Où va le Congo-Brazzaville ?

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Aujourd’hui, l’élection présidentielle de 2021 n’est pas une priorité pour les Congolais dont le premier souci est la sortie de la crise financière, économique, sociale, politique, électorale et sécuritaire qui mine notre pays et qui a pour conséquence immédiate l’extrême pauvreté de près de 99% de Congolais.

Le Congo-Brazzaville est actuellement totalement bloqué en raison de l’inaction et de l’impuissance de son gouvernement qui, au lieu de s’attaquer aux vrais défis auxquels le pays est confronté et aux préoccupations quotidiennes des Congolais, s’est lancé dans des opérations de diversion et dans une propagande grotesque et révoltante qui rappelle l’époque de la glaciation totalitaire,

Les négociations avec le FMI piétinent et risquent de ne pas aboutir ; la banqueroute financière s’approfondit ; les hommes d’affaires étrangers délocalisent et quittent le Congo ; les populations endurent des souffrances atroces ; le pays poursuit sa marche inexorable vers l’abîme ; tous les clignotants sont au rouge.

Dans ce contexte marqué par le marasme, le PCT, parti au pouvoir vient de célébrer, toute honte bue, avec un faste insolent et à grand renfort de propagande, le quarantième anniversaire du coup d’Etat de triste mémoire, du 5 février 1979, épilogue de l’assassinat, le 18 mars 1977, du commandant Marien Ngouabi, président de la République, assassinat suivi de ceux de nombreux Congolais innocents, tels, monsieur Alphonse Massamba Débat, ancien président de la République, le cardinal Emile Biayenda, archevêque de Brazzaville, le capitaine Kikadidi, Ndoudi Nganga, Ontsou, Elouo, etc.

Cette célébration macabre a été pour le PCT, l’occasion, d’une part, de tenter de redorer son blason terni par les scandales de corruption dont sont coupables plusieurs de ses responsables et cadres et par l’échec cuisant de la politique menée par le pouvoir, et d’autre part, d’annoncer sans se gêner, la candidature à l’élection présidentielle de 2021, du président Sassou Nguesso, président en exercice qui a plongé notre pays dans le chaos actuel, par sa gouvernance partisane, néo-patrimoniale et prédatrice.

Il s’agit là d’une véritable provocation contre le peuple congolais, la première victime du règne sans partage du président  Sassou Nguesso, règne scandé par les violations permanentes des droits de l’homme, le bâillonnement des libertés individuelles et collectives, les arrestations et emprisonnements arbitraires, les assassinats individuels et collectifs, les complots imaginaires, les procès politiques contre les opposants, les inégalités et les injustices sociales criardes, le chômage endémique, particulièrement le chômage des jeunes, la corruption à grande échelle, l’enrichissement sans cause des tenants du pouvoir, la paupérisation accrue des populations etc.

Pour faire court, les trente-deux ans de règne du président  Sassou Nguesso ont été pour le peuple congolais, un véritable chemin de croix. Pendant ces années d’enfer, tout a été pour les tenants du pouvoir, et rien pour les autres et pour le peuple. Ce que les Congolais attendent aujourd’hui, ce sont des mesures immédiates et fortes pour sortir notre pays de la crise multidimensionnelle qui le plombe et non pas des annonces de candidatures à la prochaine élection présidentielle ou des célébrations pompeuses et insultantes de coups d’Etat qui ont causé tant de torts au pays.

L’élection présidentielle de 2021 n’est pas aujourd’hui une priorité pour les Congolais dont le premier souci est la sortie de la crise financière, économique, sociale, politique, électorale et sécuritaire qui mine notre pays et qui a pour conséquence immédiate l’extrême pauvreté de près de 99% de Congolais.

Il est surprenant que des personnalités se réclamant de l’opposition, annoncent déjà, au mépris des souffrances actuelles du peuple, leur candidature à l’élection présidentielle de 2021, sans même poser la condition incontournable de la refondation de la gouvernance électorale, commettant ainsi de nouveau à l’identique, la faute politique qu’elles avaient commises à l’occasion de l’élection présidentielle anticipée du 20 mars 2016, faute qui a consisté pour eux, à accompagner purement et simplement le candidat du pouvoir,  Sassou Nguesso.

Le peuple congolais veut des solutions concrètes et immédiates à ses problèmes du moment et considère que son salut passe par la tenue d’un dialogue politique national inclusif, rassemblant toutes les forces vives de la nation. A de vrais problèmes, il ne faut jamais apporter de fausses solutions.

Dans la situation de crise profonde qui est celle du Congo-Brazzaville, le dialogue inclusif est la seule porte de sortie. Il est un impératif catégorique. C’est maintenant qu’il faut le tenir. Un adage populaire ne dit-il pas ? « Qui renvoie à demain, trouvera malheur en chemin ». Plus on attend, plus la crise s’approfondit davantage. Le temps nous est compté. En avant donc pour le dialogue national inclusif.

Fait à Brazzaville, le 5 février 2019

Union Patriotique pour le Renouveau National 

Le Comité Directeur