SASSOU a-t-il frappé un coup de massue à » l’opposition « ?

« Aujourd’hui vous et vos amis aviez mis tout en œuvre pour dépecer ce grand parti sous l’autel de miettes immaculées de sang jetés par terre. Vous voilà allonger  servant de paillasson où Denis Sassou Nguesso viendra régulièrement s’essuyer les pieds immaculés de sang des congolais meurtris. Oui, vous avez gagné. Son coup de poker est un vrai coup de massue,  mais une victoire sur des individus frivoles et inconstants est loin d’être une victoire sur le peuple. «  JCB

De nos jours, faut-il s’attarder sur les supposés congrès organisés ci et là  par des prétendus « leaders d’opposition et qui n’ont comme objectif que la prise de contrôle des différents partis visés par Denis Sassou Nguesso et le PCT» ?

La kleptomanie et le calcul machiavélique de Denis Sassou Nguesso le conduisent présentement dans sa soif éhontée du pouvoir à émietter l’opposition et à corrompre l’ensemble des acteurs politiques du Congo dans l’optique de conserver le pouvoir au delà de 2016.

Sassou Nguesso face à une opposition en miettes sans position de contre-pouvoir

Denis Sassou Nguesso est quotidiennement en campagne électorale avec les médias financés par les contribuables. Les déplacements privés du couple présidentiel  à Oyo ou à l’étranger, les festins familiaux (mariage, anniversaire, achat des fleurs, cadeaux de voiture 4X4…) sont financés par les fonds publics.

La fortune personnelle de Denis Sassou Nguesso et ses réseaux financiers constituent un atout fort important au Congo où près de 70 % de la population vit avec moins de un dollars par jour, où le taux de mortalité par jour est très élevé et où l’expérience de vie ne dépasse pas 40 ans. La précarité des infrastructures socio-économiques, éducatives et sanitaires conduit le peuple à faire l’apologie des politiques du gouvernement qui demeurent des projets dénués de toute réalisation concrète. L’enfumage, l’aveuglement et l’endormissement des Congolais encore plus déterminants, dans des villes et des villages, se font par l’attribution de quelques billets de CFA, un tee-shirt, un pagne, des poses de pierre, etc…

Des slogans politiques creux sans aucun changement pour les Congolais tels que : « la nouvelle espérance », « le chemin d’avenir », « l’agriculture priorité des priorités », « l’autosuffisance alimentaire », « municipalisation accélérée des villes », « l’année de la santé au Congo », « l’année de l’enseignement et de la formation professionnelle », « Congo, pays émergent en 2025 » relèvent du folklore politique pour échapper aux réels problèmes qui touchent le Congo. Le chômage des jeunes est endémique depuis plus de 30 ans. Un véritable gâchis pour notre économie.

La politique environnementale, la crise économique, la question de l’emploi et du chômage, le manque d’eau et les coupures intempestives d’électricité  sont autant de sujets importants et pourtant enfouis sous une tonne d’autres dossiers, camouflés, étouffés par l’incapacité de trouver des solutions adaptées. Tous ces problèmes nous concernent et n’ont de cesse d’alimenter les critiques faites sur le gouvernement. L’opposition aux abonnés absents, impuissante, ne joue pas son rôle.  Une question me brûle les lèvres : ne pouvons-nous réellement rien faire ? C’est à se demander à quoi sert ce gouvernement moribond ? A quoi sert le parlement au Congo-Brazzaville ?

La jeunesse congolaise ne prête presque plus attention à la politique puisque l’ascenseur social est en panne depuis belle lurette. Il faut dire que sa possibilité de s’exprimer est assez restreinte, à moins d’adhérer à un parti politique. Pourtant, à son échelle chaque citoyen devrait pouvoir donner son avis. Pourquoi pas même proposer des projets ou des lois à sa commune qui relaierait la proposition à l’État, pour une mise en application nationale? Trop de propositions afflueraient sans doute, la commune pourrait alors jouer le rôle de régulateur et demander l’avis des habitants sur le ou lesdits projets.

Pendant que le peuple croupit dans la pauvreté et la précarité, les membres du gouvernement ou de la majorité gouvernementale peuvent se permettre toutes les folies financières. Parce qu’au sommet de l’Etat, ils confondent les caisses de l’Etat avec celles du parti ou avec leurs comptes personnels. D’où le règne en maître absolu du PCT sur l’ensemble du pays.

Au regard des moyens financiers et logistiques disponibles pour faire passer le mirage des promesses d’un « Congo, pays émergent en 2025 » dans l’opinion nationale et internationale, le Président et les ministres multiplient les voyages à l’étranger pour assister à des forums et colloques.

Les absurdités de ce pouvoir ne cessent de se multiplier. L’impunité et toute autre forme de récompense de la médiocrité sont au diapason. Nous sommes passés du « cheval blanc » aux « projets lents et sans fin qui se réalisent selon les règles de l’art – dixit Jean jacques Bouya », des routes construites à coup de milliards qui sont « mangées » dès les premières pluies. A présent, on vend aux Congolais des études de faisabilité qui prennent des années sans résultat !

Les mois qui viennent de s’écouler ont été édifiants sur la méthode et la trajectoire prises par Denis Sassou Nguesso pour valider son projet de modification de la constitution et son maintien au pouvoir en 2016. On ne va pas non plus s’attarder sur l’euphorie hystérique qui s’est emparée des officines stratégiques du pouvoir à l’annonce des résultats. En guise de choc de confiance,  les militants de ces partis sont très vite frappés par le choc de la manipulation.  Pour les partis d’opposition,  si encore il existe une opposition, il s’agit d’un jeu aux dés pipés.

Autre aberration de ce pouvoir kleptomane, ce n’est pas tant l’infiltration de ces partis d’opposition qui est pervers mais plus l’enfermement de la démocratie dans une logique de marchandage immonde. Les partis politiques congolais sont présentement livrés à la cupidité de leurs leaders « Boukouteurs » qui négocient des avantages égoïstes au détriment de la défense d’un projet ou d’un idéal.

A défaut d’avoir au Congo « un vrai président », nous avons un homme qui s’est attribué le rôle de « distributeur automatique de billets » pour les nationaux et les étrangers. On l’a vu, tout récemment pour la RCA où un prêt de 25 milliards de FCFA a été accordé à ce pays voisin.  ( Nous venons d’apprendre a l’instant, que le prêt de 25 milliards de Brazzaville à Bangui a été bloqué par le FMI qui juge non conforme les conditions de concessionalité. Car le taux d’intérêt de 4% est trop élevé pour un pays insolvable.Donc pas d’argent congolais pour la République Centrafricaine qui croyait là pouvoir payer ses fonctionnaires qui accumulent trois mois sans salaire.)  Et selon toute vraisemblance,  il  serait également le financier occulte des congrès successifs qui ont tenu en haleine les congolais ces derniers mois.

Dans d’autres cieux, une commission nationale aurait été initiée pour statuer de la légalité de ce prêt et du financement des  activités des partis dont les caisses seraient, sans équivoque, vides selon les affirmations de certains vice-présidents. Mais pas au Congo, où les députés et sénateurs  godillots ne sont plus ou moins que des avaliseurs des décisions voulues par Denis Sassou Nguesso.

Nous avons malheureusement pu constater que depuis octobre 1997 que de nombreux députés et sénateurs de la majorité et de l’opposition pratiquent en réalité toujours le « godillage actif ». Ils vont toujours à l’encontre des intentions démocratiques du peuple congolais.  Les députés et sénateurs godillots, dont nombreux ne sont pas élus mais nommés, se présentent aux débats en séance parlementaire mais ne participent que de façon mineure dans le seul objectif de voir voter par le législatif exactement ce que l’exécutif souhaite, au mépris de la séparation des pouvoirs établie par la Constitution.

Denis Sassou Nguesso maintient le Congo dans une démocratie de façade

Concrètement, les députés et sénateurs godillots du Congo se repèrent en hémicycle à ce qu’ils ne prêtent aucune attention au fond des débats et se contentent, sans tenir compte d’aucune des argumentations prononcées, d’invectiver occasionnellement l’opposition sur la forme et de voter, en général à main levée, en accord avec les avis du gouvernement.

C’est là, la première victoire de Sassou Nguesso pour 2016, une assemblée serviable à merci, une aubaine pour ce dernier lui permettant une esquisse de revendication d’une quelconque légitimité démocratique, tant bien même contesté par le peuple. Une assemblée qui avalise tous azimuts les volontés mêmes les plus farfelues de Sassou et une « opposition nourrie à la table du roi ». Ce sont là des ingrédients « efficaces pour mettre en selle une démocratie de façade,  à sens unique, verrouillée. » Bien évidemment,  ceci est contraire à une certaine vision de la gouvernance qui est la nôtre. Cette ruée vers la mangeoire de Mpila, met à nu l’existence d’une opposition déterminée, ancrée dans la population. Certains qui se présentaient comme tels ont changé les fusils d’épaule.

La véritable alternance se conjugue avec les mots à la mode du moment : médiocrité, amateurisme, sadisme, indifférence, égoïsme et absence de vision à long terme .

On est plus dans le respect des règles et valeurs qui fondent l’universalité de la gouvernance démocratique, mais dans l’étalage de ses talents de revirement pour surenchérir à chaque évènement. Denis Sassou Nguesso  l’a bien compris : « Tout le monde a un prix » dit-on ! C’est de bonne guerre. Sassou Nguesso veut rester au pouvoir et use de tous les moyens à sa disposition pour le rester. Et pourquoi rechignerait-il de l’inconstance de certains jouant en sa faveur ?

Au regard de ces acteurs politiques qui ont brillé par une inconstance indescriptible,  on est tenté simplement de leur rappeler que : « L’inconstance perd tout, en ne laissant mûrir aucune semence. »  Henri-Frédéric Amiel

En effet, comme il est de coutume depuis plusieurs années, ces acteurs n’auront pas gain de cause, ni sur les promesses de faire partie d’un gouvernement d’union nationale, ni encore moins d’une quelconque amélioration des méthodes de gouvernance. Vous venez d’être achetés et de ce fait,  vous appartenez à celui qui y a mis le prix. Vous avez simplement perdu votre âme, vous n’existez plus .Vous avez montré votre talent de piètre politicien. « Le vrai politique, c’est celui qui sait garder son idéal tout en perdant ses illusions. » John Fitzgerald Kennedy – 1917-1963.  Ainsi,  Denis Sassou Nguesso a réussi son coup de massue. Celui de la croisade de l’opposition.  Enfin, ce qu’il croit être l’opposition.

Non vous avez simplement inter changé les hommes que vous souhaitiez avoir avec vous en 2016. Les amis d’hier sont aujourd’hui vos ennemis et vos ennemis d’hier sont aujourd’hui ovationnés. Il y a rien de révolutionnaire dans votre démarche. A part la cupidité de ceux qui vous suivent aveuglement.

Quel poids politique peut avoir Ange Edouard POUNGUI ou Tsaty Mabiala dès lors que la machine PCtiste voudra mettre en selle Christel Sassou Nguesso ou jean Jacques BOUYA ?

Demain, Ange POUNGUI,  aura-t-il les moyens d’agir ou de gouverner librement ? Un deal pipé d’avance.  Oui, reconnaissons le,  SASSOU a réussi peut-être à vous mettre les pieds à l’étrier pour humilier le parti de LISSOUBA, l’homme qui a tout refusé à Ange E. Poungui connaissant sa fourberie et son inconstance.

Aujourd’hui vous et vos amis aviez mis tout en œuvre pour dépecer ce grand parti sous l’autel de miettes immaculées de sang jetés par terre. Vous voilà allonger  servant de paillasson où Denis Sassou Nguesso viendra régulièrement s’essuyer les pieds immaculés de sang des congolais meurtris. Oui, vous avez gagné. Son coup de poker est un vrai coup de massue,  mais une victoire sur des individus frivoles et inconstants est loin d’être une victoire sur le peuple.

C. MOUKOUEKE, TAMBA-TAMBA, Mathias DZON, OKOMBI SALISSA, Joachim Yhombi-Opango, Bernard Kolelas et Cie ont tenté le coup bien avant vous, dur, dur  est la dégringolade. Comme on dit souvent : «Ne juge pas les gens par les erreurs qu’ils ont commises, mais par ce qu’ils ont appris de celles-ci.»

Je me permettrais d’ajouter que je n’ai aucun pouvoir de juger, le seul en droit de le faire est le peuple congolais. Vous pouvez vendre vos âmes au diable mais jamais vous arriverez à soumettre tout un peuple. Même en utilisant la force, le peuple réclamera son dû tôt ou tard.

Je pense que les Congolais ont le droit de vivre dans une vraie démocratie, avec des valeurs qui ne sont pas oubliées sous prétexte d’intérêts économiques personnels et égoïstes. Nous sommes passés du monopartisme « bantou ou scientifique » à la démocratie, nous les congolais, sommes battus pour obtenir des droits. Il faut les conserver, les améliorer, les affirmer.

Nous ne devrions pas avoir à nous demander : Va-t-il tenir ses promesses de favoriser l’émergence économique et l’alternance démocratique ? Veut-il modifier la constitution pour continuer à assouvir ses intérêts personnels et continuer à jouir du pouvoir alors que durant près de 30 ans, il a contribué à maintenir les Congolais dans la pauvreté, la précarité en faisant du Congo, une véritable usine à gaz.

Alors, sept ans de plus pour quoi faire, continuer à préserver les privilèges acquis ou l’agenda caché de la famille ?

Jean-Claude BERI, Cette adresse e-mail est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.