L’annonce du dialogue national à partir de ce 11 juillet 2015 a mis en branle toutes les officines politiques congolaises. Aucun d’État major politique n’est resté insensible à cette nouvelle jugée tantôt hasardeuse, pas suffisamment réfléchie pour certains, tantôt comme une bonne chose de vouloir « faire évoluer les instituions ». Mais que pense le révérend pasteur F. B.  NTOUMI ?

Réservé et souvent silencieux sur cette question importante qui mine la vie politique congolaise, le révérend pasteur F. B.  NTOUMI est sorti de son silence ce 2 juillet 2015.

Le dialogue ne trouve pas meilleure utilité qu’en cas de tensions. Les conflits sont inhérents à la nature humaine, puisqu’ils sont le fruit de la liberté de penser et de la différence qui existe entre individus.

En rejoignant le FROCAD, le révérend pasteur F. B.  NTOUMI souhaite apporter sa part de contribution à la crise congolaise née de la volonté de la majorité présidentielle de vouloir modifier la loi fondamentale et de l’opposition de réclamer une meilleure gouvernance des élections à venir.

Au delà de certaines contradictions qu’il peut y avoir, le dialogue reste le meilleur moyen pour les aplanir. Comme l’a dit Chris Walembaud: « …en ma double qualité de secrétaire général du CNR et directeur de cabinet du révérend pasteur Ntoumi, l’un des signataires de pacte de la paix, à côté  du Président Denis Sassou N’Guesso, il nous a chargé de proclamer sa volonté de trouver un cadre de discussion; il ne faut pas avoir peur de discuter ; le révérend insiste ; ceux qui sont favorables au changement de la constitution et ceux qui ne le sont pas ne vont pas le dire dans la rue ; il faut bien qu’il y ait un cadre. La position du pasteur Ntoumi, c’est le dialogue… ».

Toutefois, ces initiatives méritent d’être complétées par des efforts de réformes et de développement social, dont encore une fois les citoyens sont les principaux protagonistes. Pour permettre la constitution d’une telle société civile, encore faut-il veiller à ce que les discours clivants – à savoir la propagande médiatique – ne s’érigent pas en obstacle au dialogue. Il faut préparer ce dialogue, qu’il soit un dialogue pour réconcilier les citoyens entre eux et trouver des  voix de sortie de crise. Nous pensons que c’est un bon début que soient respectées les volontés de toutes les parties. C’est pourquoi nous avions adhéré avec les forces politiques et sociales aux quatre points essentiels qui ont été retenus :

  • le dialogue doit être présidé par une personnalité neutre et non par un membre du bureau politique du PCT
  • La commission préparatoire doit être paritaire
  • Les actes du dialogue doivent être exécutoires
  • L’assistance de la communauté internationale est vivement  souhaitée

Si ces conditions sont réunies, le dialogue peut être abordé et pris en charge de manière constructive et pacifique. Ceci en impliquant nécessairement des individualités propres. Le dialogue, par lequel nous désignerons l’ensemble des activités de conciliation, ne peut qu’être que le fait de citoyens sans en exclure aucuns y compris la diaspora.

Lorsque ces questions qui divisent les citoyens sont traitées  par et pour les citoyens, elles permettent à ceux-ci de raviver la démocratie. Toutefois, ces initiatives méritent d’être abordées avec une sagesse aiguë pour apaiser les débats et que le dialogue ne s’érige pas en obstacle tendant vers un discours clivant ou déviant.

Propos recueillis par DAC PRESSE le 4 Juillet 2015