visite, ont demandé une mise en liberté provisoire pour leur client afin de lui permettre de participer à la campagne électorale. Mais, la Chambre d’accusation du TGI de Brazzaville a décidé de se réunir pour statuer sur son cas le 28 juillet 2012, soit après les deux tours du scrutin législatif.

L’OCDH tient à souligner que monsieur Paul-Marie MPOUELE est souvent perçu comme une cible par le gouvernement en raison de ses activités politiques.
Tous ces éléments prouvent à suffisance que ce harcèlement judiciaire a pour but d’écarter monsieur MPOUELE de la course aux élections législatives et de neutraliser un adversaire politique.


Face à cette situation, l’OCDH recommande :

– La mise en liberté immédiatement et sans condition de l’opposant Paul-Marie MPOUELE ;
– Mettre un terme à la persécution des opposants sous toutes les formes; – Respecter les libertés fondamentales garanties par la constitution ; – Respecter ses engagements internationaux librement consentis en matière des droits de l’homme ;

– Remettre en liberté toutes les personnes incarcérées sans inculpation ni jugement ou le cas échéant, les inculper d’une infraction prévue par la loi pénale et à les juger dans les plus brefs délais et dans le cadre d’un procès juste et équitable.