Par Jean-Claude BERI
En tout cas, je ne sais pas où va le Congo mais ce qui est sûr il ne prend pas le bon chemin !
Ce n’est un secret pour personne que les congolais se voient tous intelligents, porteurs de projets politiques alléchants. Sur les 4 millions que nous sommes tous veulent être califes à la place du calife. Seulement, devenir calife nécessite un minimum de sérieux et de pragmatisme politique. Or cela n’est pas donné à tout congolais. Etre bardé de diplômes n’a jamais été un sésame pour être un bon politicien. Surtout de la manière où les congolais conçoivent celle-ci. C’est-à-dire juste un tremplin pour combler le vide de sa vie sociale. Pire, les politiques à différent niveau font le lit de la médiocrité, de l’incompétence et de l’impunité. Au Congo-Brazzaville, l’excellence est devenue un vain mot au profit de la médiocrité.
Depuis la nuit des temps, nous constatons chez nos dirigeants congolais qu’une catégorie des gens dont l’unique et véritable conviction est justement l’absence de conviction. Pour eux, la politique est associée à une insolence permanente couplée d’un art éhonté du mensonge.
Depuis 21 ans que Denis Sassou Nguesso a perpétré son coup d’Etat meurtrier dont les conséquences aussi désastreuses que meurtrières sont incalculables ou innommables. Ces derniers ont avancé des raisons fallacieuses et ont condamné au pilori le Président Pascal LISSOUBA pour manquement grave à la consolidation de la nation et à la mauvaise gouvernance. Beaucoup ont payé le prix fort de cette chasse aux sorcières des « destructeurs » de la cohésion sociale disaient-ils. Les mêmes qui ont pourchassé LISSOUBA ont aussi pourchassé Fulbert YOULOU, Alphonse MASSAMBA-DEBAT, Marien NGOUABI dans des scénarios similaires traversant les époques mais pourtant évolutifs dans l’art de massacrer les autres pour se faire de la place. 04 Mars, CHACONA, la dette astronomique, le désordre social, le pillage érigé au sommet de l’état, l’impunité des mercenaires économiques, les étudiants transformés en des morts vivants à l’extérieur, une éducation réduit en une sorte de paillasson pour la débauche transformant les étudiants en des proies sexuelles faciles….MOKOKO et OKOMBI sont enfermés et abandonnés à leur propre sort. KALLA KALLA empoissonné et abandonné en train de se dépérir comme un cochon juste qu’a ce qu’il soit emporté par la mort. La liste est longue pour s’opposer à la condamnation de ce pouvoir au pilori. On construit dit-il ! Seulement il a oublié de dire que nous vous endettons à votre insu. Vos enfants sont condamnés pour des années voilà la conscience solidaire de ce pouvoir
Notre pays ne veut pas faire l’effort de transcender son mal pour aller vers la construction véritable d’un seul Etat où le peuple citoyen doit être la matière grise. Plus le peuple citoyen est éduqué plus ce qu’on va faire après va être élevé.
Notre pays est en pleine crise de confiance et de doute sur son avenir, expression de la crise économique, sociale, morale et politique que nous connaissons. Depuis trop longtemps nous nous accoutumons à l’idiotie, à la perfidie, à l’idolâtrie des cancres, à la vénération de l’argent facile or nous n’avions ni progresser d’un iota. Nos concitoyens ne font plus confiance aux politiques comme le montre la triste réalité sur le terrain. Ce qui est un grave danger pour la démocratie.
Pour faire face à cette situation, mortifère pour l’avenir de notre pays, il est indispensable de repenser l’exercice de la politique en redonnant tout son sens à la démocratie qui est le pouvoir du peuple, par et pour le peuple. Comme nous avions coutume à le dire « Une autre voie est possible au Congo-Brazzaville. »
Il se trouve que les politiques en tête de liste prennent des positions pour en changer trois semaines après. Ils ont peur de la sanction démocratique du peuple préférant se contenter de la position de la girouette, d’absence de conviction, absence de ténacité, absence de points de repères. Il y a de la trahison du peuple dans tout ça. Si on n’est pas capable de tenir bon, on ne revendique pas le leadership politique de quelque nature que ce soit.
Lorsqu’un Etat tout entier se fourvoie, se noie dans son propre mensonge, c’est la nation entière qu’il entraîne dans la noyade. Et les conséquences se répercutent à la chaîne dans toute la société comme une contamination virale.
Aujourd’hui pour sauver la face, certains s’engouffrent dans la nasse 2021 tendue par SASSOU. Dans cette nasse tout y est, des serpents à sonnette, des crabes venimeux.. Ils diront demain qu’ils ignoraient….
C’est d’une grande immaturité politique que de donner toujours le flanc à Sassou. Depuis 1997, SASSOU nous tue, nous bombarde, envoie des violeurs dans nos régions, prive nos enfants de scolarité et nous osons encore brandir nos diplômes devant ce minable instructeur.
Lorsque je lis ici et là que la solution serait de pardonner dans un élan de mea culpa national. Tous les congolais seraient donc comptables des exactions commises par des individus clairement identifiés ? Pourquoi avoir voulu aller aux élections pour venir par la suite marchander quelques miettes devant un arbre gangrené de l’intérieur par des termites ? Le double discours dissonant par rapport à la crise congolaise fait douter nos compatriotes de la volonté réelle d’impulser un processus de changement.
Et la communauté internationale a vu à travers ces va et vient, une certaine manque de cohérence et qui a contribué à décrédibiliser les revendications de l’opposition sans exclure évidement notre diaspora toujours engluée dans des querelles stupide de chapelles. Lorsque j’entends dire que c’est la communauté internationale qui n’aime pas l’opposition congolaise. Je suis tenté de dire, non au regard de nos propres agissements. La communauté internationale a des critères d’évaluation de la situation du pays. Leur objectif premier : c’est la recherche de la stabilité. Les va et vient et le manque de cohérence des discours de l’opposition congolaise ont facilité la rupture entre cette communauté internationale et les dirigeants de l’opposition. Qui est fautif ? C’est la communauté ou notre immaturité politique ???
Notre opposition s’est décrédibilisée elle-même en manquant de respectabilité par rapport à leur position initiale pour imposer un respect de leur choix à cette communauté internationale. On se satisfait d’un poste de chef de file de l’opposition où les rênes sont tenues par celui que tu prétends combattre. On pleurniche pour ne pas avoir été associé à la table de négociation dont le menu est concocté par celui qui vous tire dans le dos, viole vos mamans et jeunes filles…
Cela s’appelle de l’opposition aux ordres de l’exécutif. J’ai pourtant cherché à lui trouver la faille ou simplement le fil qui conduisent ces deux leaders dans ces positions aussi dangereuses que mortifères.