Sassou Nguesso infantilise les congolais en se servant des Mbochis

genocide1-300x231-5564966Par   Jean-Claude BERI

Dans l’un de mes derniers papiers, je me suis pris à une partie des Mbochis qui cautionne les inepties des leurs en les faisant passer pour une règle républicaine. Seulement il y a des faits qui sont insoutenables dans une nation qui se veut unitaire. Des faits vécus par tous à la douane sont indignes et insupportables pour celui qui pense que le Congo est une nation une et indivisible. J’ai reçu beaucoup de vos condoléances et aussi remarques sur mes propos qui ont certainement heurtés la sensibilité de beaucoup de mes compatriotes qui ont pris cela comme un appel à la haine du Mbochi.

Loin de moi toute idée d’un quelconque appel au tribalisme. Pour ceux qui me suivent savent que depuis 22 ans mes propos sont orientés vers une prise de consciences collectives.  Nous sortirons le Congo du gouffre économique et sociale qu’en disant certaines vérités. Quitte à être détester mais la vérité ne doit souffrir d’aucune complaisance.

Que cela soit entendu que je n’ai pas insulté tous les Mbochis mais je me suis adressé aux « MBOCHIS DE SASSOU ». C’est-à-dire ceux qui l’accompagnent aveuglement dans la destruction de notre tissu politique, économique et social. A ceux-là je ne retirerai rien à ce que j’ai écrit.

Aux autres, il est temps qu’on arrête de jouer à la cécité politique. Notre pays est en train de plonger dans les derniers étages du sous-sol de la médiocrité et la destruction de nos valeurs. Il est inconcevable, j’insiste là-dessus, qu’un citoyen DG fut-il, puisse s’octroyer le monopole d’utiliser les agents de la république à des fins privées et idolâtrie immonde.  On peut être 100% SASSOU, vous n’avez pas le droit de séquestrer la morale républicaine. Le Congo est un bien commun.

Sur ce, je le redis, il est insupportable que la bande MBOCHI de Sassou puisse jouir d’une impunité totale, et cela est prouvé. Hier, c’étaient des petits poissions, aujourd’hui, ce sont des grosses baleines qui se sont empiffrées des sommes détournées durant les municipalisations accélérées et ne sont nullement inquiétées.

En ce moment précis, nos enfants envoyés pour étudier à l’étranger sont interdits de passer des examens faute d’un grave déficit financier incombant au gouvernement congolais. Les autorités marocaines vont jusqu’à qualifier nos autorités d’irresponsables qui privilégient l’organisation de forums pour la paix ailleurs et autres colloques improductifs, des fonds bleus aux antipodes qui sont cautionnés par des fonds publics sous étiquettes privées. Où est le sérieux ? Les milliers d’étudiants congolais sont dans cette galère.

De même, lorsque la ministre de la jeunesse en complicité avec certains caciques du PCT propose une liste honteusement douteuse des membres du conseil consultatif de la jeunesse où on y retrouve la majorité d’amis, enfants et autres membres du PCT. Et on ose appeler cela conseil consultatif de la jeunesse. Lorsqu’on s’indigne, on est taxé de tribalisme. Ça, se sont les faits qui peuvent être vérifiés par tous. Le PCT ne représente pas la jeunesse congolaise. C’est cette magouille teintée, d’égocentrisme, ethnocentrisme orchestrée par les MBOCHIS DE SASSOU que nous dénoncions depuis. Où est le tribalisme là-dedans ?

Des retraités sont aux bords de l’asphyxie économique provoquée par « LES MBOCHIS DE SASSOU ». Ces derniers sont englués dans des frasques festives, dans l’arrogance et le mépris. Le dénoncer fait de toi un tribaliste, je l’assume.

Seulement, je sais que ceux qui utilisent cet argumentaire sont ceux-là mêmes qui profitent du système. Être MBOCHI n’est pas en cause. Ce qui est inacceptable ici, c’est le fait que même le MBOCHI qui subit les mêmes affres de la misère applaudit son bourreau. SASSOU a infantilisé l’élite mbochi pour son pouvoir.

L’avenir des MBOCHIS n’est pas dans la sacralisation de SASSOU mais dans la reconstruction d’un nouveau paradigme républicain.  Celui-ci vous appelle à prendre votre destin en main avec l’ensemble des congolais pour dire à SASSOU que sa politique diabolique illustrée par le sang des martyrs du 18 Mars 1977 et qui se poursuit aujourd’hui est indécente et dangereusement anti-unitaire et surtout n’est pas liée à tous les MBOCHI. Aussi l’abandonner ne serait pas une faute collective des MBOCHIS. En quoi le dire fait de moi un tribal ?

Cette vision étriquée mise en scène par Sassou prétextant que le MBOCHI serait en danger dans une république où il perdrait le contrôle, le pouvoir est erroné. Les congolais doivent s’appuyer sur sa conscience historique, décloisonner ses identités tribales, la refondation des symboles de l’Etat bafoués par un pouvoir sali par les anti-valeurs. Les congolais doivent prôner l’accélération d’un développement avec le partage équitable des richesses. Car rien ne pacifiera le Congo plus que le confort matériel, la réduction de la pauvreté et du chômage, l’amélioration du niveau de vie, la répartition équitable des richesses sont des données qui uniront le MBOCHI des autres congolais et renforcera la volonté d’une nation unifiée. Pour cela, le MBOCHI n’a pas besoin de Sassou.

Certains Mbochis pensent que leur vie et leur avenir dépendent de Sassou dixit les propos de Nianga-Mboula au procès Dabira. Par leurs manières d’être et de vivre, ils donnent l’impression que l’air qu’ils respirent au Congo appartient à Sassou. Ces Mbochis, inconsciemment, oublient qu’ils sont par ailleurs des prisonniers spirituels et psychologiques par le confinement ethnique et tribal de longue durée.

Ne doit-on pas le dénoncer ?

Il est temps que le MBOCHI se réveille et brise les portes de la prison spirituelle dans laquelle Denis Sassou Nguesso les a enfermés et profite de les infantiliser dans la bêtise. Il les enferme dans un processus où il les nourrit d’espoir éphémère mais surtout les conduit tous vers un suicide collectif. Le MBOCHI a une personnalité et des valeurs. Il a existé avant Sassou, il existera également après le départ de Sassou. Alors, pourquoi renier ce que l’on est pour des choses éphémères ?

Dire cela c’est être tribal,  alors je le suis …

Jean-Claude BERI