Bravo Trump ! Que l’eut cru ? Qui aurait cru qu’on en viendrait à saluer une décision du très arrogant président américain à l’égard de l’Afrique ? On y est pourtant. Car il convient de saluer comme il se doit le camouflet cinglant que le président élu des Etats-Unis vient d’infliger à Denis Sassou Nguesso et à toute la diplomatie congolaise.
Des diplomates congolais qui, sous le couvert du très mystérieux ‘’Comité de haut niveau de l’Union africaine sur la Libye’’ s’étaient empressés de propager l’information sur une rencontre entre Denis Sassou Nguesso et le milliardaire président. Conscients de son déficit de légitimité, le président congolais et les siens entendaient s’en servir comme une tribune de reconnaissance internationale. Hélas, c’est raté. En lieu et place, il récolte un rappel à l’ordre dont il devrait se souvenir pour longtemps Un avertissement pour les autocrates qui voyaient en Trump un allié par défaut.
Trump a eu raison
En d’autres circonstances, il conviendrait de dénoncer le mépris et la banalisation que le futur président américain a réservés à Denis Sassou Nguesso, et à travers lui, à l’élite dirigeante du continent africain. Mais le président congolais n’est pas de ceux qui ont droit à un tel élan de solidarité. Ce nationalisme-là, il ne le mérite pas. Au contraire, c’est Donald Trump qui a eu raison. Denis Sassou Nguesso, même en se parant du manteau de l’Union Africaine ne mérite pas que celui qui est appelé à occuper le bureau ovale lui déroule le tapis rouge. Lui qui a tripatouillé la constitution de son pays pour s’offrir un pouvoir à vie, y verrait une reconnaissance internationale de la mascarade électorale à l’issue de laquelle il s’était fait réélire. D’ailleurs, ce n’est pas par hasard si dans son entourage on s’était empressé d’annoncer qu’il serait le premier dirigeant étranger à être reçu par le nouveau président américain. Ils comptaient profiter à fond de cette opportunité inespérée. Merci donc à Donald Trump de n’avoir pas prêté le flanc à cette instrumentalisation de son image et de son statut.
Un avertissement pour les autres
Désaveu cinglant pour le président congolais, mais un avertissement pour tous les autres. Au lendemain de l’élection surprise de Donald Trump, quelques dirigeants africains avaient jubilé. Des dirigeants ayant en commun le goût de la dictature et portés sur la modification des constitutions de leurs pays. Le candidat Trump ayant dit qu’il se focaliserait sur les problèmes internes à l’Amérique, ils avaient conclu qu’ils sont libres d’agir à leur guise et qu’ils n’auraient plus le gendarme de l’Oncle Sam sur le dos, comme ce fut un peu le cas avec Obama. Eh bien, leur enthousiasme semble quelque douché. Peut-être bien que Donald Trump ne brandira pas le fouet, au côté des forces vives du continent pour promouvoir la démocratie et les droits humains. Mais on se réjouit de savoir qu’il n’est pas non plus prêt à partager le verre avec ceux qui soumettent les leurs à la fournaise.
Boubacar Sanso Barry
Par ledjely.com le 28 déc.2016