Par VERLIN RICHARD
Ce que je sais dans la finance, dans le système bancaire, dans l’immatriculation des sociétés, dans les états financiers des sociétés (les liasses fiscales), c’est qu’il existe une fonction spécifique qu’on appelle la CONFORMITÉ qui mène à faire l’analyse du KYC chère aux banques, par exemple, dans toute entrée en relation avec un client.
Je le sais, pour avoir exercé cette fonction au sein d’une grande banque en France.
Les sociétés de DSK et les autres sociétés citées dans cash investigation, existent ou ont existé car le registre d’immatriculation est un commencement de preuve, et je n’ai aucun doute que cash investigation ait fait l’analyse KYC (, know your customer) sur ces documents.
Par ailleurs les États financiers de la société de DSK, les relevés bancaires où l’on voit une entreprise congolais, notamment Orion faire des virements, cela sont tout aussi vrais, puisqu’ils existent, et ont été affichés dans cette émission.
La question, du point de vue légal est la suivante : était ce légal ?
S’agissant des sociétés de DSK, et des transactions financières de Orion, il n’y a rien d’illégal dans tout ça, puisque tout est traçable.
Le reproche que l’on peut faire à DSK serait sur le plan moral mais malheureusement nos sociétés ne sont pas régies par la morale. Donc rien à faire. Sauf à reprocher à DSK d’avoir permis l’annulation de la dette congolaise en 2010 du Congo, ce qui laisse planer un soupçon de prise d’intérêts puisqu’on apprend des dettes effectives étaient devenues en cours (le témoignage de l’entrepreneur français fuyant le Congo est édifiant). Oui sur cette annulation en 2010, peut on condamner DSK ? Aux juristes d’y répondre.
Et, concernant l’accord de la facilité élargie de crédit accordée au Congo par le FMI sous les conseils de DSK, se pose là aussi un soupçon de faux et usage de faux sur les données fournies, à entendre les propos d’un Congolais anonyme dit par un comédien dans cash investigation. Cette FEC est par ailleurs nulle et non avenue malgré le premier versement, et le Congo attend négocier un nouvel accord.
Les Pandora papers et cash investigation marquent ils la fin de toute négociation avec le FMI ? Quand on sait que le Gouvernement congolais s’évertue à donner des gages au FMI pour la signature d’un nouvel accord (lire la dernière déclaration du FMI sur le congo).
La France de Macron va t’elle vraiment soutenir le Congo dans les négociations avec la FMI et les négociants pétroliers avec le nom de DSK ainsi cité ? Là aussi la question se pose.
Au moment où la France rentre dans une période électorale, toute aide de Macron dans ce sens serait un risque qu’il ne saurait prendre.
Ce soir, cash investigation a sans doute signé l’arrêt de tout espoir du Gouvernement congolais de retrouver une confiance et un soutien auprès de ses partenaires.
Que doit faire le Gouvernement congolais maintenant ?
Nier toutes ces révélations seraient improductives, et ne rien faire sur le plan national serait tout autant. Il existe un principe en droit, celui de la présomption d’innocence, il n’y a donc dans cette affaire que des accusations n’ayant fait l’objet d’aucune condamnation par une quelconque juridiction. Il n’en demeure pas moins que tout ce déballage marque un coup fatal sur la CONFIANCE. Et, en économie, tout est basé sur cette confiance.
La solution pour le Congo est donc endogène. S’il y a des congolais qui disposent des fonds dans les paradis fiscaux, le temps est venu, me semble-t-il de les rapatrier, et de l’investir au Congo.
Je propose même à défaut de les rapatrier au trésor public, de créer des sociétés d’investissement qui apporteraient des fonds propres auprès des entreprises congolaises en création ou déjà existantes dans divers secteurs d’activités, ce qui contribuerait à la diversification de l’économie.
Si je devais conseiller le Gouvernement a un tarif moins cher que DSK, ce serait de faire voter une Loi d’amnistie pour toute personne rappatriant des fonds déposés à l’étranger, que ces mêmes personnes deviennent mêmes de façon officielle des business angels pour booster la diversification économique du Congo.
Par Verlin Richard