A la fin du XXe siècle, la torture avait été pratiquement éradiquée dans la plus part des pays « dits civilisés » –pourtant elle continuait à sévir en Afrique Centrale et tout particulièrement au Congo-Brazzaville. Malgré l’intermède des années démocratiques de 1990 à 1998. Le Congo- Brazzaville a renoué avec ses instincts barbares depuis le retour sanglant au pouvoir de Monsieur SASSOU NGUESSO. Les pratiques abominables comparables à celles utilisées par le Nazisme et le communisme refont surface comme à l’époque du tristement célèbre « PETIT MATIN ».
Le pouvoir sanguinaire de SASSOU en faisant de la politique une affaire clanique, a remis au goût du jour le viol des consciences et la contrainte des corps. Un processus incontestable de volonté de soumettre par les moyens de pression inhumaine, d’intimidation, de contrainte sur les individus. SASSOU qui ne ses actes dévoile au grand jour plus de son statut de tyran et ne fait que pousser cette idée à sa dernière conséquence, en exigeant du peuple tout entier l’adhésion à ses propres idées retrogrades, au besoin en l’y contraignant par le seul moyen qu’il connait : la torture . Il y a instauré la démocratie par la répression des milices privées dont le but avoué est la recherche de l’ennemi, qui devient par la même occasion, un objectif aussi important que sa destruction. D’où l’éventail des formes de torture moderne utilisé. Ainsi, être opposant au Congo aujourd’hui c’est accepter de vivre une vie de calvaire , changeant tous les jours de lieux, vivant caché . Le pouvoir répressif de Sassou veut montrer qu’il peut frapper où il veut, quand il le souhaite et disposer de n’importe qui selon ses intentions tortionnaires.
L’angoisse et la peur au ventre sont devenues le lot quotidien des prisonniers politiques encore en liberté. Pour ceux dejà emprisonnés dans les geôles privées ou ils subissent des sévices inhumains, dégradant, dont les hommes de sassou se sont rendus coupables ces dernières années. Faut-il le rappeler que ces monstres froids de la tyrannie sassouiste torturent pour détruire la notion même de l’humanité à l’intérieur de l’espèce. On ne torture jamais son semblable, mais un être à qui l’on dénie cette qualité. Le pouvoir de sassou est un pouvoir animal qui torture. Le pouvoir de Brazzaville considère que les prisonniers politiques congolais comme des « sous-hommes » rendus vulnérables par une espèce de dépréciation qui les associent au statut de bête sauvage ou de marchandise.
Comment l’on est pu passer aussi rapidement d’une expérience du pluralisme politique au début des années 1990 à cet espèce d’état voyou qui brutalise et tue sous l’œil de tout peuple ? L’emprise du pouvoir militaro-clanique sur la scène politique congolaise s’est accentuée ces dernières années en excluant les partis d’opposition de la vie parlementaire réelle.
Comment peuvent-ils s’organiser collectivement pour intervenir dans la vie publique hors du cadre des partis sous cette chape de plomb permanent ? Quelles sont les ressources dont ils disposent ? Quelles sont les menaces qu’ils encourent ? Autant de questions auxquelles bons nombres de congolais se posent en examinant les nouvelles formes de militantisme au Congo d’aujourd’hui face à leurs revendications ?
Des rapports d’associations de défense des droits de l’homme rendent publics pourtant régulièrement, des récits de victimes de torture. Le cas de notre compatriote, frère et combattant de la liberté : Augustin KALLA KALLA est la preuve que la torture est instaurée comme moyen de répression par l’État congolais. Une preuve de plus de la violation de tous les textes relatifs aux respects des droits de l’homme dont le Congo est membre signataire. Comme on peut le lire dans le RAPPORT ACAT 2016: UN MONDE TORTIONNAIRE.
Depuis le 23 septembre 2015 plusieurs prisonniers politiques croupissent dans les endroits insolites aménagés comme des habitats de rats visqueux ou ils vivent des moments douloureux qui vont croissant encore plus la souffrance. Notre colère est intense et le désir de vengeance immense , à cause de ce que subissent nos prisonniers politiques, cette torture systématique et mortelle est insoutenable, inhumaine, dégradante, inadmissible…… Doit-on continuer à laisser ces barbares nous déshumaniser ainsi ?
Nous avions été nombreux à être choqués en regardant les images insoutenables de la barbarie opérée sur le corps squelettique tuméfié de coup de Mr KALLA KALLA. Il y a des milliers de KALLA-KALLA qui vivent les mêmes horreurs. Jean-NGOUABI qui est en train de perdre la vue en est un autre exemple de cette sauvagerie.
KALLA-KALLA, même libéré sera toujours soumis à cette torture et souffrira de ses conséquences, la détention restera gravée en lui. Il en sera ainsi pour la plus part des prisonniers politiques qui continueront à faire des cauchemars de la prison, car la torture les poursuivra à jamais
Pourtant L’ONU a bel et bien ratifié plusieurs traités internationaux interdisant la torture, le premier étant la déclaration mondiale pour les droits de l’homme en 1948, dont l’article 5 interdit la torture, puis la convention internationale des droits civiques et politiques de l’année 1966 dont l’article 7 interdit la torture, qui furent suivies par d’autres traités visant à interdire la torture, et le 10 décembre 1984, la convention contre la torture est adoptée, avant d’entrer en vigueur le 26 juin 1987. Pourquoi ce silence coupable devant les violations à répétition de ces droits sus cités par l’état congolais ?
Jusqu’à quand, peuple congolais, allons-nous accepter cette humiliation qui vise à détruire l’être congolais, à démolir l’être congolais, physiquement, moralement et psychologiquement? Jusqu’à quand allons-nous accepter cette déstructuration de la personnalité du congolais, à cloisonner son comportement et sa réflexion, afin qu’il devienne un fardeau pour sa famille et sa société et devenir serviable et malléable à merci par un pouvoir qu’il rejette ?
Quelle société, les barbares de Mr SASSOU veulent-ils laisser aux générations futures ? Que diront-nous devant ces enfants qui subiront les conséquences négatives de la torture, qui comme a en point douter ne se limitent pas aux détenus, mais elles s’étendent pour toucher les familles, les enfants, les pères et les mères, les proches, mais aussi le cercle des amis et des voisins.
Reprocherons-nous certains congolais qui voudraient demain s’en prendre à ces dignitaires coupables de ses exactions abominables ? Parlerons-nous de vengeance aveugle et gratuite ou Œil pour œil ?
Cette banalisation de la torture qui serait aujourd’hui, selon nos sources, pratiquée par des médecins militaires des FAC, au lieu de soulager les prisonniers blessés ou malades, les tuent a petits feux. Nous pouvons d’ores et déjà l’affirmer, sans aucune exagération qu’il est difficile de décrire la sauvagerie des tortionnaires de la garde républicaine (rien qu’à voir les stigmates sur le corps de Mr KALLA-KALLA). La laideur dépasse toute description, la souffrance est plus puissante que tout ce qui peut être écrit ou décrit ici.
Un jour viendra où le peuple congolais sauront se révolter et regagner sa dignité bafouée et son honneur violé. Sa colère n’aura d’égal que son élan de liberté . Espérant qu’il ne tombe pas dans les dérives des sassouistes. Le Nord, ce n’est pas SASSOU.
Pour nos prisonniers politiques libérés, le cas de KALLA-KALLA, il est incontestable que les 21 jours passés dans les mortels bicoques en ciment ou dans les sous sols infestés de rats et de salissures ne peuvent passer sans laisser des traces psychologiques et corporelles sur ces derniers.
Comment pourrait-on détourner le regard devant la nécessité d’accorder une attention particulière après leur libération, ils ont besoin d’intérêt, de soutien, de réhabilitation et d’insertion dans la société. La nation congolaise est responsable devant ces victimes.
Aux courtisans de Mr SASSOU, s’ils vous restent un peu d’humanité, ces frères injustement bastonnés ont besoin d’un traitement équitable et approprié, d’encouragement et de solidarité pour enrayer les conséquences négatives de la torture. Ne restez pas immuable devant une telle barbarie qui s’opère devant vos yeux. Ce sont vos parents, frères et enfants qui risquent demain de souffrir des mêmes affres d’une vengeance qui couve sous le sol brulant de sang des congolais. Ne restez pas aveugles ou butés en suivant les Jean-Dominique OKEMBA, le Colonel OBOA, Philippe OBARA, NIANGA MBOUALA , NGENGUET … qui ont scellé leur sort à la destinée en perdition de Mr SASSOU. Leur cause est déjà entendue. C’est une question de temps.
Il serait temps d’agir dans le sens de la solidarité qui s’impose dans ce moment-là. C’est-à-dire secourir vos frères afin de leur permettre de vivre avec leurs familles dans la fierté et la dignité, eux qui ont donné leur jeunesse pour la restauration de la démocratie et la liberté.
C’est le moins que nous puissions faire pour ces compatriotes qui ont tant donné pour la nation.
Jean-Claude BERI