Le Parti congolais du travail (PCT) a, sans surprise, remporté les élections législatives au Congo-Brazzaville. Reste désormais à désigner le chef de l’opposition, poste prévu par la Constitution. Ce sera au gouvernement de trancher entre les deux partis d’opposition, l’UPADS de Tsaty Mabiala et l’UDH-Yuki de Guy-Brice Parfait Kolélas, qui ont tous les deux obtenu huit sièges au Parlement.
Question de légitimité
Pour Tsaty Mabiala, à la tête de l’UDAPS, aucun des deux partis n’est légitime pour revendiquer ce poste. « Nous sommes à égalité, tant mieux. Maintenant, quelle sera la ligne de partage entre Yuki et nous, c’est la loi qui le dira. C’est le gouvernement en tous les cas qui gère toutes ces questions. Cela n’est pas du ressort de l’UPADS et pas de moi», expose-t-il au micro de RFI. Il affirme également ne pas souhaiter entrer dans une compétition avec son homologue de l’UDH-Yuki. « Je ne voudrai pas qu’il soit créé artificiellement un conflit entre Parfait Kolélas et moi. Je sais qu’il y en a qui s’amuse bien à nous pousser dans ce conflit. Mais de moi, ils n’auront rien du tout », martèle Tsaty Mabiala, qui assure que rien ne les oppose, « a priori », et qu’ils seront au contraire «complémentaires ».
Appel à l’unité dans l’Hémicycle
« Il y a des choses qui nous opposent, bien sûr, qui nous divisent. Mais nous ne serons pas une opposition faire-valoir. Et je crois que notre combat est le même », affirme encore l’opposant.Et, s’adressant directement à Guy-Brice Parfait Kolelas, Tsaty Mabiala lui lance un appel « à rejoindre l’Hémicycle pour que, cette fois, nous organisions notre opposition au sein des institutions, donc à l’intérieur de l’Hémicycle ».
Le statut de chef de l’opposition remis en cause
Le principal intéressé assure de son côté ne pas être intéressé par le poste de chef de l’opposition. Un statut qu’il considère comme ayant été créé par le pouvoir dans le but de diviser l’opposition. « Je ne me suis pas battu pour être chef de l’opposition, je me suis battu pour avoir des députés dans l’Hémicycle. Le chef de l’opposition, ça c’est le gouvernement qui décide. Je ne suis pas pour ça », explique-t-il. « Ce n’est pas au pouvoir de dire : « Toi tu es opposant, toi tu ne l’es pas. » Ce n’est pas comme ça que ça se passe », juge-t-il.
« Je ne vais pas me ranger derrière qui que ce soit. »
Se revendiquant « indépendant », il estime que, « légitimement, [il] ne peut pas prétendre à quoi que ce soit ». Il reste cependant prudent quant à un éventuellement ralliement derrière la bannière de Tsaty Mabiala, dans l’éventualité où il serait nommé chef de l’opposition. « Pour le moment, nous n’en sommes pas là. Je ne vais pas me ranger derrière qui que ce soit. Pour se ranger derrière qui que ce soit, il faut poser les fondamentaux, les bases : une opposition pour faire quoi ? Et quels sont vos objectifs ? », pose-t-il. « Je suis réaliste. L’opposition réelle doit faire corps. C’est sur le terrain que l’on s’exprime. Quand vous avez l’adhésion populaire, c’est ça la véritable opposition. »
La griffeinfos Journal