C’est probablement le discours de fin d’année le plus attendu par les congolais que Mr Sassou Nguesso ait eu a prononcé durant sa gouvernance. Tant les questions de sa succession ou encore de son maintien au pouvoir électrisent le paysage politique congolais. Au pouvoir depuis une trentaine d’année, le PCT et Sassou Ngeusso ont annoncé le Changement de la constitution et la tenue d’un référendum pour permettre à Sassou de briguer un troisième mandat en 2016.
On attendait un président arrogant comme d’habitude se vantant d’être le seul rempart de pour sécuriser la nation congolaise. On a eu droit a un discours timide, frileux et servant à répétition les mêmes recettes déjà servis et dont les conséquences sont là pour édifier le congolais.
Sassou exhorte les congolais au travail
« Travaillons d’abord, viendront le temps des joutes électorales. Je les entends. Qu’un débat soit instauré. Que les opinions divergentes s’expriment. C’est cela la démocratie. Personne n’a le droit de mener cet exercice dans le désordre et la violence. On en connaît les conséquences pour les avoir vécues récemment. Personne n’a envie d’y replonger. Rien ne doit compromettre la paix. Notre souveraineté ne doit être tenue à la lisère par personne. Les affaires seront réglées par les Congolais eux-mêmes, de préférence par le dialogue. Le peuple sera amené à trancher. Ça ne saurait être autrement. » Sassou Nguesso
Oublie-t-il qu’il déjà usé de ce stratagème pleins de promesses non tenues. Avant de demander aux autres de travailler, lui est qui est le garant, semble-t-il des Congolais, quel emploi a-t-il crée pour les congolais avant de les exhorter a l’exercer ? La courbe du chômage a-t-il changé de trajectoire ?
Si réellement ce Monsieur entend, comme il le prétend, les aspirations du peuple qui ne souhaitent qu’une chose le respect de l’ordre constitutionnel pourquoi en appelle–t-il à ce même peuple qui n’a pas constitutionnellement le pouvoir de se saisir de la loi pour appeler à un quelconque changement constitutionnel. ? Mais sur quelle majorité sassou compte-t-il en 2015 ? Celle qui est en train de s’effriter progressivement en l’abandonnant a son triste sort ? A moins de préparer un coup d’État constitutionnel comment convaincra-t-il un peuple qui lui tourne le dos ?
Non monsieur si désordre il y a c’est vous qui en êtes l’instigateur. Le pyromane qui crie au feu après l’avoir malicieusement provoqué n’est autre que Sassou Nguesso. Qui amasse les armes et intimides le peuple ? Qui lâchent des mercenaires et autres chiens de chasse terrorisés les opposants ? Qui maintien le peuple dans une misère indescriptible ?
En 2015 le Congolais ne mangera pas à sa faim, aura du mal à joindre les deux bouts, ne se soignera pas comme devrait l’être un être vivant au 21 siècle, l’éducation de l’enfant congolais ne sera pas une priorité… Tous ces maux qui nous dénonçons depuis belle lurette seront encore et encore le quotidien du peuple. Pourtant on nous vantera d’ici là la construction du Grand stade de KINTELE.
C’est discours d’échec supplémentaire qui nous été livré ce 31 Décembre 2014. Ce Président est incapable de mener les réformes qu’il faut pour moderniser le pays en l’absence d’une volonté de coercition efficace. Le Congo de Sassou ressemble à un eldorado à ciel ouvert pour les magouilleurs de tout genre. Un pays ou le Congolais ne se sent plus chez lui. Il y vit la peur au ventre devant l’étranger (béninois, malien libanais.. ) qui fait la loi chez lui.
Dans ce contexte, sur quoi demandera-t-il au peuple congolais de trancher ? Si ce n’est pas de lui demander a lui partir ? Ce qui se dessinait depuis plusieurs années se confirme de jour en jour. Toute possibilité d’aller de l’avant, dans le sens de l’accomplissement des changements qui permettraient à notre pays de s’inscrire irréversiblement dans la perspective du développement, nous semble donc conditionnée, aujourd’hui, par l’aptitude des citoyens congolais à surmonter ce fléau qui sévit actuellement dans toutes les couches sociales : La corruption et la poursuite des privilèges et du gain facile. Certains aboyeurs au service du clan découvrent avec un étonnement tout empreint d’hypocrisie, la faillite abyssale d’un système politique clanique déglingué, ce que tous savaient depuis longtemps et qu’aucun ne voulait vraiment affronter : La faillite du gouvernement. Ce n’était qu’un ramassis de colporteurs de mensonges qui se pressaient à aller cirer les pompes du chef au lieu de travailler. La fin de Sassou semble s’apparenter à celle de Lissouba qui osait braver la volonté de ceux qui l’ont placé à la magistrature suprême. Dans certains milieux autorisés, les langues se délient. « Sassou n’a pas retenu la leçon, il veut tous nous tuer »
L’année 2015 doit nous amener à concilier le meilleur de nous-même, à préserver notre dignité et notre souveraineté avec les obligations découlant de notre participation lucide et réfléchie à la reconstruction de notre démocratie. Il nous faut « préparer l’avenir et repenser le modèle de gouvernance pour faire face à l’émergence de nouvelles compétences » JCB
Il n’est ni dans notre intention ni dans nos intérêts de diligenter des excursions punitives ou révolutionnaires pour se faire entendre lorsque la raison est de notre côté. De même, nous récusons l’idée de designer des boucs émissaires sous prétexte qu’ils ont une même coloration originelle que le clan au pouvoir pour en faire tous des coupables. C’est une erreur, un jugement étriqué et injustifié. Le frère du Nord est parfois moins desservi que le frère du Sud qui se fait passer pour une victime a la bouche pleine d’or. C’est le système Sassou qu’il faut combattre.
On ne redressera le Congo qu’en rassemblant tous les congolais derrière les valeurs de la République.
Nous pensons que la meilleure paix n’est pas celle qu’on vous impose mais celle qui est suggérée et acquise dans une discussion sincèrement concertée.
Restons lucides mais conservons l’optimisme qui est un choix. Le choix du changement, de la reconstruction du pays, de la concrétisation des projets de développement durable et surtout d’une justice sociale et équitable pour tous.
Jean-Claude BERI